"Dans notre histoire rien n'est écrit mais tout sonne comme une évidence."
G. C. M💞
Il avait les nerfs à vif et n'était pas — mais alors pas du tout — d'humeur à engager la conversation avec qui que ce soit. Tout ce qu'il désirait c'était arrivé enfin à destination après cette chaotique journée de voyage. Il n'avait jamais été de si mauvaise humeur de toute sa vie. Cette journée pouvait être classée en première classe sur la liste des journées les plus désagréables de toute son existence.
Pour commencer , lorsqu'il était arrivé au petit aéroport militaire de Bangkok — où il était en mission humanitaire , envoyé par "Médecins sans frontières", l'une des plus grandes organisations non gouvernementales au monde par laquelle il était employé — on lui avait appris qu'il n'y avait plus de place dans l'hélicoptère qui était censé le ramener au Cambodge où il avait réservé un vol en partance pour Bruxelles et qu'il devrait donc attendre le prochain qui devait arriver dans une dizaine d'heures. Il avait donc attendu, dans le froid, inconfortablement installé sur un siège en métal dur dans la salle d'attente aux installation très précaires. Il était transis de froid quand enfin on lui avait trouvé une place dans l'hélicoptère suivant et on avait pas trouvé mieux qu'un lot de victuailles en route pour les troupes qui servaient en Afghanistan pour lui servir de siège de fortune pendant un vol instable qui avait duré plus de deux heures et dont il était ressorti mâché comme un chewing-gum suite aux nombreuses secousses dont avait été victime l'appareil durant le parcours. Il croyait enfin être sauvé lorsqu'il avait atteint la capitale Cambodgienne mais ça c'était sans compter sur le vol qui lui avait été réservé mais qui avait décollé depuis plus de quatre heures. Il s'était alors retrouvé face à une impasse ne sachant plus à quel Saint se vouer, mais par chance il connaissait un des membres de l'aviation dont il avait été le médecin à Albuquerque au Nouveau Mexique lorsqu'il y exerçait au cours de l'année précédente et cette dernière lui avait dégoté une place sur le vol qui partait dans l'immédiat en classe économique, il avait su s'en contenter bien qu'il aurait pu voyager en première classe s'il était arrivé plus tôt pour prendre le vol qui lui avait été réservé, il s'était alors dit que c'était mieux que rien.
Dans la fameuse classe économique où une place lui avait été trouvée, il avait vécu un véritable cauchemar. Il s'était retrouvé pris entre deux feux : à sa gauche, se trouvait une jeune femme brune d'une trentaine d'années en surpoids portant un brouillant bébé dans ses bras et à sa droite, se trouvait un monsieur d'une quarantaine d'années aux tempes grisonnantes à la corpulence d'athlète accompli vêtu d'un costume bon marché qui se trouvait en effet être l'ex mari de la dame à sa gauche mais aussi le père de son enfant , la séparation devait être récente ; ils avaient passé la moitié du vol à se crier dessus en se laçant par intermittence les premiers objets qui leurs tombaient sous la main à la face. Et il avait été, par moment, la malheureuse victime de ses attaques qui ne le concernaient guère. Par exemple le moment où il avait reçu en pleine tête le canard en plastique que la jeune femme lançait à son ex et le comble c'est qu'elle ne s'était même pas excusée au lieu de quoi elle s'était levée et avait éclaté en sanglot en accusant son ex de tous les maux de la planète. Il croyait que ça ne pouvait pas être pire lorsqu'elle lui avait carrément jeté le bébé dans ses bras à lui avant de courir s'enfermer dans les toilettes.
Ah ! Les femmes blanches ! Quelle plaie !
Le bébé s'était mis à gigoter dans tous les sens sans que son père n'intervienne, lui laissant faire tout le sale boulot pour calmer ce petit monstre et il y était parvenu non sans peine au bout d'une demie heure et sa mère n'était toujours pas ressortie des toilettes. Que fabriquait-elle, bon sang ? S'était-il demandé. Il avait ensuite réalisé, mais avec retard, que si l'enfant s'était calmé ce n'était pas grâce à ses talents innés de baby-sitter mais plutôt parce qu'il était sur le point de vomir et il l'avait fait sur sa jolie chemise blanche à lui. Une des hôtesses de l'air été alors intervenue :
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Histoires inachevées
RomanceC'est la fin de l'année. Tandis que le soleil disparaît derrière les montagnes vertigineuses de Bukavu ; huit filles et trente garçons , tous aussi beaux et élegants , jeunes et dynamiques , rêveurs et impatients , joyeux et enthousiastes , achèvent...