U

89 10 11
                                    

Quatorze coquillages, voilà le nombre de jours qui sont passés maintenant et Namjoon ne m'a toujours pas amené les livres que je lui ai demandé

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Quatorze coquillages, voilà le nombre de jours qui sont passés maintenant et Namjoon ne m'a toujours pas amené les livres que je lui ai demandé. Si j'avais su qu'il serait aussi long, je serai allé les chercher moi-même. Il me retarde... Ça m'apprendra à ne pas vouloir sortir. Dans la bibliothèque privée que j'ai dans mon bureau, tous les livres sur la nature concernent une partie spéciale de l'océan qui m'entoure constamment mais aucun ne parle de sirène. Mon père n'avait pas de livre de légendes, il les gardait gravé seulement au fond de lui. Quand bien même il en aurait, ce ne serait que des histoires, pas le mode de vie de ces créatures, ils ne seraient d'aucune utilité.

Seul, assis devant ma baie vitrée ouverte, je caresse du bout des doigts mon océan de mystère, fixant les légères ondulations que je pouvais faire. Je suis tellement perdu et plongé dans mes pensées que je sursaute violemment lorsque je reçois un jet d'eau au visage. Levant la tête et regardant d'où cela pouvait provenir, j'en reçois un deuxième qui me trempe bien plus cette fois. Ma cible trouvée, je vois que sortait de l'eau, la tête d'un dauphin taquin qui siffle en me regardant, amusé par ce qu'il venait de faire.

Je viens littéralement de me faire cracher à la gueule. 

Il part rapidement dans un plongeon qui m'éclabousse encore un peu plus que je ne le suis déjà. Je trouve cela étrange qu'un dauphin soit venu exprès, proche de moi, juste pour me cracher dessus et repartir. Ce n'est jamais arrivé, aucun dauphin ne vient si près de la plage. Regardant un peu plus loin, quelle est ma surprise de voir, à côté d'un pic rocheux, un visage dépassé de la mer, légèrement caché. Un visage que je ne vois que légèrement à cause de la distance, c'est toi. L'animal réapparait à tes côtés et tu le regardes, je suppose, en rigolant à en croire l'air amusé qui te colle au visage. Je comprend alors que c'est toi. C'est toi qui lui a demandé de faire cela. 

Je me lève, restant planté devant ma baie vitrée ouverte. Je veux te voir... Je le veux tant... Malgré la distance, je veux au moins te voir entièrement et découvrir la réelle couleur de tes écailles.

Femme mi-humaine, mi-poisson, tu causes beaucoup de confusion à mon esprit. Toujours en te fixant alors que tu n'as pas bougé et que tu continues de t'amuser avec ton compagnon marin, je tend le pied hors de ma maison et, totalement conscient de mon acte, laisse mon corps tomber et plonger dans la mer les yeux fermés, ce que tu as certainement entendu et vu.

Mon corps bute contre l'escalier mais je ne me fais pas mal grâce à l'eau qui ralentit mes mouvements. J'ouvre les yeux pour voir que tu t'es approchée de moi, de très près. Je peux sentir du mouvement autour de moi, tu me tournes autour sans t'arrêter. Malgré la douleur de l'eau salé dans mes yeux, je peux voir des couleurs floues. Je peux aussi voir ce que je pense être ses cheveux bouger doucement en face de moi, son visage aussi. Je me sens affreusement déçu de ne pas pouvoir en voir plus. Mais alors que je commence à manquer d'air, je sens se poser sur mes joues des mains qui, doucement, prennent mon visage en coupe.

ArmériaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant