Vrac D'écris

Elle marche dans les crocodiles

Tout allait mal, ou plutôt tout n'allait pas très bien. Mais quand on est adolescent, il n'y a pas vraiment de différence n'est-ce pas? C'est compliqué de faire la part des choses quand tu es réellement triste pour la première fois. Elle pensait savoir ce que c'est, car elle voyait ses amis être tristes, elle les réconfortait. Mais maintenant, c'est son tour, et elle n'était pas prête.

C'est lourd la tristesse. Très lourd. Elle ne s'attendait pas à un si gros poid lui déchirant le dos, les épaules, le moral. Elle ne s'attendait pas à ne plus réussir à rire, et à pleurer la journée. Pleurer la journée? Elle ne croyait même pas cela possible venant d'elle! Les larmes, c'est le soir! Peut être celles-ci étaient un peu trop préssées de sortir. Ou bien, elles étaient si nombreuses que les yeux ne pouvaient pas toutes les garder jusqu'au crépuscule.

C'est fou comme la tristesse est lourde, mais comme elle se ressent comme un trou, béant. N'est-ce pas paradoxale, un vide, ayant une forte masse? Si évidemment. Ce paradoxe s'appelle le manque. Le manque, c'est en quelques sorte une sous partis de la tristesse, et c'est celle dont est affectée cette personne, que vous regardez en train d'avancer, tête baissée, depuis que vous avez ouvert cette Partie.

Elle marche, courbée à cause de la tristesse sur ses épaules, à cause de sa poitrine percée par le manque. Elle sait que ce vide finira par se refermer, elle sait que le poid finira par s'en aller. Mais cela ne change rien de savoir le futur quand on est encore bloqué dans le présent. Et dans le présent, elle a mal. Elle sait que ça ira mieux dans le présent de dans quelques mois, voir quelques semaines, mais pas dans le présent de maintenant. Or, c'est le présent de maintenant qui cause sa tristesse. Alors à quoi bon savoir ?

Ce qui est étonnant avec cette personne, c'est que même triste, elle garde ses habitudes de personne empreinte de vie. Comme, par exemple, pointer les papillons du doigt, ou bien marcher sur les bandes blanches du passage piéton. C'est machinal, elle le fait avec mélancolie des temps heureux. Ils ne datent pas d'il y'a si longtemps pourtant.

Tiens! Regardez! Qu'est-ce que je vous disais? Elle marche sur les bandes blanche, pour ne pas se faire manger par les crocodiles de son imagination. C'est une grande rivière qu'elle traverse là, il ne faut pas qu'elle perde le rythme si elle ne veut pas se faire manger. Elle s'arrête.

Elle s'arrête. Elle n'avance soudainement plus. Les crocodiles la regardent, se demandant pourquoi elle ne les fuit pas. Elle regarde les crocodiles, se demandant pourquoi elle devrait les fuire. Après tout, se faire manger une jambe, et alors? Ils ont faim ces pauvres crocodiles. Et elle, elle n'a plus particulièrement le courage de survivre.

Vous entendez là les bruits de klaxons? C'est parce qu'elle n'a toujours pas bougé, et que ce n'est plus son tour de passer. Mais pourquoi devrait elle avoir un tour, si elle a envie de passer quand elle veut? Regardez, elle ne bouge toujours pas, elle continue le combat de regard avec ce crocodile.

Le temps est long n'est-ce pas? La tristesse sur ses épaules commence à s'impatienter qu'elle ne fasse rien, pourquoi ne pense-t-elle plus à sa présence? Oh, ça y'est, elle s'avance de nouveau, elle fait un pas, puis deux. Elle n'essaie plus de ne marcher que sur les bandes blanche. Non attendez, en fait, elle esquive des bandes blanches! Elle marche dans les crocodiles!

Elle se laisse engouffrer, manger la jambes, la tête haute, fière. Elle marche sur le noir initiale du goudron. Elle marche sur les crocodiles.

Note de l'auteur

Je vous laisse réfléchir à ce truc là. J'aime bien un peu, et ça faisait longtemps que j'avais pas posté ici. Je risque de pas raconter beaucoup de trucs joyeux avant un certain temps XD!

J'espère que vous aimez bien. Je l'ai écrit en pas trop temps, je vais me relire mais comme je suis fatiguée peut être qu'il restera des fautes désolé.

À plus <3