~Chapitre 11~

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-Mathias il faut qu'on fasse comme si il ne s'était rien passé et que le baiser de tout à l'heure n'avait jamais eu lieu !

***

-Hein quoi ? Qu'est-ce que tu racontes là ?

-Je veux qu'on fasse comme s'il y avait rien eu.

-Mais pourquoi ?

-Je...je peux pas te le dire.

-Je comprends rien...

-Il y a rien à comprendre, il aurait juste rien eu y avoir.

-Je pige pas là. T'essaye de me dire quoi exactement ?

-Qu'il aurait rien du se passer ! Que j'aurais pas du t'embrasser !

-Wow du calme hausse pas la voix s'il te plaît.

Il prit ma main dans la sienne et il posa une main sur ma joue en me regardant dans les yeux. Il dit d'une voix calme :

-Alice explique moi juste ce qui ne va pas. Calmement en respirant et sans t'énerver.

-Je....je sais pas justement...j'ai cette impression qu'on devrait pas toi et moi...que ça peut pas fonctionner entre nous.

-Vas-y continue.

-J'ai pas envie de m'engager dans une relation que je vais regretter, dans je ne sais trop quoi. J'ai une vie plutôt paisible alors je ne veux pas qu'elle soit chamboulée.

-Ouais je vois...

-Et en fait ça me fait peur.

-De quoi ?

-Je me rapproche beaucoup trop vite de toi Mathias. Regarde on se connaît à peine et on en est déjà à là.

-Sans vouloir te vexer, là pour le moment il y a pas grand chose.

-Ah...

-Peut-être que t'imagines des choses tu vois...

-Pour le coup c'est moi qui comprends pas là.

-Bon alors je vais être cash avec toi.

-Je t'écoute.

-Moi aussi j'ai ma petite vie tranquille, j'ai pleins de filles à mes pieds, je vole de fleurs en fleurs comme on dit. Et à chaque fois je me fixe des objectifs.

-Ouais je vois.

-Généralement ces objectifs là c'est des meufs que je repère et j'ai comme but de les faire tomber à mes pieds le plus vite possible. En fait c'est un jeu avec mes potes, on appelle ça le plan d'une semaine.
Tu choisis une meuf et tu paries en combien de temps tu l'auras.
Et du coup c'est vachement drôle de voir qu'aucune de ces filles ne sais que je connais pas l'amour.
C'est vrai quoi, le plus drôle c'est de les avoir dans ton lit, le reste tu t'en bats les c—

Ma main était partie toute seule. Je lui avais mis une claque.
Je crois qu'il ne s'y attendait pas, il a sa main à l'endroit où je lui ai laissé une marque rouge.
Je suis moi-même choquée par mon acte, j'aurai pas pensé lui faire ça et aussi fort.
Je tremble légèrement et j'ai les larmes aux yeux.

-Ne m'adresse plus jamais la parole, dis-je d'une voix monocorde et calme à la fois.

Il ne répondit rien, il était encore choqué de ma gifle inattendue.

Je me lève alors et je prends mon téléphone en allant sur la terrasse.
Je m'assois sur un fauteuil d'extérieur assez confortable.
Et là ça y est, je lutte contre mes larmes qui demandent de quitter mes yeux pour s'étaler sur mes joues. Je les retiens, je ne veux pas pleurer pour un con comme lui.
D'ailleurs je sais même pas comment j'ai pu penser une seconde que je m'étais trompée à son sujet. Comment j'ai pu me dire « oh mais en fait c'est un gars sympa ».
J'aurai pas dû, c'était une erreur.
Je me suis laissé aller ce soir, ça ne se reproduira jamais.
Je n'ai qu'une envie c'est de rentrer chez moi et d'être seule, loin de lui. Loin de son côté narcissique trop sûr de sa petite personne.

Je ne comprends pas pourquoi au moment du baiser j'ai eu ce sentiment d'être en sécurité près de lui. Comme quand j'étais avec Scott mais en plus fort. C'était comme si j'étais dans une bulle de douceur pendant cet échange mais là je me dis que ça n'aurait pas dû avoir lieu.
Je ne sais même pas pourquoi j'ai continué de traîner avec lui, de jouer le jeu et de faire la fille sympa pour pas lui mettre des vents quand il me parlait.
J'ai énormément de mal à l'admettre mais je crois bien que je me suis faite avoir comme toute les autres. Pendant une courte durée d'environ une heure et demi, c'est comme s'il m'avait ensorcelée.
J'ai été conne comme les autres filles. Comme ces meufs que je trouvais débiles de lui tourner autour.
Je me suis faite piéger par sa beauté et par son excellant jeu d'acteur.

La vitre transparente s'ouvre et Mathias s'avance vers moi.
J'ai les yeux brillants et un peu rouges comme si je m'apprêtais à pleurer. Je ne sais pas pourquoi j'ai cette réaction, c'est comme si je ne contrôlais pas ce qui se passait ce soir.
J'ai froid et je suis assise en boule dans le fauteuil.
Mathias me regarde de ces yeux verts émeraude et il finit par chuchoter un « pardon » avant de s'assoir sur le canapé d'extérieur situé en face de moi.
Je sens son regard posé sur moi, il a l'air de s'en vouloir mais je ne veux pas rentrer dans son jeu. Avec lui on ne sait jamais quand il fait semblant ou quand il est sincère.
Je ne réponds pas à ces excuses, je ne lui fait pas confiance. Je finis même par lancer ;
« Ne m'approche plus »
Il baisse les yeux et il observe maintenant le sol en ayant l'air pensif.
Il n'y a aucun autre bruit que celui d'un grillon dans cet immense jardin. Je me rassois un peu plus confortablement dans le fauteuil et la fatigue m'envahit.
Mes yeux ont du mal à rester ouverts et je finis par les fermer sans les rouvrir.
Je m'endors, épuisée.

***

Une main douce me caresse les cheveux et on chuchote mon prénom. Je suis bien installée, allongée et bien au chaud.
J'ouvre les yeux : je suis dans le salon de la villa. Mathias est en face de moi, il me regarde l'air coupable mais quand il voit que je suis réveillée il se recule un peu.

-Alice les pizzas sont arrivées.

-Ah euh merci...

Il y a un long moment durant lequel personne ne parle puis Mathias finis par ouvrir les cartons à pizza et me dis de me servir.
Je m'assois et je prends une part de pizza. Je la goute, elle est délicieuse et encore chaude.

La télévision est éteinte, il n'y a aucun autre bruit que celui de nos bouches en train de mastiquer les parts de pizza.

Enfin, Mathias brise la glace.

-Je suis désolé Alice.

Je ne réponds pas, je lui en veux beaucoup et ce ne sont pas des excuses balancées comme ça qui vont me faire changer d'avis sur lui.

-Je...je peux pas te dire que je pensais pas ce que j'ai dit mais je voulais pas te vexer.

-Trop tard.

-En fait...on a fait un tirage au sort en début d'année et on a fait le jeu de qui arriverai à sortir avec la fille tirée au sort le plus vite possible. Il se trouve que Bryan a pioché Mindy, Zack Julia et moi...toi.

-Ah. C'est bien mais je m'en fous en fait. Je vois pas en quoi tu pourrais trouver ça drôle de jouer avec les gens comme ça. Dans tous les cas t'as raté ton coup vu que si tu me proposes de sortir avec toi je te dirais non direct. Je ne sors pas avec des mecs dans ton genre Mathias.

-Pardon...

-Et arrête de me présenter des fausses excuses. C'est nul à chier, tu fais mal semblant.

-Mais je fais pas semblant là.

-Oh que si.

-Non.

-Ah ouais ?

-Ouais. Je tenais à te dire que de toutes les fois où j'ai fait ce défi avec des filles, c'était pas aussi intéressant qu'avec toi.

-Pfff. N'importe quoi.

-Mais arrête de penser que je dis faux !

-Tu m'empêcheras pas de le penser.

-Putain mais accepte juste le fait d'être spéciale par rapport aux autres filles !

Tu es à moi... {TERMINÉ}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant