Chapitre 6 : Visite à la "maison"

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Après avoir déambuler dans les rues agitées D’Ajunda, je suis arrivée dans les quartiers pauvres où le chemin de pavé devenait un chemin de terre, puis je retrouvai la maison, elle était petite, mal construite et sale. Et je passe les détails.
De l’extérieur on entendait déjà crier. Ils se disputaient encore. Alors je me faufilai discrètement sans qu’on me voit et je montai furtivement dans le grenier qui était ma chambre.  Je m'allongeai sur une planche recouverte de foin lui-même recouvert d'une étoffe de laine. Mon lit d’enfance. Mes parents semblaient s’être calmés. Je sentis une odeur de soupe. J'aimais ça. Mais pas celles de ma mère. Elles étaient trop amères. Sans vouloir en manger je m'endormis.

«  La soupe est prête, dit Linae sèchement à son mari.
- Toujours aussi pourrie ta bouffe, répondit-il
- Quand tu trouveras un vrai travail à la place de ton boulot répugnant et qu'on aura de l'argent tu reviendras parler !
- Ne me parle pas sur ce ton ! Tu n'es pas mieux ! cracha Imel. »
Les deux avaient dit une part de vérité. Surtout Linae. Imel finit le repas et s'en alla sous le regard triste et haineux de sa femme. Linae sortit dans le jardin en laissant le reste de soupe. Ce dernier qui fut bu par Mirwena qui s’était réveillée au bout de dix minutes avec une faim, elle grimaça.
Je devrais dire Bonjour à ma mère, nan ? Ça me fais peur alors que je suis venue pour ça. Vraiment je suis là mais j'ai pas envie. Pourquoi je m'impose des règles ? Peu importe. Affronter son regard méprisant envers moi est horrible mais bon elle m’avait nourris, même si elle le savait pas. Le soir venait de s'installer j'avais envie de m'enfuir mais la visite aurait été inutile. Finalement je remontai dormir dans ma chambre.  C’est tôt le matin qu'un coq me réveilla. Je me levai mais je n’avais pas entendu ma mère arriver dans ma chambre. Je paniquai.
«  Mirwena !? cria ma mère en entrant comme une folle.
Je me fige.
- Oui mère ?
- Abrutie ! Sauvageonne ! Tu étais là et tu n'as rien dis ?
- Non dés... Mais pourquoi l’aurai-je dis ? Car en vrai, ça t'importe vraiment que je sois là ? Et puis comment te parler quand tu te bats avec l'autre, là ?
- C’est ton père ! Et n'oublies pas que tu es notre fille !
-Pfff... C'est maintenant que tu le réalises ? Après m'avoir traitée comme une esclave sans valeur pendant toute mon enfance ? Après m’avoir littéralement mise à la porte ? Enfin on m'a jetté  mais pas entièrement, tu sais , au cas où on aurait besoin de son boulet… Si cet homme qui est mon père crèverai par exemple ? Désolée, j'étais venue te montrer que j'existais encore. Dire Bonjour. Mais ton regard méprisant n'a pas changé. Mais tes paroles sont toujours aussi froides. Rien ne change ici. Par contre, moi je change.
- Nous avons besoin de toi.
- J'en étais sûre . Sinon tu n'aurais pas essayé de venir en délicatesse vers moi. C'est pour quoi ?
- Travailles au poulailler avec moi.
- Demande à ton mari.
- Il ne peut pas.
- C'est bien ce qui me semblait, ça t'importe peu que ce soit moi ou quelqu’un d'autre qui t'aide. Tu joues l'hypocrisie avec moi car maintenant que vous êtes dans la merde vous avez besoin d'une main tendue. Manque de pot, vous n’avez aucun ami. Nouveau manque de pot, je suis votre seule enfant, et encore manque de pot vous m'aviez toujours délaissée donc vous ne pouvez plus compter sur moi à présent.
- Tu es méprisable Mirwena ! Tu..  tu es vraiment une …
- Je suis venue par politesse, par devoir. Mais … j’aurais tellement voulu te voir te jeter dans mes bras en disant que je t'ai manqué. Je dois arrêter de rêver. Oh ! « Ne rêve pas » c'est une phrase à toi ça nan ? Je suis peut- être venue par simple amour... Oui au fond j’ai envie que vous m’aimiez.  Mais c'est impossible. Je me trompe ? Je ...
- Va ! De toute façon tu as la pitié de la gentille boulangère !
- Co…comment tu le sais ?
- …
- Dit !
- Je le sais c'est tout… mais que tu le veuilles ou non. Maintenant. Tu vas rester là attendre ton père.
- Surement pas ! On donne des ordres aux esclaves, mais je ne suis plus ton esclave ! »
Je m'élançai vers la fenêtre et sautai pour me re-propulser grâce à un ballot de paille afin d’atterrir dans une meule de foin des voisins. Enfin, je sautai au dessus d'un muret. Moi-même j’étais étonnée de ce que je venais de faire. J’aurais jamais pu faire ça il y a un mois. J'ai progressé… mais soudain mon cœur se serra. Des larmes coulèrent sur mes joues. Ils m'ont encore fait fuir. Est-ce que c'est parce que l'amour d'un enfant pour ses parents est inévitable que ma haine contre eux et leur haine contre moi me blesse autant ? J'ai mal.
«  Peu importe, cette sauvage m’aurait apporté de que des malheurs… Déjà que j’ai Imel…, pensait Linae au même instant. »

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 31, 2020 ⏰

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Mirwena d'AjundaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant