(todobaku real No.2)

228 6 2
                                    

La boutique était calme, mis à part le bruissement des feuilles lors de la préparation des fleurs. L'odeur de saleté restait suspendue dans l'air, se mêlant au parfum fleuri qui pénétrait chaque coin de la boutique.

Shouto et Katsuki travaillaient côte à côte en silence. La commande avançait à une bonne vitesse maintenant que Shouto avait cessé de casser accidentellement les tiges des lys.

La quiétude fit se détendre Shouto, la tension qui s'était enracinée dans ses muscles finissaient par partir, une chaleur contenue prenant sa place. Il a toujours aimé voir Katsuki utiliser ses mains, et l'expression douce sur son visage avait quelque chose de magnifique alors qu'il enlevait méticuleusement les épines des tiges des roses.

Bien sûr, la paix et le silence ne duraient jamais longtemps pour Shouto.

Katsuki se racla la gorge, signe évident qu'il voulait dire quelque chose mais savait que cela allait ruiner l'atmosphère paisible. Shouto s'arrêta sur la fleur sur laquelle il travaillait, la plaçant dans la pile et se tournant vers son compagnon.


« Qu'est-ce qu'il y a ? » Shouto savait qu'il devait être le premier à le faire, car Katsuki, malgré toutes ses plaintes concernant les compétences sociales de Shouto, était affreux lorsque qu'il devait commencer des conversations importantes.

« Je me demandais si tu avais pensé à mon idée ? » Katsuki ne regardait pas Shouto, choisissant de continuer avec les roses.

« Quelle idée ? »


Katsuki soupira et ses mains arrêtèrent leurs mouvements.


« Celle où tu devrais t'enfuir. »


Shouto cligna des yeux.


« Hors de question ! Je t'ai dit quand tu l'as proposé que ça n'arrivera pas. »


L'autre roula des yeux, se tournant finalement pour faire face à Shouto.


« Je pense que tu es un idiot. »

« Et je pense que tu es un gamin ! Je ne peux pas simplement fuir mes problèmes, Katsuki. Je dois les affronter comme un adulte mûr. » Cracha Shouto.

« Il n'y a rien d'immature à valoriser ta liberté ! Ton père t'as forcé à te marier, ce qui est illégal, et tu es prêt à rester assis là et à laisser les choses se réaliser ! »

« Tu ne comprends pas ? Si je reste, il gagne, et si je pars, il gagne quand même. Je ne sors pas de la situation en ce qui concerne mon père. Au moins en restant, je ne vais pas abandonner les choses dont j'ai consacré la majorité de ma vie d'adulte. » Shouto était fermé maintenant, des mots durs et énervés, mordant Katsuki et le forçant à faire un pas en arrière choqué. Il n'avait jamais vu Shouto comme ça avant.

« Putain mais comment veux-tu qu'il gagne si tu pars ? Tu lui montres juste que tu ne seras plus son pion. » Katsuki avait honte du ton de sa voix, trop crue devant la colère de Shouto. Ils étaient suffisamment proches pour que Katsuki puisse voir les émotions assombrir les yeux du tatoueur, ses barrières s'effondrant même pendant une dispute.

« Parce que je lui ferai savoir que j'ai toujours peur de lui ! Que toutes les choses que j'ai dit à propos de mes améliorations c'était du bullshit et que je suis le même lâche qui laissait mes frères et ma sœur se faire tabasser parce que j'avais peur ! » Shouto était haletant, la colère brûlante et vive sous la peau. Cela ne se produit normalement jamais ainsi, sa colère était généralement froide, se répandant dans son corps comme de la glace, jusqu'à ce que tout le reste soit engourdi. Ce sentiment était maintenant trop semblable à celui de Touya, à celui de son père. Il serait damné si Katsuki en voyait plus qu'il ne l'avait déjà montré.


Katsuki regarda la barrière revenir et le visage de Shouto se frayer un chemin jusqu'à sa neutralité froide habituelle. Il pouvait pratiquement entendre Shouto se refermer et se détacher de la situation. Ça le piquait, la façon donc il ne faisait toujours pas confiance à Katsuki avec ses émotions, avec son cœur.

La colère était toujours là, des traces en étaient trouvées dans les mouvements rapides et saccadés que Shouto faisait pour attraper ses affaires et partir.

Une main sur son bras l'arrêta, suffisamment serrée sur son poignet pour qu'il ne puisse pas bouger, mais suffisamment relâchée pour que, s'il le voulait, Shouto puisse se dégager.


« S'il te plaît, Shouto. Je ne le dis pas très souvent, mais s'il te plaît. Je ne pourrai pas supporter te voir malheureux, ce que tu seras si tu traverses ça. Je sais que c'est égoïste, mais je t'aime, et si tu fais ça, je te perdrai, car tu te perdras. Tu perdras ton esprit, ton humour et tout ce qui te rend... toi. Je ne pense pas que je serai capable de gérer de te voir comme une coquille vide de la personne que j'aime. Je t'aime tellement Shouto, je refuse de te perdre ! »


Shouto était horrifié de voir des larmes dans les yeux de Katsuki, le suppliant de considérer ses mots.


« Tu vas quand même me perdre, si je prends y'a suggestion. Je ne pourrais pas revenir. » La main tenant son bras s'abaissant et Katsuki s'avança, plaçant cette même main sur la joue de Shouto.

« Je préfèrerais te perdre en sachant que tu es toujours toi, en sécurité et libre, plutôt que tu perdes complètement. » C'était dit comme une confession, chuchotée et douce, même si elle était empreinte d'une tristesse venant de Katsuki sachant qu'il allait perdre Shouto peu importe ce qui se passait.


Shouto l'attrapa et l'embrassa, étant reconnaissant pour l'homme dans ses bras. Il savourait la saveur de ses lèvres et la chaleur de ses mains, sachant qu'il n'aurait que peu de temps pour les graver dans sa mémoire. D'une certaine manière, l'idée de quitter Katsuki était plus douloureuse que celle de quitter son magasin.

[MHA+ todobaku] Tattooists/Florist (au)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant