Chapitre 11

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C'était le moment. On était dimanche soir. Hermione avait passé le samedi en ville avec ses parents, et la journée à préparer ses affaires.
Lorsqu'elle revérifia son sac pour la quinzième fois environ, elle entendit un bruit plutôt singulier à sa fenêtre. Sans même regarder, elle sut.

C'etait Coquecigrue. Elle apportait le message comme quoi Hermione devait partir. Il était temps. Elle avait beau vouloir retarder l'heure, il le fallait.

Une boule s'était créée dans sa poitrine. Elle devenait de plus en plus importante et douloureuse au fur et à mesure que ses pas s'approchaient de la porte. Le plancher, comme à son habitude, craquait légèrement sous son poids, donnant au silence un aspect plus pesant encore.

Lorsqu'elle finit par arriver en bas, accompagnée de sa valise, sa gorge se noua. Ses parents étaient tous deux installés dans le canapé, regardant leur série télévisée habituelle.
Hermione s'était promis de ne pas pleurer. Elle devait rester forte.

Elle s'approcha silencieusement, étouffant sa douleur intérieure. Puis leva sa baguette au dessus de la tête de ceux qu'elle aimait. La voix tremblante, elle prononça "Oubliette".

Elle se sentait comme un fantôme. Elle savait qu'elle avait disparu à jamais des souvenirs des deux personnes qui l'avaient élevée. Sa présence n'était maintenant plus acceptée dans cette maison. Alors, discrètement, elle prit la porte. Dehors, le vent était froid pour un mois de juillet. Ou alors n'était ce qu'une impression. Elle tira sa valise, garda son sac à main en bandoulière, et avança jusqu'au bout de la rue. Arrivée à l'abri des regards, elle prit la décision de dire au revoir à cette rue, et transplana.

Sa tête tournait. Elle fermait les yeux pour éviter d'avoir la nausée. Ses mains crispée à sa valise, elle se concentra sur les battements de son cœur. Il allait vite, trop vite. En atterrissant enfin, elle reconnut le paysage. Hermione était bel et bien arrivée au Terrier.
Ses jambes étaient devenues faibles. Ses bras se relâchèrent. Elle était là, en un seul morceau, face à la maison de sa deuxième famille. Pourtant, son cœur était en miette. Elle venait de quitter les personnes les plus importantes à ses yeux: ses parents. Plus que ça, elle les avait fait l'oublier. Elle n'existait plus à leurs yeux, et ça faisait mal. Ça lui faisait mal.

Elle fit un pas sur le chemin de l'allée et vit une silhouette arriver vers elle. Tous ses membres lâchèrent, elle n'avait plus de force, et plus aucune raison de vivre. Les larmes commencèrent enfin à couler, même si elle se l'était promis. Il le fallait. Son corps tremblait, elle avait froid. Hermione venait de perdre ses modèles, et son enfance par la même occasion. Ses yeux se fermèrent et l'emportèrent dans un long trou noir sans fond.

Une lumière douce apparut, lui brûlant la rétine. Elle papillona des cils de sorte à ce que la luminosité ne l'agresse pas trop. Des voix lui parvenaient. Elle entendait son prénom et des exclamations de joie.
Apres un instant, Hermione comprit. Elle se repassa la scène dans son esprit. Après être arrivée au Terrier, elle avait perdu connaissance. Lorsqu'elle pu enfin observer autour d'elle, les cheveux roux flamboyants de Ginny se trouvaient près d'elle. Elle laissa échapper un soupir de soulagement à cette constatation. Elle reconnut aussitôt les meubles. C'étaient ceux de la chambre de la plus jeune Weasley. Elle s'en voulut de ne pas lui avoir reparlé mais était rassurée de la savoir près d'elle.

Les voix devinrent plus nettes au fur et à mesure et son cerveau semblait presque percuter les paroles qu'on lui adressait tandis que ses yeux étaient grands ouverts et fixaient la pièce.

Just Friends *TERMINÉE*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant