Pas si Troll que ça

Chapitre 8 : Celle qui s'intégrait.

Durant quelques jours, Etain n'avait pas adressé la parole aux deux garçons. Chacun pour une raison, différente, Olivier était venu ramper à ses pieds pour s'excuser, et ce durant le cours de potion, lorsqu'il avait comprit, au bout de deux jours tout de même, que son amie l'ignorait royalement. Sa scène à la fois drôle et larmoyante avait été lourdement sanctionnée par le professeur Rogue. La Serpentard en avait tellement rit qu'elle avait estimée qu'après cela, il lui était impossible de ne pas pardonner le comportement du Gryffondor. Pour autant, la sorcière n'était pas dupe, il finirait par recommencer mais en attendant, elle était heureuse de le voir si joyeux. Concernant Marcus, la situation était plus délicate. Le soir de l'affrontement, les deux Serpentards ne s'étaient pas croisés dans la salle commune et les jours s'enchaînaient sans que ni l'un ni l'autre ne sache comment briser ce mur du silence qui semblait de plus en plus épais.

Une semaine après un silence écrasant et une journée après des cours particulièrement inintéressants, alors qu'Etain entamait son trajet pour regagner sa salle commune, Adrian l'attrapa par le poignet et l'entraîna à sa suite. Face à l'air incrédule de la jeune fille, le malicieux Serpentard lui décocha un clin d'œil accompagné d'un sourire qui se voulait rassurant. Totalement confiante quand il s'agissait d'Adrian, Etain laissa son espiègle ami la diriger d'un pas rapide. Elle savait qu'Adrian souffrait de voir ses deux amis en froid mais Etain n'en démordait pas, Marcus s'était comporté comme un vulgaire rustre et elle méritait des excuses, le comportement du poursuiveur avait été inadmissible.

« Où m'emmènes-tu Adrian ? Soupira néanmoins la sorcière.

-C'est une surprise Princesse. »

De bonnes grâces Etain se laissa guider, non sans avoir grimacé à l'entente de ce surnom ridicule qu'Adrian lui donnait constamment. Cependant lorsqu'elle comprit qu'ils se dirigeaient vers le terrain de Quidditch, elle commença à freiner sa course.

« S'il te plait Princesse, toi comme lui vous en avez besoin. Le match est dans trois jours et il est clairement démoralisé.

Le ton d'Adrian était à la fois doux et compatissant. Le tout accompagné par une moue suppliante.

-Ce n'est pas à moi de m'excuser pour ce qui s'est passé ! S'énerva Etain. Il passe tout son temps à s'entraîner, ça doit surement plus compter pour lui et je le respecte assez pour accepter ça. Non Adrian c'est hors de question.

Le Serpentard se gratta l'arrière du crâne, il prit le temps de souffler avant de planter ses yeux dans ceux, à l'incroyable couleur, de son amie.

-Ecoute Princesse. Marcus comme moi d'ailleurs, on a pas été de très bons amis pour toi ces derniers temps.

Etain ouvrit la bouche pour répliquer mais fut interrompu avant d'avoir pu sortir le moindre son.

- Non, s'il te plait laisse-moi finir. Moi aussi des fois je suis un peu jaloux du temps que tu passe avec Dubois et Weasley. Je me suis engagé dans beaucoup trop de choses pour une première année à Poudlard et je le regrette parce que je passe à côté de toi et tu en paye les frais. Je te promets que je vais m'organiser pour qu'on puisse passer beaucoup plus de temps ensemble et ça commence maintenant. J'ai vraiment envie de regarder un entraînement de quidditch avec toi et si tu ne veux pas parler à Marcus et bien tant pis. Je ne te forcerais jamais la main Princesse.

-Ne m'appelle plus comme ça. Siffla la concernée, quelque peu émue par cette déclaration. Allez, viens, on doit aller voir ce que notre équipe a dans le ventre. Même si, je suis persuadée que le match contre Poufsouffle est gagné d'avance.

-Oh vraiment ? »

Le ton narquois d'Adrian fit sourire la jeune fille et tout en badinant sur les pronostics du match, les deux première année arrivèrent en vue du terrain. Ils prirent place sur les gradins de façon à avoir une vue globale de l'entraînement des verts et argent. Le jeune sorcier aux cheveux blonds était ravi de la tournure des évènements. Alors qu'il commentait tranquillement les diverses formations et actions qu'imposait Melchior Burnst à ses joueurs, Adrian constata très rapidement que Marcus avait remarqué leur présence. Ce qui ne fit que renforcer sa détermination.