~Chapitre 28~

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Il parait surpris de ce que je viens de lui dire et il fronce les sourcils en me regardant de travers.

-Génial comme accueil.

-Je veux pas te voir Mathias.

-Il faut qu'on parle.

-Pas maintenant, j'ai pas envie et je pense que c'est assez compréhensible.

-C'est à cause de Jessica ?

Je lève les yeux au ciel sans lui donner de réponse et lui baisse les yeux en regardant ses pieds.

-Bon j'ai été un peu dur avec elle...

-T'as été trop méchant ouais !

-Mais elle m'a gavé à être trop collante...

-C'est pas une raison. Mais je suis pas là pour te faire la morale, t'as qu'à sortir avec une pute si tu veux, ça changera rien à ma vie.

Il me regarde avec insistance l'air coupable. Puis il dit avec une voix pleine de regrets :

-Ecoute Alice je suis désolé, je voulais pas te—

Je le coupe dans sa lancée.

-Je veux pas que tu te justifies. On va arrêter de se parler et de se fréquenter, c'est mieux comme ça.

-Mais laisse-moi t'expliquer !

-Je veux pas savoir !

Je le pousse et je commence à partir.
Contrairement à son habitude, Mathias ne me rattrape pas et au fur et à mesure que je m'éloigne, la tristesse m'envahit.

Je ne suis pas encore très loin de lui et je l'entend dire à voix haute : « Attends Alice ! » mais je ne le calcule pas.
Je commence à avoir les larmes aux yeux, j'aurai jamais du m'attacher à lui, c'est trop difficile...

Et puis, au moment où les larmes sont sur le point de tomber, Mathias arrive derrière moi et m'enlace par derrière.
Je suis prise d'un frisson et je craque enfin.
J'éclate en sanglots, il me retourne et me prend dans ses bras.
Je le repousse quelques instants mais je me calme rapidement en voyant que ça servait à rien.

-Alice je crois que tu es plus qu'une amie pour moi...

-Je suis pas une pute ou un plan cul Mathias. Je m'appelle pas Jessica, dis-je ironiquement entre deux sanglots.

-Alice...

-Mais toi par contre t'es qu'un gros connard. Un mec sans cœur qui s'en fout de savoir ce que les autres ressentent. T'es égoïste et tu petes les couilles a tout le monde. Je pensais que t'allais être beaucoup plus sympa que ça, je me disais que les rumeurs à ton sujet étaient peut-être fausses mais au final j'avais tord. Parce que tout ce qu'on dit a ton sujet c'est vrai...tu me déçois...

-Je peux tout t'expliquer. Je peux te dire pourquoi je suis comme ça avec toi mais s'il te plaît laisse-moi parler.

-J'ai pas envie.

-Alice...s'il te plaît.

-Non.

-Bon je m'en fous je te le dis quand même.

-Je t'écouterai pas.

-T'as intérêt à m'écouter.

-...

-Ecoute, depuis le début que je t'ai vu j'ai senti quelque chose en toi qui m'a plu. Quand je te parlais au départ, je te connaissais pas et c'était que ton physique qui m'intéressait, ton corps. Je voulais faire toi mon jouet, ma chose comme avec toutes les autres filles.
Mais de jour en jour, plus je te parlais plus j'étais attiré par toi.
Je voulais tout le temps être avec toi et tu occupais mon esprit à n'importe quel moment. Je comprenais pas ce qu'il se passait alors j'ai préféré fermer les yeux sur une évidence...J'ai continué d'avoir autant meufs qu'avant, et puis une photo a circulé comme quoi j'étais avec une fille en début d'année. Mais rien n'étais réel, sincère.
Parce que tu me hantais.
Alors comme personne ne remarquait l'intérêt que je te portais quand je continuais à avoir des conquêtes et bien c'était positif pour moi.
Mais j'ai arrêté. J'ai pas eu de plan cul pendant une semaine parce que j'étais pensif, je ne savais pas quoi faire avec toi.
Et puis je me suis dit qu'à force d'être autant obnubilé par toi j'allai te faire du mal. Qu'en continuant à te parler j'allais finir par tout gâcher et...ça fait pitié hein mais je ne voulais pas te faire souffrir.
Plusieurs fois j'ai essayé d'arrêter de te parler mais ça n'a pas marché. C'est là que je me suis tourné vers Jessica.
Je me suis dit qu'en ayant une autre meuf avec qui je pouvais m'afficher en public ça allait te faire renoncer à moi et j'allais finir par t'oublier...mais ça n'a pas marché.
Parce que Alice plus les jours passent plus mes sentiments pour toi grandissent...c'est la première fois que je ressens une telle chose et j'ai peur de ce qui va se passer.
J'ai jamais ressenti une telle chose, on peut appeler ça la peur de l'inconnu je crois non ?
J'ai beaucoup réfléchi, je me suis torturé l'esprit a chercher une solution pour repousser ce phénomène, pour ne pas me dire que...que je ne savais pas vivre sans toi.
Parce que oui, je ne me passe plus de toi, tu hantes mes nuits et je me sens enfin prêt à te le dire avant qu'il ne soit trop tard.
Bébé...je t'aime.

J'ai été attentive à tout son discours, je l'ai écouté intégralement sans perdre un mot de tout ce qu'il a dit.
Parce que j'avais envie de l'écouter même si je lui ai dit le contraire.
Son allure montrait qu'il regrettait mais il avait été sincère tout le long de son monologue.
Ses pupilles étaient dilatées et son regard était posé sur le miens mais il ne me regardait pas directement. Il regardait mes lèvres en attendant que je lui dise quelque chose.
Ses yeux verts brillaient, il tenait encore mon bras de sa main froide.
D'habitude son corps est plutôt chaud mais la...il était froid, tiède.
Je ne m'y attendais tellement pas que j'avais laissé tomber mon sac à terre et ça ne l'avait pas pourtant fait détourner son regard de moi.
Ses lèvres étaient comme d'habitude mais un peu entrouvertes comme s'il s'apprêtait à ajouter quelque chose à ce qu'il venait de dire.

Puis, voyant que je ne disais rien, il lâcha mon bras et baissa les yeux en ayant toujours cet air coupable affiché sur son visage.
Il mit ses mains dans ses poches et il dit d'une voix légèrement éraillée.

-Je vois...

Il se tourna et toujours le regard vague s'éloigna de moi.

J'ai besoin de temps...c'est dur de digérer ça et le fait qu'il ai quand même traîné avec cette Jessica et d'autres juste pour pas me faire de mal.
Sauf qu'en faisant ça il m'a fait encore plus de mal et il ne le sait pas.
Il doit se sentir mal probablement mais...moi aussi.
Dans cette histoire rien n'est banal, il ne fait rien comme les autres et ça me perturbe.
C'est trop difficile mais c'est aussi si additif.

Et puis, on dit qu'on a qu'une vie alors au tant la vivre a fond non ?

-Mathias !

Je cours derrière lui pour le rattraper, il se retourne et sans qu'il ai le temps de comprendre ce qui arrive, je saute dans ses bras.
Il me rattrape pour éviter que je tombe et j'enroule mes bras autour de son cou tandis que lui les passe sous mes cuisses pour me retenir.
Ses yeux pétillent même s'il ne comprends rien à la scène et je pose mes lèvres sur les sienne.
Je l'embrasse et il fait de même avant de s'écarter un peu de moi.

-Alice je suis vraiment désolé pour tout ce que je t'ai fait endurer et je —

-C'est pas grave.

-Je tiens à toi...mais je sens que je vais te faire souffrir. Je veux pas te faire du mal mais c'est ma nature et...

-C'est réciproque. Alors je veux prendre ce risque. Même si je dois être brisée après...je veux être avec toi Mathias.

Tu es à moi... {TERMINÉ}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant