J-2

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          Ce matin en regardant une série « fard » que je n'avais encore jamais commencé, je me préparais. Pourquoi ? C'était tout simple, ma mère, pratiquement incompétente en cuisine, voulait aller faire des courses pour le grand repas de noël. Pour cela, il va falloir que je me prépare mentalement pour éviter de terminer au Croc-do comme l'année passée. Je n'avais vraiment pas hâte. Et ceci devait se voir sur mon visage pratiquement inerte et froid. Je jetais un regard en direction de Patapouf, celui-ci était venu me rejoindre dans la nuit et ne faisait que me fixer depuis que j'avais terminé de m'habiller. Son regard avait l'air de me dire de ne pas y aller, que je allais regretter, que ce ne serait qu'une torture mental, comme d'habitude j'avais envie de dire.

     Ce n'était qu'après quelques caresses et un cri de ma mère que je me retrouvais dans la voiture assise sur le siège passager à coté de la matriarche. Celle-ci avait attaché ses cheveux en un chignon plutôt lasse et je me faisais intérieurement une remarque : elle s'était maquillée. Chose très rare.

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     Garées sur le parking du supermarché, je pris la pièce que me tendait maman et alla vers les caddies. Zigzagant entre les différents rayons je proposais toute sortes de plats à cuisiner, malheureusement chacune de mes réponse recevaient un « Non je n'en n'ai pas envie » ou un « Je ne sais pas peut-être ». J'avais toujours détesté faire les courses avec maman, elle refusait toujours mes propositions de plat, elle était presque a la limite du désagréable, remarquons que je l'étais suis aussi, et elle faisait toujours en sorte de paraître heureuse et d'être dans une famille parfaite. Et oui ma famille était touchée elle aussi par le fait d'être faux-cul, plus particulièrement ma mère...

     Après une demi-heure, on trouva enfin un plat qui nous met toutes les deux d'accord, le plus compliquer fut le choix de la bûche de noël. Chocolat, vanille, fraise, pistache en bref trop de choix tue le choix. Mamie n'aimait pas les pistaches, papy détestait les glaces à la vanille, tante Rosie n'aimait pas le chocolat trop « chocolaté » et quand on parle des enfants c'était toute une liste presque aussi longue que celle des cadeaux du Père Noël. Puis soudain un éclair de génie me traversa l'esprit et j'exposais dans la seconde mon idée à maman.

« On devrait faire une bûche de Noël nous-mêmes ! Avais-je dis

-Pourquoi faire ?

-Bah, si on regarde qui n'aime pas quoi comme goût on pourra créer notre propre goût nous même ! Comme ça tout le monde sera content !

-Il y aura toujours quelqu'un pour dire qu'il ou elle n'aime pas ! T'as qu'à faire plusieurs gâteaux aux saveurs différentes.

-Mais on a toujours pris de la bûche, il faudrait perpétuer les traditions.

-Depuis quand tu utilises des mots savant ? Avait-t-elle répliqué sèchement clôturant la conversation »

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     En prenant le chemin de la maison d'Ilona pour le goûter et récupérer mon sac par la même occasion je lui envoyai un message pour la prévenir de ma venue étant donné que je n'avais pensé à le faire qu'en arrivant à l'entrée de sa rue. On ne juge pas les gens à la mémoire courte ! C'était une grave maladie la maladie du poisson Dory ok ?

     Comme dit précédemment, étant donné que j'étais à l'entrée de la rue où habite Ilona, je fus rapidement arrivée devant sa porte d'entrée. Après avoir toqué la mère de mademoiselle, « je prends mon temps pour me pomponner et j'arrive » vînt m'ouvrir et me servi un verre de jus d'orange. C'était alors que je vérifiais l'heure sur mon téléphone portable et que je me rendis compte de l'heure. Quinze heures quarante cinq minutes. Et je n'avais pas pris de goûter avec moi. Est-ce que je regrettais ? Et bien oui, je regrettais amèrement. L'autre arriva et me tends mon sac à dos après un rapide et désagréable, « Tu aurais pu me dire plutôt que tu arrivais je n'ai même pas eu le temps de me maquiller ! ». Clair, net et définitif. Nous sommes le jour et la nuit elle et moi. Quand je lui raconte ma superbe matinée avec ma chère et tendre marâtre elle ricane puis me propose d'aller chercher un simple Croc-do pour le repas entre le repas de l'après midi. C'était bien sûr sans hésitations que j'avais accepté !

     Une fois aux bornes du célèbre fast-food nous commandons, un menu Mc-Premier pour elle et un menu Meilleur-fin pour moi, avec l'argent dans mon sac oublié et l'argent traînant dans ses poches nous payâmes au comptoir. Ilona avait toujours été bavarde, en faite elle parlait plus vite que son ombre. Qui l'aurait cru, cette fille c'était Lucky Loque mais version parolière. Alors comme d'habitude, elle parlait, je l'écoutais et je lui donnais mon avis sur ses récits. On avait toujours fonctionné comme cela, sauf les fois où j'avais quelques choses d'important à lui dire ou que j'avais besoin de me plaindre, ou encore de lui raconter ce qui m'était arrivée !

     Après une dizaine de minutes où Ilona me contait ses passionnants rêves, vraiment ce n'était pas ironique pour le coup ! Mon téléphone se mit à vibrer, longtemps, très longtemps. Je vis que c'était un appel et Ilona me regarda tout aussi étonnée que ma petite personne ! Puis voyant que je ne réagissais pas elle me fit signe de répondre, ce que j'exécutai bêtement :

« Allo ? Une voix grave, donc un gars

-Ouais ? Je réponds simplement

-Hum salut, c'est un peu gênant désolé !

-T'es qui ? Je ne saurais peut être pas décrire le regard assassin de mon amie assise en face mais je pouvais vous jurer que je allais me faire réprimandé juste après avoir raccroché

-Oh tu n'y vas pas par quatre chemin haha, c'est Roméo, tu sais on s'est vus à la soirée ! Il répondit enjouer apparemment pas effrayé par mon ton froid.

-Ah oui Roméo ! Je me souviens de toi ! Qu'est ce qu'il y a ? Je faisais peut-être un mensonge mais je me ferais moins gronder par Ilona

-Heu, bah, je me demandais si tu voulais aller boire un verre ou venir à la soirée que j'organise pour le nouvel an ! Tu n'auras qu'a ramener ta copine, excuse je ne me souviens plus de son prénom...

-Venir à ta soirée du nouvel an avec ma pote ? Je jetais un regard à Ilona qui me fit de grands signes pour dire oui, D'accord !

-C'est vrai ? C'est super cool !

-Contente que tu sois content !

- Merci j'ai hâte de te revoir alors ! Et après ces quelques mots il raccroche »

    Je crois que je n'avais jamais regardé Ilona avec tant d'incompréhension. Quelqu'un avait dit avoir hâte de me revoir. Ilona m'avait regardé avec un grand sourire pendant que je gardais le silence. Cela faisait vraiment bizarre. En faite je ne savais pas trop quoi dire. Je ne savais même pas quoi en penser. Quelqu'un. À. Hâte. De. Me. Voir. Moi. Ce n'était pas net y'avait un truc qui clochait... Mais quoi ? Il avait l'air sincère en disant ces mots... Est-ce que c'était un piège ? Je n'en savais rien... Je ne me laisserai ne pas avoir. C'était sûr.

À suivre...

Bad ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant