Episode 10 : Deux cœurs.

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Suite à cette histoire, Livius me couvrait d'attentions, de tendresses, de cadeaux. J'étais au fond perturbée mais n'allais certainement pas me plaindre de son comportement doux. Pour autant, je ne lui rendais pas de gentillesse, mais cela ne semblait pas le déranger.

Alors que je lisais dans un salon privé d'Ito, Livius entra dans la pièce, m'embrassa, j'us une légère envie de vomir et il posa sa main sur mon ventre, ce qui provoqua dans mon ventre une décharge électrique des plus désagréable. C'était un geste qu'il avait prit l'habitude de faire très récemment. Une main confiante, déterminée. Je me laissais faire quand même, le cœur serré, mais j'avais peur qu'en me rebellant, je provoque une grande colère chez lui et qu'il recommence.

J'avais fais le deuil d'Arthur, même si tout les mercredis, jour de sa mort, j'allais me recueillir sur sa tombe, en lui apportant des fleurs blanches et jaunes, couleur de son royaume.

J'avais, depuis l'apparition de ma mère, le rêve d'accomplir le sien, en unissant nos peuples, je voulais que les anges ne soient plus esclaves de démons, je voulais la paix. Et il fallait que je commence par une entente avec la famille de Livius et lui-même pour obtenir cela. C'est pour cela aussi que je me laissais faire. Si je devenais la femme de Livius, peut être qu'on écoutera ma demande de rendre leur liberté aux anges. J'étais prête à sacrifier ma vie pour cela.

Je regardais Livius, je vis des yeux attendris comme jamais. Je ne reconnaissais pas ce démon. La bête sauvage et avide de sang et de violence se transformait de jour en jour en une personne amoureuse et protectrice. Il devait penser que maintenant que je n'ai plus que lui, je finirais par l'aimer. Mais même, s'il fait preuve d'une gentillesse remarquable pour un démon, je le détestais au fond de moi. Il me dit tendrement :

« - J'entends deux cœurs. »

Je le dévisageais sérieusement.

« -Tu vas avoir un bébé ma tendre Stella »

Chantonna t-il joyeusement. Je me levais d'un bon, en évitant de m'étouffer avec ma propre salive. Mon cœur s'accéléra et je ne pus retenir de m'exclamer avec inquiétude :

« -Un quoi ?!

- Un bébé démon ma chérie, un magnifique bébé de moi.

- C'est impossible ! Je n'ai pas encore eu mes règles...

- Mais j'entends bien deux cœurs dans ton corps. »

Je n'en revenais pas, je n'arrivais pas à croire ce qu'il me disait, je ne voulais pas le croire, pourtant, je sais que les démons savent entendre le cœur de leur bien aimer et du bébé... Des tas d'émotions se bousculait en moi, la peur, la surprise, le désespoir, la colère....

« - Livius, je ne suis pas prête à avoir un enfant ! »

Je me mis à pleurer, affolée, je ne me sentais pas prête à être mère, j'étais trop jeune à mon goût. Livius suspendu son sourire en voyant des larmes ruisseler les longs de mes joues, pour exprimer un visage rempli de compassion.

« -Je te soutiendrai Stella. »

Il m'enlaça dans ses bras froids, le temps que je me calme. Je lui en voulais du plus profond de mon cœur. Il a suffit d'une nuit...

Epouvantable nuit.

« -Annonçons le à ma mère, elle est doué pour connaître le sexe du bébé et savoir s'il va bien.

- D'accord... »

Répondis-je timidement, toujours abasourdi par la nouvelle. Depuis combien de temps se doutait-il de cela ?

Ainsi, nous entrons dans les appartements de la mère de Livius, il marchait d'un air déterminé, un large sourire fier sur la figure. Elle se tenait dans un lourd fauteuil rouge sang en velours, elle semblait être une femme forte et faible à la fois. Elle m'embrassa fort la joue lorsque j'allais lui dire bonjour, et nous fit nous asseoir. Livius lui annonça la nouvelle avec enthousiasme.

« - Stella est enceinte ! Je vais être père !

- Encore un de tes caprices, mon Livius, vous étés vraiment jeune pour avoir un bébé, elle n'a que 16 ans et toi 15...

- Tu as peut-être raison, maman, encore un caprice, mais toi aussi, tu seras heureuse d'avoir un petit fils qui mettra de l'animation dans le château. »

Elle rit.

« - Tu tiens bien de moi, mon fils, tu n'en fais qu'à ta tête, brave la morale et les règles. Vous voulez savoir le sexe du bébé peut-être ? »

Livius hocha la tête pour nous deux, j'étais bien trop occupé à fixer le sol, la boule au ventre. Livius semblait très heureux d'annoncer la nouvelle à sa mère, ce qui n'était pas du tout le cas pour ma part. Avait-il conscience de ce que tout cela engendre ?

« -Viens la ma petite, allonge toi sur le lit. »

Me dit la mère, d'un ton tendre mais d'une voix rauque et cassée. Je m'exécutais en tremblant de peur. Elle attrapa mes mains et ferma les yeux, entrant dans une profonde concentration, laissant régner un silence de mort dans la grande pièce. Livius regardait le mur, sans exprimer d'émotions. J'aurais aimé qu'il pose un regard rassurant sur moi pour calmer ma panique intérieure. A-t-il au moins remarqué que je ne partageais pas la même joie que lui depuis le début ? Peut-être que, pris dans ce qui lui semble être un jeu, il ne ressent plus la réalité...

Je sentis de minuscules picotements électrifiés entre la peau de la vieille femme et la mienne. Je compris qu'elle se connectait à moi.

Après une bonne quinzaine de minutes, la femme se redressa troublée. Livius, qui s'était assoupi, ne remarqua pas le visage perturbée de la veille femme, mais moi, je le vis. Et la regardait, la fixait avec inquiétude. Malheureusement, elle ne prit pas le temps de me rassurer et alla réveiller son fils, me laissant en plan, pour lui annoncer que c'était un garçon.

Je me relevais et retourna près de Livius, qui explosa de joie, il semblait si fier. Le voir ainsi me fit sourire et oublier ma peur quelques instants.

Tout le long de la grossesse, Livius ne cessait d'être en admiration devant son fils qui n'était même pas encore né. Il écoutait tous les soirs, le cœur du bébé battre par exemple. Tout le contraire de moi. Je ne voulais pas de cette enfant. Il aura assez d'amour de par son père. Cet enfant vient d'un viol.

Et même si je souhaitais la paix entre les peuples, cet enfant resterait un démon, je n'avais aucune envie, de par mes valeurs, de souiller mon sang et ma chaire. Mais j'en fus contrainte. Désolé, mon bébé, je ne t'aimerai pas.

A suivre...

A suivre

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