Prologue

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"La distance est à l'amour ce qu'est le vent au feu. Comme lui, elle y éteint le petit et attise le grand."
Roger de Bussy-Rabutin

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Alors que le soleil lançaient ses derniers rayons bienfaisants sur Bukavu, ville située à l'Est de la République Démocratique du Congo en Afrique Centrale, se fractionnant en une multitude de nuances de jaune , la cour du secondaire du Collège Alfajiri - la plus prestigieuse école de la ville où chaque parent désirait voir son enfant étudier et où chaque enfant rêvait  d'étudier - regorgeait d'un beau monde sortant à peine de la grande salle du Collège où avait eu lieu quelques instants plus tôt la remise des diplômes de fin d'études secondaires aux finalistes. La foule comptait les familles des finalistes ayant reçus le diplôme , les amis , les professeurs ,  les pères jésuites qui tenaient l'établissement et tout ce que , cet événement - tant attendu  dans la ville , intéressait. Certains était en pleine séance photo - chacun voulant être vu avec les diplômés qui s'étaient tous mis sur le trente-et-un en cette occasion spéciale. Tous les jeunes hommes étaient vêtus de beau costumes dont les couleurs variaient de l'un à l'autre allant de l'anthracite au fuschia et les filles quant à  elles étaient vêtues de façon plus hétéroclite,  les tenues variant entre de belles et élégantes robes aux couleurs et aux coupes diverses ,  des combinaisons, des vêtements en pagne faits mains - tandis que d'autres échangeaient de chaleureuses accolades en félicitant les diplômés. Il régnait donc une ambiance fébrile dans ladite cours. On aurait cru assister à une remise de prix à Hollywood tant les flashes des photographes crépitaient  de gauche à droite et que les diplômés étaient au centre de l'attention comme de véritables stars de cinéma dans leurs élégantes tenues.

Après plusieurs minutes passées à la prise des photographies et aux accolades de félicitations , les
finalistes ainsi que leurs parents furent appelés à rejoindre la cour intérieure de l'internat de l'école où  un petit cocktail serait donné.en leur honneur avant qu'ils ne s'en aillent.

La cour intérieure de l'internat était un vaste jardin tapissé d'une immense pelouse savamment entretenue qui s'étendait sur un bon nombre de mètres carrés et se trouvait agrémentée par ci par là par quelques palmiers cinquantenaires qui balançaient leurs énormes feuilles au gré  de la douce brise de début de soirée. Elle était cernée des quatre côtés par les bâtiments de l'école.

Les nombreux convives circulaient dans la pelouse,  boisson et amuse-bouche à la main ; certains conversant,  d'autres poursuivant la prise des photos. C'était une magnifique fin de journée de début d'été ni trop fraîche ni trop chaude. L'atmosphère était parfaite pour une telle rencontre , prompte à la gaieté !

- On en a fini avec le Collège , les filles ! Lança Dorcas ,l'une des diplômés à la cantonade avec enthousiasme.

Dorcas était la chef de classe de la section Math-physique.
Elles étaient toutes réunies sous un palmier... Les huit dame de fer - Dorcas , Jeanne, Lydie,  Marie-Rose,  Marie-Jeanne, Marie-Stella, Patricia et Providence - ainsi étaient surnommés les huit filles de la section Math-physique qui se surnommait quant à elle "âme du Collège". C'était l'une des quatre sections qui constituaient le Collège. On disait d'elle , depuis toujours , qu'elle était la plus bruyante et la moins disciplinée de l'école mais aussi la plus soudée et la plus chaleureuse de toutes et certains même se plaisaient à raconter dans les coulisses - sans jamais avoir le courage de le clamer haut et fort - qu'elle était aussi la moins travailleuse pourtant les résultats marqués à l'encre noire sur leurs diplômes prouvaient le contraire. Ils finissaient le long calvaire qu'avait été cette année scolaire en apothéose,  la tête haute,  fier plus que jamais.

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