~Chapitre 40~

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Il est 22 heures, ma mère a au moins eu la « gentillesse » de me laisser mon radio réveil. J'en reviens toujours pas, elle me fait volontairement sécher les cours !
Je ne sais pas quoi faire, si j'essaye de récupérer mon téléphone j'ignore ce qu'elle serait capable de faire ; en plus de ça je suis seule avec elle vu que papa est en déplacement professionnel et Josh en colonie de vacance.
Il faudrait que j'élabore un plan, j'ai tellement envie d'aller à la soirée de demain soir !
Et puis j'ai même pas eu le temps de parler à Bryan...il me manque tellement.

Il y a des jours comme ça où je me dis que j'ai une vie de merde, que tout est contre moi comme si une force supérieure voulait me punir de quelque chose de mal que j'aurai pu faire.
La plupart du temps j'arrive à vite chasser cette idée de ma tête en pensant à mes amis, aux personnes que j'aime.
Mais aujourd'hui c'est différent.

Ma mère vient de tout gâcher et elle veut m'interdire de voir le garçon que j'aime alors qu'elle ne sait même pas qui il est.
Peut-être que si je lui dis que c'est le fils de l'ami de papa elle l'accepterai un peu plus ?

Argh ça me gave qu'elle me garde ici, j'ai qu'une envie c'est de me casser de cette foutue maison loin de ma mère...wait...

Tout autre adolescent différent de moi aurait déjà sauté par la fenêtre sauf que demain j'ai cours moi alors ça serait un petit peu con.
Mathias habite trop loin de chez moi pour que j'aille chez lui à pied, Bryan doit m'en vouloir de pas lui avoir parlé pendant longtemps et si je continue d'énumérer toutes les personnes que je connais de cette manière on est pas sortis de l'auberge. J'ai personne....
Dans tous les potes j'en vois aucun m'accueillir à bras ouvert chez eux pendant que je fugue.
A moins que....ETHAN !

Je rassemble quelques indispensables pour ma survie et je les mets dans un sac à dos avec mes cahiers de cours.
Je prends un papier et j'écris dessus un petit mot pour ma mère avec ses hormones en ébullition. Ça donne à peu près ça :

Chère maman, j'ai pas envie d'être ton souffre douleur pendant ta ménopause alors le temps que tu calmes tes hormone je vais dormir chez un ami. Ne t'inquiètes pas, je suis en sécurité. Normalement je reviens demain soir vu que je vais aller au lycée et d'ici là j'espère que tu auras bien réfléchi à une manière plus sympathique de traiter ta fille.
A plus, Alice.

Je pose la lettre sur mon lit et en essayant d'être là plus discrète possible j'ouvre la fenêtre. Un courant d'air froid m'arrive en plein visage faisant voltiger mes cheveux vers l'arrière. Je respire un grand coup cet air nocturne avant de m'agripper à la gouttière et de me laisser glisser le long de celle-ci comme Sam le pompier.
Étrangement, j'arrive au sol en un seul morceau et je sors tranquillement de chez moi en escaladant notre portail si peu sécurisé.
J'aimerai que mon père soit là, lui au moins saurais me comprendre et me défendre face à cette débile interdiction de ma génitrice.

J'ai rapidement froid, je n'ai pas pensé à prendre une veste et c'est un peu tard pour ça mais d'un autre côté avec ma robe blanche qui vole je me sens étrangement libre et détendue.

Il fait nuit dans mon quartier résidentiel mais là douce nuit m'éclaire, je me fie à mes souvenirs pour aller chez Ethan.
Cette sensation est si agréable, je vois les étoiles brillantes au dessus de ma tête, j'ai l'impression de communiquer avec la nature elle-même, plus particulièrement avec la brise tendre qui semble me guider vers la bonne route.
Ok, j'arrête de me prendre pour Pocahontas, je commence à me les cailler.
Je cours (pas très vite hein) et je décide d'emprunter le bord de mer pour arriver chez celui en qui repose mon seul et unique espoir.

La ville est comme endormie, je passe devant des cafés et des boutiques aux stores baissés tandis que la route reste vide. La mer est calme, elle luit, s'avance et se retire le long du sable en formant de l'écume blanche.
Je me rends compte à quel point j'ai de la chance d'habiter cet endroit si fabuleux que ce soit le jour où la nuit.

Tu es à moi... {TERMINÉ}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant