Je me trouvais en face d'un dilemme. Ma femme a entendu toute la conversation que j'ai eue avec Fatima au téléphone. Le problème ce n'est pas ce que Mame Diarra a entendu. Mais quel moyen je vais emprunter pour sortir du trou ? Non seulement, j'étais dans un trou très profond. En plus j'étais en mauvaise posture avec la corde qui m'aidait à remonter : elle, ma Mame Diarra. Celle qui m'a toujours soutenu, qui m'a toujours tendu le bras, qui a fait de moi ce que je suis. Et moi aujourd'hui je lui rends la pièce de la monnaie de cette manière. J'imagine la douleur qu'elle ressent dans son cœur. Mais ce qui m'étonne le plus dans tout ça c'est sa réaction.
En effet, elle n'a même pas pipé un mot. Elle s'est juste retournée et se dirigea vers la chambre. Moi aussi ne sachant plus quoi faire je la suis. Arrivée dans la chambre, je la vois assise sur le côté droit du lit. Les mains sur la tête, elle était sûrement entrain de pleurer. Je m'assois sur le côté droit. Après quelques minutes de silence, je décide enfin de parler : « Bae, ce n'est pas ce que tu crois. » Elle continua de pleurer. Je me lève donc pour m'assoir à ses côtés. Cela m'a fait beaucoup de mal de la voir dans cet état-là. La dernière fois que j'ai vu les larmes de Mame Diarra c'était le jour de notre mariage. Aujourd'hui, je vois encore une nouvelle fois ses larmes, cette fois-ci larmes de tristesse, causée par moi. J'ai posé ma main sur son épaule et une petite discussion entama :
Moi : « arrête de pleurer, je ne veux pas te voir dans cet état-là. Je peux tout expliquer. »
Elle leva la tête, le visage inondé de larmes et me répondit : « M'expliquer quoi ? Que tu me trompes avec une autre fille. Je ne suis pas folle. Je l'ai vu dans tes bras tout à l'heure devant le restaurant. »
J'étais vraiment surpris je ne savais plus quoi dire, je commençai à trembler comme un oiseau trempé dans l'eau. Je lui répondis en bégayant : « Heu... Qu'est... Qu'est-ce... qu'est-ce que tu veux dire ? »
Elle : « Tu sais parfaitement ce je dis. J'ai vu une femme dans tes bras dans ta voiture. C'était tout à l'heure lorsque j'étais allé récupérer le résultat de mes analyses. J'avais aperçu ta voiture devant le restaurant. Je voulais avoir une confirmation si c'était toi ou pas. Pour que l'on puisse rentrer ensemble. C'est ça qui était l'origine de mes deux appels. Je ne voulais pas te le dire tout à l'heure. Car je n'avais pas de preuves palpables. Mais maintenant j'en détiens. J'ignorais même ce que tu étais en train de faire là-bas. Mais lorsque tu n'as pas décroché, je me suis rapprochée de la voiture et je suis tombée sur la scène. »
Abattue, Mame Diarra se coucha sur ses genoux pour pleurer. Elle était choquée par la scène qu'elle avait vue. Moi de mon côté, je ne savais plus quoi répondre ou faire. J'étais pris au milieu des filets. Mais comme à chaque problème il y a une solution. Je me suis dit dans ma tête qu'il faut que j'avoue vérité mais d'une autre manière pour ne pas dire mentir.
Moi : « Bb, je m'excuse. Je confirme que c'était bel et bien moi dans la voiture avec une femme. Mais tu n'as rien à t'inquiéter. Cette fille était juste la femme d'un ami décédé. Après une longue période, on s'est revu ce jour-là. Et c'est lorsque nous parlions de ce cher ami, que l'émotion l'a prise et elle était en train de pleurer. Je ne pouvais pas résister à cela c'est pour cela que je l'ai pris dans mes bras. Mais il n'y a rien d'autre. »
Mame Diarra me regarda et me répondit d'un ton sévère : « Tu te f*che de moi ou bien ? Tu crois que je suis folle et que je vais gober ça, Babacar ? J'ai entendu toute ta conversation avec cette fille au téléphone. »
J'essayai encore de m'expliquer. Mais cette fois-ci, Mame Diarra décida de me freiner : « Stp Babacar, je ne veux plus rien entendre venant de toi. » Elle se lève, ouvre la porte de la salle de bain. Elle rinça son visage larmoyant avec de l'eau. Puis revient vers moi et me dit : « Je t'ai tout donné. J'avais aveuglement confiance en toi et tu me fais ça. Mais je ne vais pas faire comme les autres femmes. Te créer un scandale ou prendre mes affaires et rentrer chez mes parents. Tout ce que je faisais pour toi je vais continuer à le faire. Mais je veux que tu saches une chose. Je ne serais plus ta Mame Diarra d'avant. »
Waw ! Je n'avais jamais vu Mame Diarra dans cet état-là. Je comprends pourquoi on dit qu'une femme amoureuse est comme « une lionne ». Une lionne peut ne pas être du genre « Jalouse » mais ce qui lui appartient, lui appartient.
