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Dix heures du matin et me voilà déjà assis les pieds dans l'eau fraîche à regarder fixement le large en accueillant la brise contre ma peau, pensant à ce qu'allait être ma journée

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Dix heures du matin et me voilà déjà assis les pieds dans l'eau fraîche à regarder fixement le large en accueillant la brise contre ma peau, pensant à ce qu'allait être ma journée. Je n'ai pas eu de nouvelles de Namjoon alors je suppose que tout s'est bien passé hier.

Un bruit d'eau attire mon attention sur le côté. Tournant doucement la tête, je vois à nouveau un dauphin, peut-être le même que la dernière fois. Il reste là, stoïque, à me regarder fixement comme si il attendait quelque chose de moi, un geste, une parole.

Seokjin : Salut toi, tu comptes encore me cracher au visage aujourd'hui ? 

Aucune réaction.

Il reste comme ça, sans bouger, ce qui est plus ou moins étrange. Je me lève et, doucement, me rapproche du bord des marches pour m'accroupir dans sa direction. Tournant le dos au paysage que je fixais depuis tout à l'heure et gardant mon équilibre fébrile sur deux marches, seul lui est dans mon champ de vision. Je tend la main, essayant de le faire venir à moi, faisant avec mes lèvres des bruits étranges qui ne servent à rien. Je jouais même avec le bout de mes doigts dans l'eau mais rien à faire.

Seokjin : Viens, petit, je ne te ferai pas de mal.

Imitant du mieux que je peux le sifflement du dauphin, je finis par abandonner,  ne le voyant toujours pas réagir. Alors, je me lève en le regardant de toute ma hauteur, doucement, voulant reprendre ma position d'avant et retourner m'asseoir à l'entré de ma baie vitrée. Mais je manque de tomber à l'eau quand, une fois retourné, la surprise fait bondir mon cœur, faisant circuler mon sang en une seule fois dans mes veines et que ce fut à mon tour de rester stoïque, me figeant totalement. Te voilà.

Ma respiration s'accélère pourtant je ne vois que le haut de ton visage. Les battements de mon cœur s'intensifient alors que le reste de ton corps est encore caché par le bleu de l'eau. Tes yeux d'un bleu turquoise me détaillent avec une douceur similaire à du coton, un coton pétillant. Comment dois-je réagir pour ne pas te faire fuir ?

Mon premier mouvement te fait légèrement reculer de surprise mais tu te rends compte que, comme si tu n'étais pas là, je retourne m'asseoir, les pieds dans l'eau et fixe l'horizon. Tu continues de me regarder silencieusement, sublime être mystérieux. Mon cœur me pince douloureusement mais c'est paradoxalement agréable.

Alors, avec toute la délicatesse des sentiments que je ressens sur le moment, je me met à fredonner une chanson aussi douce que le regard silencieux que tu m'adresses ( Cristal Snow ).  Mes paupières se ferment doucement, mots après mots chantés, tu sembles intéressée. T'attirant doucement vers moi sans le savoir, je chante l'une des plus belle mélodies que je connaisse dans une triste pensée destinée à ma mère. Je ne m'attend à rien car, pouvoir te revoir d'aussi près est une chance inespérée.

Je sens du mouvement à côté de moi alors que mes yeux sont toujours clos, à chanter ces paroles une légère peine au cœur. Cette mélodie est quelque chose que ma mère me chantait les soirs d'orage lorsque je faisais des cauchemars. Elle est restée, depuis lors, au plus profond de mon cœur sans jamais partir.

ArmériaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant