Le début d'une toute autre histoire - Partie 1

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De retour dans ma voiture. Le calme régnait dans une atmosphère de tristesse. L'heure tourne j'avais même oublié que je devais sortir avec ma femme pour fêter nos 1 an de mariage dans la soirée. Mais pour s'habiller, elle prend beaucoup de temps, comme la majeure partie des femmes d'ailleurs. Je me suis dit donc même si je rentre à cette heure-là. Elle ne sera pas encore prête. Mieux vaut que je reste un peu, le temps de respirer et d'écouter pourquoi Fatima insiste à me parler.

Mais j'ai une erreur. Je devais demander à Fatima de sortir de ma voiture et de rentrer retrouver ma femme. Ce choix que j'ai fait qui est de rester et écouter Fatima va être pour moi le début d'une toute histoire. Je vous laisse découvrir !!!

Après avoir bien récupéré et un peu passer en revue les souvenirs du passé. La première question que je pose à Fatima c'est : « Que me veux-tu ? ». Elle me regarda un instant et me dit : « Ton confort Babacar. Ton amour Babacar. Tu m'appartiens, je t'appartiens et la vie nous a réuni ici. La vie nous a donné une nouvelle chance ». J'étais vraiment très choqué par ces propos. Je ne savais plus quoi faire, j'étais dépassé par la succession des évènements. Mais je ne voulais pas faire de long discours je lui ai juste répondu de la manière la plus simple : « Désolé Fatima, mais je suis marié. » Elle s'est tue un moment et me dit : « Ta femme à vraiment de la chance de t'avoir. Un homme qui l'aime et qui tient beaucoup à elle.»

Je lui répondis : « Oui, Fatima, Mame Diarra est tout pour moi. Lorsque nous nous sommes séparait, j'ai vécu des moments très difficiles. J'étais une autre personne et j'ai perdu goût à l'amour. C'est un jour lors d'une soirée de gala que l'on s'est rencontré elle et moi. Au début je n'étais pas trop intéressé. A cause de ma rupture avec toi Fatima. Mais par la suite j'ai fini par céder. J'étais comme un puzzle dont tous les morceaux ont été éparpillés. Elle les a retrouvés un à un, m'a reconstruit et a fait de moi la personne que je suis. Et je lui en serai toujours reconnaissant. Elle m'a fait sortir des moments les plus difficiles de ma vie ».

Fatima, après m'avoir écouté me répondit : « Tu dis que tu as vécu des moments difficiles. Mais pas plus que moi Babacar. » Je lui demande pourquoi et elle me dit : « Lorsque je suis allé aux USA pour vivre avec Souleymane. J'ai découvert un tout autre Souleymane. Autre que celui qui était venu me marier. Il m'a fait subir toute sorte de torture. Il me frappait, il amenait des filles dans notre appartement et couchait avec elles dans ma chambre même. Et lorsque je lui en parle, il me battait ou me disait des injures. J'ai tout vécu avec lui Babacar. Je restais parfois toute une journée sans manger. »

Etonné par sa situation, je lui dis : « Et pourquoi tu ne l'as pas dénoncé ? Tu es aux USA un pays de droit, le pays de la liberté non ? »

Elle : « Je ne pouvais pas ! J'en ai parlé un jour avec mère. Et elle m'a menacé de rompre mon lien avec elle si je dénonçais Souleymane. Car ce dernier risquait la prison et cela va amener des problèmes dans la famille. En réalité, ma mère était trop obsédée par l'argent de Souleymane. Et moi j'étais au milieu de tout ça. Mon avenir, ma vie tout a été hypothéqué. J'ai beaucoup enduré ! J'ai trop souffert ! Je suis allé même jusqu'à me suicider. Parce que je ne pouvais plus vivre cette vie de misère, cette vie d'esclave. Mais il y'avait toujours quelque chose qui était en moi et qui m'empêchait de commettre l'irréparable : c'est l'amour que j'avais pour toi. »

Tout à coup ses larmes se mettent à couler et les miennes s'en suivent. C'était un coup dur de savoir ce que Fatima a enduré dans son mariage avec son cousin Souleymane. Mais elle ne s'en arrête pas là, elle fait encore des révélations encore plus surprenantes.

Elle : « durant les premiers mois. Je pensais tout le temps à toi. Tu hantais mes pensées. La nuit même lorsque je dormais je prononçais ton nom. Souleymane en a même parlé à ma mère et cette dernière est allée voir un marabout pour qu'il puisse en découdre avec notre amour. C'est pour cela qu'il y'a eu un moment dans ma vie où ton image, mon amour envers toi tout était flou. Mais je ressentais toujours un tout petit quelque chose. »

Moi : « C'est ce qui explique pourquoi je ne parvenais pas à te reconnaitre lorsque nous nous sommes rencontrés à la salle de sport. Je savais bel et bien que ce visage m'était familier mais je ne parvenais pas à te reconnaitre. »

Elle : « Oui notre amour a été plus fort que l'acte mystique. C'est ce que m'a mère m'a dit même avant de mourir. Souffrante, elle m'a appelé au téléphone pour me demander pardon. Elle m'a tout expliqué et lorsque je lui ai demandé comment faire pour annuler l'acte mystique. Elle m'a dit que votre amour toi et Babacar et plus fort que ça. Tout reviendra à la normal. Ma mère m'a ensuite dit de faire tout pour te retrouver car tu es l'homme qui est fait pour moi. Elle s'est trompé sur ta personne. Et elle te demande ton pardon pour tout le tort causé. »

Ecoutant les propos de Fatima, mes larmes coulèrent comme l'eau coule sur les ruisseaux. Après une minute de silence je lui dis : « Maintenant qu'est ce t'as fait de Souleymane ? »

Elle me répond : « de retour aux USA, après les funérailles de ma mère. J'ai décidé de prendre mon destin en main et j'ai demandé le divorce à Souleymane. Au début il avait refusé. Mais je l'ai menacé de le dénoncer et il m'a finalement accordé le divorce. Puis j'ai continué mes études là-bas. Je travaillais la nuit dans les restaurants pour payer les cours que je prenais le matin. Je logeais avec des amis dans une chambre et on se partageait la location. Après quelques mois de galère nous sommes en train dans le monde l'entreprenariat. Nous avons créé des restaurants modernes aux USA, au Sénégal et dans la sous-région. Même que ce restaurant où je t'ai invité nous appartient, on l'a récemment ouvert. »

Etonné je lui dit : « Donc, tu as tout planifié pour juste me retrouver ?»

Elle s'est tue un instant et m'avoue la vérité : « Oui, j'ai embauché les plus grands renseignements généraux de la place. La perte de mon portable à la salle de sport, c'était juste pour te voir et obtenir ton numéro. Tout a été planifié. »

Tout à coup, en pleine discussion avec Fatima mon téléphone sonna, c'était ma femme qui m'appelle. Mais je ne veux pas décrocher. Car en ce moment, si je décroche, en entendant seulement ma voix, elle saura que je ne suis pas de bonne humeur. Elle va s'inquiéter et va me questionner. Alors que je ne veux pas la mêler dans tout ça.

Après une petite rupture, causée par le téléphone qui sonnait bien-sûr, je reprends la discussion avec Fatima.

Je lui demande : « Maintenant, qu'est-ce que tu veux que je fasse Fatima ? »

Pleurant de chaudes larmes, elle se coucha sur mon épaule et me dit : « Je te demande seulement 2 choses : pardonne à ma mère et ne m'abandonne pas stp. A part mes amis il ne me reste que toi je n'ai plus de famille. »

Je ne pouvais résister à cela, je l'ai pris dans mes bras en lui disant : « Je pardonne à ta mère, et ne t'inquiète pas je serai toujours là pour te soutenir ». En la serrant dans mes bras. Tous les souvenirs se défilaient dans ma tête, sa température corporelle, sa peau douce, tout me revenait. Soudain, mon téléphone se met à sonner de nouveau. C'est encore ma femme qui m'appelle. Fatima, toujours dans mes bras me dit : « décroche ta femme insiste sa doit être urgent !». Je lui réponds : « nous ne t'inquiète pas je vais la rappeler tout à l'heure. Je ne suis pas en mesure de répondre au téléphone en ce moment.

Hélas je devais écouter Fatima. Moi qui croyait que ma femme m'appelait depuis la maison. Je m'étais carrément. En effet ma femme quelques jours avant, avait fait des analyses dans une clinique de la place. Et on l'a appelé pour venir chercher ses résultats. Mais devenez où se situe cette clinique ? A en face du restaurant où j'étais. En réalité, après sa sortie de la clinique elle a aperçu ma voiture. Elle la reconnaissait mais avec un peu de doute. C'est pour cela qu'elle a pris son téléphone pour m'appeler pour me demander si s'était moi ou pas. Lorsque je n'ai pas au répondu au deuxième appel, elle décida de traverser la route pour venir voir au plus près si c'était ma voiture ou pas. Comme ça, nous puissions renter à la maison ensemble. Quand elle est arrivée, elle a vu que c'était belle et bien ma voiture. Elle s'est approchée de la fenêtre conductrice pour voir si j'étais dedans ou pas. Et à sa surprise, elle voit une autre femme dans les bras de son mari.

J'avais oubliez mon passé et j'avais recommencé une nouvelle vie. Mon passé est revenu et m'a amené à l'endroit le plus bas de la terre. Pourrais-je me relever encore une fois ? J'espère qu'au moins je ne perdrai pas cette fois-ci l'espoir, la seule chose qui m'a permis d'être fort et de faire face aux difficultés de la vie.

Une chronique de EL HADJI BABACAR SENE

.......................A SUIVRE

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