Les vagues du présent m'ont déposé sur l'île du passé. J'étais en train de chercher l'horizon au milieu d'un océan de brouillard. Seulement maintenant, la lumière qui me guidait vers celui-ci (l'horizon) s'est éteinte. Fallait que je la rallume pour continuer mon chemin. Mais comment ?
Faut l'avouer depuis ma dispute avec ma femme j'étais plus le même. C'est là que j'ai su vraiment l'importance qu'avait Mame Diarra dans ma vie. Lorsque je rentre chez moi je sentais ce manquement, tout à changer en effet. Mame Diarra ne m'adressait plus la parole à part pour m'appeler pour le dîner ou me dire bonjour. Je ne mangeais plus assez, je ne dormais plus beaucoup. Au bureau, j'étais présent aux réunions mais mon esprit n'était pas là. J'ai dû même repousser toute les réunions importantes que j'avais jusqu'à des dates ultérieures. Car les conditions n'étaient pas réunies pour faire face aux partenaires. Cela a même suscité l'attention du conseil d'administration de l'entreprise où j'étais à la tête. Qui m'a convoqué en réunion pour prendre compte de la situation. Et lorsqu'ils m'ont demandé ce qui n'allait, je leur répondais seulement que c'était un problème personnel mais tout va se régler.
Une fois la réunion terminée, un des membres du conseil me rejoint dans mon bureau. C'était Assane, en dehors du milieu professionnel, nous étions vraiment de bons amis et on ne se cachait rien du tout. Assane entre dans mon bureau et on commença une discussion dans le salon invité :
Assane : « Mais Directeur, qu'est ce qui se passe ? J'ai vu le bilan cette semaine, tu as repoussé des réunions très importantes qui concernent les marchés que nous étions en train de négocier. »
Moi : « Assane, ce n'est rien. Juste je ne suis pas en mesure de faire ses négociations en ce moment. »
Assane : « Qu'est ce qui se passe donc. Où le Babacar businessman que je connaissais ? »
Moi : « Je ne suis plus le même. J'ai perdu celle qui faisait de moi ce que j'étais. »
Assane : « Que veut dire par là ? Tout à l'heure tu as dit que c'était un problème personnel. Tu as un problème avec ta femme Mame Diarra ? »
Moi : « Oui, Assane cela fait presque une semaine. »
Ensuite j'expliquai à Assane tout le problème depuis le début : le retour de Fatima mon ex ainsi que le problème avec Mame Diarra. Assane après m'avoir écouté, me dit : « Ok mon gars. Tu vis vraiment des moments difficiles mais ne t'en fais pas. Allume ta voiture et je te suis avec la mienne. Je vais parler avec ta femme. » Surpris par ses propos je lui répondis : « Vraiment tu feras ça pour moi ? » Il me répondit en souriant : « Oui, bien sûr sinon tu vas mourir ici et je ne veux pas te perdre si tôt ». On se leva et direction la maison. J'étais vraiment surpris par l'attitude d'Assane. Il pouvait ne même pas s'en mêler. Mais il a décidé de m'aider, de me tendre la main car j'étais dans une situation un peu délicate et si cela continue comme ça le conseil pourrait me destituer. Comme on le dit souvent : ton vrai ami c'est l'ange qui te soulève quand tes ailes n'arrivent plus à se rappeler comment voler. Mais parviendra-t-il à convaincre Mame Diarra qui a eu une énorme déception ? Car, rien n'est plus blessant que d'être déçu par la seule personne que jamais tu n'aurais pensé qu'elle te ferait du mal.
Une chronique de El Hadji Babacar SENE
................. A suivre
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Le souffle de l'espoir
RomanceC'est l'histoire d'un jeune homme qui menait une belle vie avec sa jeune femme et qui avait un niveau de vie très conforte. Mais tout à chambouler lorsque son passé difficile décida de le rattraper. Et le fera subir des moments pénibles. Je vous la...