Il m'a dit " écris une histoire", mon endroit à moi, mon tout et mon rien, un mirage , un endroit où je contrôle les émotions et les actions de tout le monde. Je suis le maître de ce monde. Je peux te faire marcher ou courir, pleurer ou sourire, te...
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Dans cette amitié est né quelque chose de spécial. Tous les jours sans exception, elle m'amène de ses propres mains et sans se cacher, un nouveau coquillage. Je peux à présent en compter vingt-deux. Vingt-deux jours que nous nous "connaissons".
Cela ne fait pas forcément longtemps, mais nous nous sommes habitués à la présence de chacun. J'avais été surpris de la voir revenir le lendemain mais, venir me voir, est maintenant pour elle une habitude, un petit bonheur, construisant une certaine confiance entre nous à chaque lever de soleil même si il m'arrive quelque fois de ne toujours pas croire en cette situation loufoque.
A sa façon, elle m'a révélé une certaine tristesse qui lui pesait sur le cœur. Par ses yeux si implorants lorsqu'elle regarde l'océan si vaste, j'ai pu deviner sa solitude. Peut-être que quelque part, elle n'est pas la seule. Mais pour une raison que j'ignore, ici, elle est tristement isolée et solitaire sans vouloir l'être.
Ces yeux innocents qui me regardent encore ce matin, des yeux avec une envie de découvrir ce qui ne lui est pas permis. Le monde humain semble si fascinant et divertissant dans son regard. Il est vrai, nous voulons tous ce que nous n'avons pas. Moi, j'aimerai découvrir son monde elle, le mien. Elle voudrait avoir mes jambes, je préférerai avoir ses écailles.
Elle a tant de choses à savoir. Je lui montrerai tout ce que je sais si c'est ce qu'elle désire, dans la limite du possible. Lui montrer quelques bibelots qu'elle trouve fort intéressants comme des pendules ou même un appareil photo, des choses avec lesquelles elle peut s'amuser et comprendre comment cela fonctionne simplement. Elle qui à la fois est charmée et concentrée pendant plusieurs heures sur des choses si banales pour nous, ressemble à une enfant assoiffée de savoir, qui doit rattraper toutes ces années perdues. Elle qui semble si étonnée de sa réussite lorsqu'elle essaye quelque chose, je la regarde, toujours attendrie par cette vision si innocente, découvrir toutes ces choses inédites.
Voilà de quoi est composé mes journées. Dès qu'elle part, je retourne à mes écrits, m'inspirant de mes propres journées dans mes chapitres. Ce que je vis est surréaliste... Mais, à mon sens, son monde a quelque chose de plus grand et de plus mystérieux.
Je la regarde depuis ma cuisine prendre des photos d'elle-même avec mon portable, nets ou flous, tout dépend de comment elle s'y prend, une vision adorable. C'est toujours un plaisir de les regarder en fin de journée avant de dormir provoquant quelques fois des crises de rire en voyant les figures qui s'affichent. Grimaces et gros plans sont au rendez-vous ce soir, ce qui me promet encore de bons fous rire. Se prendre en photo semble particulièrement lui plaire, de quoi remplir toute la mémoire de mon téléphone.
Regardant l'heure, je me dirige vers elle qui a finalement lâché le téléphone et semble manger.
Seokjin: Je vais devoir m'absenter.
Quelques algues dans les mains et, mangeant le festin qu'elle avait elle-même apporté, elle me regarde, les yeux écarquillés de surprise et une mèche d'algue dépassant de ses lèvres.
