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Un corbeau croissait dans la nuit noire, perché sur une branche, il comblait le silence pesant avec ses cris. Moi je dormais, j'avais eu du mal a me jeter dans les bras de Morphée ce jour-là. Le stress quotidien m'oppressait de plus en plus, et ses souvenirs qui refaisaient surface me hantaient violemment une fois le soleil couché.

Transpirante, la respiration rapide, je remuais dans mon lit, doucement et rarement au début, puis frénétiquement. Vînt ensuite cet instant où je me réveillai en sursaut, paniquée, je scrutais ma chambre cherchant un danger quelconque, puis une fois rassurée je saisis le verre d'eau posé sur ma table de chevet et le bu d'une traite. Alors que je m'étais calmée, plusieurs images me revinrent en mémoire, et transie de peur j'étais incapable de bouger, aucun son ne sorti de ma bouche alors que je n'attendais que de pousser un immense hurlement. J'ai secoué la tête comme pour me défaire de ces chaînes qui me paralysaient, puis j'ai crié puissamment. Je me suis précipitée vers mon téléphone posé sur mon bureau à l'autre bout de la pièce, je voulais chercher de l'aide, mais malheureusement j'ai trébuché, mes jambes étaient encore pétrifiées par l 'effroi. Je me suis retrouvée sur le sol tentant de me relever, et après plusieurs minutes d'intenses efforts, j'y suis parvenue. Toujours avec la même hâte qu'auparavant, j'ai esquivé les vêtements et les chaussures par terre, ainsi que ma chaise et mon sac pour arriver à appeler un ami. La lumière bleue de l'écran m'a aveuglée quelques secondes, puis j'ai déverrouillé mon portable et j'ai ouvert le répertoire, j'ai analysé tout mes contacts avant de trouver la bonne personne à qui me confier. J'ai alors démarré l'appel, mais il n'a pas répondu, j'ai donc retenté, encore un échec, toujours avec espoir j'ai rappelé, mais aucune réponse.

J'aurais pu appeler quelqu'un d'autre, oui j'aurais pu, mais désemparée, j'ai décidé de me diriger dans la cuisine à la place. Là-bas j'aurais pu ouvrir un placard et grignoter un biscuit, mais j'ai préféré ouvrir le tiroir et prendre un couteau. Je l'ai fixé plusieurs minutes, vérifiant si la lame était en bon état. J'aurais pu à nouveau être terrorisée et choisir de le ranger, mais non j'étais confiante, sereine, et je l'ai alors posé sur le coté extérieur de mon bras gauche, j'ai appuyé et l'ai fait glissé. J'ai attendu que du sang coule, et quand c'est arrivé j'ai décidé de passer à l'étape suivante.

Le four indiquait 2h37, cette heure allait marquer ma vie, ou plutôt ma mort. Je me suis assise sur le sol froid de la cuisine, j'ai tenu fermement l'arme avec laquelle j'allais me suicider, déterminée à en finir avec ma vie, je l'ai délicatement placé au niveau de mes veines sur la face intérieure de mon bras, et d'un seul coup, je les ai entaillées, une atroce douleur me traversait, mais ça n'était pas assez, alors j'ai recommencé une deuxième fois pour que mon sang s'écoule plus rapidement. J'ai alors lâché l'ustensile, j'ai pris une grande inspiration et j'ai serré les dents, essayant de contenir ma souffrance, j'ai fermé les yeux et j'ai sourit. Plus rien ne me ferait de mal, ni physiquement ni psychologiquement, je serais enfin en paix et tranquille loin de mes cauchemars incessants, loin du stress de la ville, loin de l'hypocrisie de la société, loin de tout.

Le corbeau ne faisait plus aucun bruit, laissant place au néant, et à l'instant même où le four indiqua 2h38, mon cœur s'arrêta de battre pour l'éternité. Mon aventure s'était terminée.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 20, 2019 ⏰

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L'innocence finit toujours par s'envolerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant