~Chapitre 34~

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Je suis déjà de dos à lui et je me dirige vers la maison de Travis pour retourner à l'intérieur mais évidemment, Mathias me rattrape.

-Non.

Je me retourne d'un coup, ce mec a le don de m'énerver au plus au point en quelques secondes.
La luminosité est vraiment pas folle, en plus de ça Mathias fume et même si je trouvais ça sexy avant, là ça me fait plus chier qu'autre chose.

-Non quoi ? Qu'est-ce que tu veux au juste ? Tu cherches à te faire pardonner ? Tu veux que je revienne vers toi comme un chien battu et que je te supplie qu'on se remette ensemble ? Et ben si tu penses ça tu te fous carrément le doigt dans l'œil parce que tu t'es bien moqué de moi et ça depuis le début.

-Wow calme toi...

J'hausse le ton involontairement et la colère commence à monter en moi.

-Tu veux que je me calme ? Mais t'es sérieux ? Mec tu m'as trompé ! On en était à notre deuxième jour de relation putain !

-Je ne t'ai pas trompé.

-Maïs ouais c'est ça, on dirait que tu kiffes me mentir, c'est une vraie passion chez toi.

-Mais laisse moi parler !

-J'ai pas envie d'entendre des sottises sortir de ta bouche. T'as voulu jouer avec moi, t'as voulu m'avoir et t'as réussi. Je ne referai pas la même erreur deux fois.

Mathias qui jusque là avait l'air plutôt calme voire même triste changea un peu de ton. C'était comme si il avait été blessé par la phrase que je venais de dire.

-Tu penses sérieusement que j'ai joué avec toi Alice ?

-Oui.

Il rigola un peu avant de baisser la tête et de contracter des poings.

-Alors si j'ai bien compris tu m'accuses de t'avoir trompé, tu dis que j'ai joué avec toi et maintenant tu vas me sortir quoi ? Que je faisais semblant avec toi et que jamais rien ressenti ? Tu vas m'obliger à dire que j'ai jamais eu de désir pour toi, que je te trouvais si répugnante que je voulais pas t'approcher ? Hein ? C'est ça que tu veux ?

C'est comme si on venait de me planter un poignard dans le ventre, je me sens pas bien d'un coup et je retiens mes larmes et mon énervement.
Je ne réponds pas, j'aimerai bien mais aucun son ne sort de ma bouche.
Mathias continue donc de parler en étant toujours aussi blessé par ce que je lui ai dit. Il est agressif dans ses propos.

-T'as rien à dire hein ? C'est cool on dirait que tu t'es enfin décidée à me laisser parler ?

-Non ! J'en peux plus Mathias ! J'en...j'en ai juste marre de me faire avoir, marre de souffrir et...et j'en ai plus qu'assez de me faire détruire par des relations toxiques.

-Et allez c'est reparti...La tu vas me dire que de toute façon tout est de ma faute à moi, que toi TU n'as jamais rien fait de mal que TU es parfaite et que tu n'as aucun défaut et que TU...tu quoi d'ailleurs ? Je suis quoi pour toi maintenant, là tout de suite ? J'ai déjà été quelque chose au moins ? Non parce que ton petit jeu de « tu m'as jamais aimé bla-bla-bla » ça tient bien 2 secondes mais je peux te dire exactement la même chose.

Je n'arrive plus à contrôler mes émotions, il me déboussole totalement. Les larmes commencent à couler et des milliards de sentiments se mélangent dans ma tête. J'ai envie de le gifler, les idées les plus noires me passent par la tête alors que d'un autre côté j'ai envie que cette dispute n'ai jamais eu lieu.
Je regarde mes pieds et je n'ose pas lever la tête pour l'affronter, je tremble presque et mes muscles restent cependant contractés.

-Je..

-Tu ? T'as pas répondu à ma question je te signale.

-Je te déteste !

Je me tourne d'un coup et sans même relever la tête vers lui je marche rapidement vers la maison pour la énième fois.

Comme à l'instant Mathias arrive derrière moi et m'attrape le poignet.
Il me tire vers lui et finit par me plaquer contre le mur de la cabane de jardin.
Il pose un bras au dessus de mon épaule et m'oblige à lever la tête pour le regarder quasiment dans les yeux.

-Tu me détestes ? Regarde-moi dans les yeux et si tu le penses vraiment répète le en me faisant face.

Ma respiration est plus que rapide, je le regarde malgré tout en face et comme si les astres étaient de son côté, la lune surgit de derrière les nuages et nous permet d'être un peu plus éclairés.

-Ben vas-y j'attends. Dis-le pour voir.

Je n'arrive pas à le redire, j'ai une sorte de bloquage qui fait que ces mots ne veulent pas sortir de ma bouche.

-Tu vois t'arrives pas. Parce que je sais qu'au fond de toi tu le penses pas.

-Tu peux pas le savoir, t'es pas dans mon corps.

-Comme c'est la soirée des questions, t'as qu'à répondre à ce que je t'ai demandé tout à l'heure.

-De quoi tu parles ?

-Alice Adams, as-tu simulé des sentiments comme tu penses que je l'ai fait à ton égard ?

-Arrête.

-Je suis extrêmement curieux de connaître la réponse. Parce que tu veux que je te dises la vérité ?

-J'ai pas envie de savoir.

-C'est bien dommage. Mais je m'en fous, je te le dis quand même.
Il me semble qu'un matin quand on était tous les deux tu m'as demandé si j'avais déjà connu l'amour, je me trompe ?

-Non...je t'avais même passé la définition du mot amour...

-Et tu penses que j'ai simulé avec toi en mode jeu d'acteur ?

-Oui.

-Et ben putain. T'es totalement à côté de la plaque. Parce que ce jour là j'ai compris ce que je ressentais pour toi et si mes souvenir sont bons je t'ai même dit que c'était quelque chose de nouveau pour moi. Parce que j'ai jamais connu l'amour. Et je croyais que pendant un moment tu m'en avais apporté. Et je croyais que je commençais à en éprouver. Jusqu'à ce que tu doutes de moi.

-Pfff...

-Tu vois là par exemple t'es en train de penser que je me moque encore de toi.

-Laissez-moi tranquille j'en ai marre.

-Tu veux que je te dise Alice, le problème c'est pas moi et mes petites erreurs que je pourrai faire, non, le problème c'est toi et tes peurs. Depuis notre relation t'arrête pas d'avoir peur, tu me compares à ton ex et je le sais.

-C'est faux.

-Ose me dire que tu ne m'as jamais comparé à lui. Je te croirai pas.

-T'aime bien rejeter la faute sur moi on dirait.

-Tas fait la même chose.

-T'es un vrai connard. Tu me trompes, tu me caches des choses et après ça devrait être de ma faute ? Non mais va te faire soigner putain !

Il rigole pour se moquer de moi encore une fois et il approche son visage du miens comme pour me menacer ou je ne sais trop quoi.

-T'as inversé les rôles je crois. Tu m'insultes et tu crois que je vais pas riposter ? Tu croyais que j'allai jamais être au courant aussi que t'avais embrassé mon meilleur ami ? C'est toi qui a un problème ! T'es folle ma pauvre.

J'explose à l'intérieur de moi-même et ma main part toute seule : je lui donne une claque monumentale.

-Je veux plus jamais te revoir Mathias, plus jamais.

-Ca tombe bien parce que moi non plus. T'es qu'une fille qui joue un rôle à longueur de temps, je me demande même si t'as des émotions !

Je le pousse et je retourne à la maison sans oublier de me retourner vers lui en le criant « connard » ce à quoi il rétorque « salope ».

Je crois que je viens de passer la meilleure soirée de toute ma vie entière...

Tu es à moi... {TERMINÉ}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant