Chapitre 4 : Le début d'un cauchemar

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J'entends des bruits, et ouvre mes yeux rougis par mes larmes.
Une hôtesse de l'air s'approche de moi.

-Miss, we have arrived.

(Mme vous êtes arrivée )

Je me lève et pars en furie en bousculant tout le monde, je me fiche de ce que les gens pensent de moi. Je vais chercher ma valise et prends un taxi qui m'emmène directement chez moi. Je le paye.

Je marche jusqu'à ma maison. Une fois la bas, je tends la main pour pouvoir ouvrir la porte, mais mon geste reste en suspend. Comme retenue par une force invisible. Ma main toujours paralysée, je sent les larmes se remettre à couler. Mon bras retombe tout seule contre ma veste, quand la porte s'ouvre d'elle même. Mon frère apparait sur le seuil. il à les larmes aux yeux.
Lorsqu'il me prend dans ses bras, je sent ses larmes venir atterrirent sur mon épaule.

-Victoria m'a dit.

- Je sais.

Il m'escorte jusqu'au salon où mon père me prend à son tour dans ses bras.

-Tu vas bien ?

Je hoche la tête.

-Où est maman ?

-Dans la chambre. Me répond-t-il d'une voix étonnamment grave. Elle t'attend.

J'adresse un regard à mon frère avant de monter l'escalier.

J'ouvre à moitié la porte.

La chambre est sombre. Dans le noir avec une seule petite bougie en guise de lumière, un parfum flotte dans l'air. C'était la seule chose que nous n'avions pas en commun Anna et moi.

Ma mère est là, avachie sur le lit. Tête baissée dans ses bras croisés. Elle lève la tête et m'adresse un léger sourire. Je crois que me voir seine et sauve la rassure, mais ne lui fait pas oublier la peine qu'elle a.

Elle essaye de se relever mais n'y arrive pas. Alors je m'approche d'elle et l'enlace. Je lui pose un baiser sur sa joue trempée de larmes. La peine nous la partageons tous, mais je pense que ce doit être moi qui souffre le plus dans cette histoire... Je me mets à pleurer. De grosses larmes roulent sur mes joue. Si elle était venue avec moi à New-York rien de tout cela ne se serait produit, je ne serais pas là à pleurer la vie de ma jumelle dans les bras de ma mère ! Mes larme se font de plus en plus grosses, mon corps devient mou et je n'arrive plus à réfléchir, je dépose un dernier baiser sur le front de ma mère et monte dans notre ancienne chambre à Anna et à moi.

Je pleure de plus belle. Un seul mot tourne en boucle dans mon esprit et parvient à y rester : pourquoi. Pourquoi elle. Pourquoi moi, pourquoi nous ? Je me sens faible et assaillie par le sommeil. Je m'apprête à m'endormir quand soudain une pensée m'effleure : Hugo. Il m'avait dit de faire attention. Que si il arrivait quelque chose à ma sœur ou à ma famille je m'en voudrais, ou quelque chose comme ça...Comme si il savait ce qui allait arriver... Mais je n'ai pas l'occasion de l'explorer plus longtemps car elle est vite remplacée par une autre question : ou est Hugo ? Il devrait être avec nous, en train de pleurer la mort de sa petite amie, non ? Je me relève, la fatigue remplacée par le questionnement.

Je descends les escaliers et arrive dans le salon mon père dort et mon frère est sur son téléphone. Je m'approche de lui et regarde par dessus son épaule. Il fait défiler une dizaine de cliché de nous trois : moi, Anna et lui. Ils sont magnifiques. Nous sommes tous souriant, sans se douter que les jours qui arriveront seront les plus noirs. Je me remets à pleurer silencieusement. Je me suis toujours dis que la vie était belle et valait la peine d'être vécue, mais dans ces journées là je ne crois plus en rien ni en personne... Maxime, remarquant ma présence pose sont téléphone sur la table basse du salon et se retourne vers moi. Je lui pose alors la question qui me brûle les lèvres :

- Où est Hugo ?

Il me répond l'œil habité d'une flamme, que je distingue comme de la colère :

-Chez lui.

-Pardon ?!

Il ne me répond pas. Pour changer de sujet (je ne pourrais pas dire lequel est le plus joyeux) je lui demande pour quand est prévu l'enterrement.

- Jeudi matin, à 10h30 c'est...

-Le jour de la Saint Anna, le coupais-je, qui a fixé cette date là  ?

-Elle.

Je le regarde, surprise.

- Quoi !?

-Avant de mourir elle a laissé un mot. Un mot pour toute la famille, et aussi un pour toi. Elle l'a écrit après l'accident en 2016...

Il me tendit un papier je pris, les mains moites.

Lou, j'espère que tu lis ces mots. Enfin, si tu les lis c'est quand même qu'il m'est arrivé quelque chose. Si tu lis ces mots c'est aussi (et je l'espère) parce qu'Hugo n'a pas fouillé dans les affaires, et que Maxime a respecté notre accord. Je voulais simplement te dire je t'aime et cela même si je ne suis pas venue avec toi pour ce voyage en Amérique, alors s'il te plaît ne m'en veut pas. Je sais qu'on s'est beaucoup chamaillé, mais ça nous a rendues plus fortes, alors aujourd'hui je te dis merci de m'avoir autant pris la tête. Toutes mes affaires te reviennent de ma plus grosse armoire à ma plus petite paire de boucle d'oreilles en passant par le plus doux de mes oreillers. Toi ma jumelle, toi la personne qui me complète qui me comprend. Toutes ces choses j'aurais aimé te les dire de vive voix, mais des circonstances on fait que ça ne se passera pas comme ça. Toi qui est ma complice de toujours sache que je t'aime, et que je t'aimerai toujours.
Anna

Été 2016...

Je tâche le papier de mes larmes. Elle avait préparé un papier elle aussi...
Il y a 4 ans, ont a eu un accident de voiture, heureusement, tout le monde en est ressortit indemne, après ça, j'ai écrit une sorte de testament... je monte en courant dans ma chambre, ça n'aurai jamais du se passer comme ça...

Ne le dis à personne... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant