lettre première ;; «perdu sans paul»

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❝ — l'aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes❞

❝ — l'aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes❞

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« cher paul. salue la vie pour moi.

tu sais quoi ? je me morfonds. tu me manques. tes grandes mains sur les miennes ne sont qu'un lointain souvenir, à présent. voleur de cœur !

et je m'en allais,
quérir le temps,
le vent,

vivre une vie
mais tu t'en iras.

je n'aurais le goût de l'amour que si
tu m'aimais moi.
je vivrais sans doute que lorsque les étoiles brilleront dans le ciel, pour parsemer des éclats de rire dans nos cœurs larmoyants de distance.

peut-être même que tu me guettes, toi aussi, de là où tu es
du lit de ta femme attristée, puisque tu la hais, puisque tu m'aimes.

paul. je veux que tu me reviennes.

mais toi, cher ami, ne paraîs-tu pas perdu sans moi ?
la vie t'a doté d'un talent
perfide !

et tu t'en es joué
comme on joue avec les soldats
et avec des armes
qui raviront le cœur des diables rieurs et de leurs plumes
aux côtés desquelles, tu resteras.

caressé par l'ondée fraîche,
tu frémissais de jubilation, cher ami.
j'étais si heureux de pouvoir t'embrasser, de pouvoir partager mes nuits avec ma plus belle des colères.

mon cher. être jeune signifie aimer.

être aimé par paul, c'est vivre une seconde guerre : je veux que ton cœur se batte contre ce que les gens pensent.

car les gens sont méchants. ils attendent d'une relation que de simples bleuités, ou de quelques rutilements.

ils ne s'attendent pas à l'orage.
ils ne s'attendent pas à la foudre.
ils ne s'attendent pas à la solitude, qui fait encore bien plus mal.

papillon redevient chenille,
dès que je t'ai vu me quitter.

mon amour.
je me sens vierge de ton corps.
je me sens dénué de ton amour.
je te veux.
je me noie.

j'ai pu voir la mer avec toi, et enlacer la houle,
et pleurer des flaches.

l'orgueil de ton être,
m'impatiente.
nous reverrons-nous sur terre, amant ?

je te réserve des larmes,
pour notre rencontre,
ne m'oublie pas.

j'ai cueilli un trèfle,
pour que nous puissions nous revoir voyager
de nouveau
sous les faux cieux,
et les faux espoirs.

tu m'aimais, mais pas autant que moi.

adieu, amant.  »

  »

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𝐁𝐀𝐓𝐄𝐀𝐔 𝐈𝐕𝐑𝐄. ─── ❪rimbaud&verlaine❫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant