Chapitre 5 : La descente aux enfers

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Nous sommes tous réunis, tous, sauf... Anna !
Vêtu de noir, devant son cercueil. Nous déposons une rose (sa fleur préférée) blanche (la couleur qu'elle préférais) et un carré de chocolat sur son cercueil. Nous sommes tous là. Tous les amis, toute la famille, tous ceux qui l'aimait. Enfin presque, seul Hugo manque à l'appel , il va vraiment falloir que j'ai une discutions avec lui ... Enfin bref.

Quand ils ont tous fini leurs hommages, c'est à moi de lui dire à quelle point je l'aime, et qu'elle me manque... aux yeux de tous.

-Anna, tu étais, tu est et tu restera à jamais ma jumelle adorée. Te rappelle tu ? Quand tu me consolait, comment nous nous aimions, et...

Je me met a pleurer, ma mère m'attrape la main.

- Sais tu, à quelle point tu me manque ? Avec qui je volerai du chocolat et de la guimauve ? À qui je pourrai me confier ? Qui pourra m'écoutez, m'écoutez sans me juger ? Avec qui je pourrai pleurer comme nous faisions devant des romances à l'eau de rose ? Qui pourra me conseiller comme tu le faisais, comme tu le faisais... si bien ! Je t'aime et t'aimerais toujours, Ann...

Je ne peux plus prononcer son nom, ça me fait trop mal. Je m'écroule dans les bras de Maxime. Je pleure, je veux voir ma sœur, je veux la prendre dans mes bras, mais ça ne sera plus possible... plus jamais ! Je pleure, pleure et repleure encore. Personne ne peut comprendre la douleur que ma famille et moi recevons. J'ai envie... j'ai envie... De tout quitter d'aller la retrouver !

Tous le monde et parti, à part mon frère et moi. Même nos parents. J'ai vu ma mère se pincer pour ne pas pleurer de nombreuses et nombreuses fois, en fait elle s'est pincé et mordu la lèvre depuis qu'on a vu son...
Moi, je ne peux pas partir, et encore moins me retenir.

Anna est ma moitié, on ne peux pas vivre l'une sans l'autre. Je regarde mon frère. Il a les yeux fermé. Lorsqu'il les rouvre, il me lance un regard tendre. Doux et triste à la fois. Ses yeux me disent je t'aime et je suis la pour toi.

- Je dois y aller Maxime.

- Je t'accompagne.

Il m'accompagne jusqu'à la maison. Quand il ouvre la porte, nous n'entendons rien, pas un bruit. C'est silencieux... trop silencieux ! Anna devrais être la en train de jouer du piano et de chanter, de sa voix merveilleusement belle et harmonieuse.

Maxime monte les escalier d'un pas lent , il se retourne et m'adresse un dernier regard. Il est fatigué, des cernes se dessinent sous ses yeux remplient de larmes. Il se retient de pleurer. Il tente de me sourire, mais la seule façade de lui qu'on peut observer même avec son beau sourire de brun aux yeux vert, c'est la tristesse, et encore une fois la fatigue. Il sait que qu'il ne doit pas baisser les bras ! Qu'il doit tenir pour maman, papa et moi ! Il part dans sa chambre. Je monte à mon tour l'escalier d'un pas également lent, je suis moi aussi triste et fatiguée.

Des tableaux accroché sur le mur capte mon attention. Dans le premier cadre, une photo de mon père et de ma mère quand ils se sont rencontrés. Mon père enlace ma mère qui le regarde alors avec un regard profond, la photo est en noir et blanc. Dans le deuxième cadre, mon père pose une main sur le ventre arrondi de ma mère. Sur la photo d'après, mon frère est sur les genoux de notre abuelo Juan ( le père de maman ) et à côté d'eux, notre abuela Caroline, ( la mère de maman ) qui tricote un petite robe. Nos parents nous ont expliqué à Anna et moi que le gynécologue disait que ma mère attendait une petite fille. Même devant son énorme ventre ou il y avait de la place pour deux, il n'a jamais démenti. Alors quand ma mère a accouchée, c'était la surprise générale !  Au départ, la soi-disant « petite-fille » devait s'appeler Lou-Anne, ma mère a un peu modifié... Sur la quatrième photo, toute ma famille est réunie autour du sapin de Noël en Andalousie !

Quand je m'apprête à rentrer dans ma chambre, j'entends la voie rauque de mon père parler à ma mère. Je m'approche et pousse légèrement la porte, assez pour pouvoir les voir. Ma mère pleure, mon père la tient dans ses bras, il a l'air de ne plus jamais vouloir la lâcher. Puis il se lève regarde ma mère et lui dis :

- Il faut que tu te relève, mon moi, pour nos enfants, pour toi !

- On ne peux pas revivre ça ! Répond-t-elle 

- Je sais, mais la vie continue, renchéris mon père, les aiguilles de l'horloge tourne, qu'on soit d'accord ou non !

- Je sais, mais ça me rappelle..

Je rentre dans la chambre.

- Maman de quoi tu parles ?

- Ma chérie, tu es rentrée ! S'exclame-t-elle

- Oui, qu'es ce qui c'est passé maman ?

Je regarde ma mère qui baisse les yeux. Je tourne la tête vers mon père.

- Lou, avant que ton frère naisse...

- On a eu un terrible accident ! Répond ma mère.

- Maman, qu'es ce qui c'est passé ?

Elle regarde mon père. Lui la regarde étonné, il la laisse faire.

- J'étais enceinte de notre premier enfant ( elle adresse un sourire à mon père ) on habitait avec mi tío Felipe..

-Tu était enceinte de Maxime ?

-Non c'était bien plus tôt. Corrige mon père.

- Quand on habitait avec mi tío Felipe, on a eu un accident qui... enfin...

Elle se mort la lèvre inférieur, une larme roule sur sa joue pâle, je pose ma main dessus. Elle est gelée ! Ma mère reprend :

- On a oublié de coupé le gaz et le feu c'est installé dans la maison ! J'étais bloquée dans ma chambre et ne pouvais pas sortir !

- Felipe a réussi à la sortir de là, mais les pompiers sont arriver trop tard. Complète mon père.

- Mi tío, il... une poutre enflammée lui est tombé sur le crâne ... Je l'ai vus mourir sous mes yeux...

Ma mère n'a pas réussi, elle ne peut plus se retenir. Sa larme se transforme en un torrent. Je la prend dans mes bras.




Ne le dis à personne... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant