Love shines under stars

~ I am sorry that I let you down ~

Bip. Bip. Bip.

Un grognement étouffé sort de ma gorge. Peinant à sortir de mon interminable sommeil, j'essaie d'éteindre mon réveil en donnant des coups dessus à l'aveuglette. Comme cette sonnerie stridente continue de me percer les tympans, je prends une grande décision. Je sors ma tête de mes oreillers, exposant alors mes yeux encore fatigués à la lumière, et débranche ce foutu réveil. Lorsque mes yeux se sont complètement habitués à la forte luminosité de la pièce, je fronce les sourcils en ne reconnaissant pas la pièce, puis tout me revient en tête : le déménagement, l'avion, le nouveau lycée. Je m'enfonce de plus belle dans les nombreuses couvertures, mais c'était sans compter ma mère qui entre dans ma chambre telle une tornade.

"- Debout.

- Bonjour à toi aussi chère mère, j'espère que tu as passée une nuit aussi bonne que la mienne ne l'était avant que tu n'apparaisse. Que me vaux ton humble présence ? je demande en levant les yeux au ciel.

- Pas d'insolence avec moi. Va t'occuper de ta sœur.

Je souffle bruyamment et sors de mon lit. Ma mère me suit mais lorsque je vois qu'elle se dirige vers une pièce qui semble être un salon, je bifurque vers ce que je devine être une cuisine. J'essaie de faire mes pas discrets afin qu'elle ne remarque pas ce changement de direction, mais malheureusement pour moi, rien ne lui échappe, comme d'habitude. Je retiens un soupir en attendant les représailles, qui ne tardent pas.

- Je te déconseille fortement de manger ce matin, m'informe-t-elle.

- Et pourquoi ?

- Ce n'est pas raisonnable, on mange dans peu de temps.

Je respire lentement afin de me calmer, car sinon je vais dire des choses que je pourrais regretter par la suite.

- Merci de me faire part de ton avis dont au passage je n'ai rien à faire, mais je vais me passer de tes conseils pour le moment, je rétorque en attrapant le pot de pâte à tartiner sans la quitter des yeux.

Elle devient alors toute rouge à cause de la colère, m'arrache le Nutella des mains et le range dans le placard. Je la regarde intensément, comme pour lui faire parvenir ma colère. Elle détourne les yeux et je soupire silencieusement pour contenir mes mots. Même si tout cela est à cause de moi, je ne peux m'empêcher de lui en vouloir.

Certains pensent que les conséquences de nos actes ne sont dues qu'a nous, comme ma mère. Je n'ai pas d'avis à propos de ça. Je pense que si nous avons agi d'une certaine manière, ce n'est pas pour rien, et même si nous devons prendre nos responsabilités, d'autres sont tout aussi fautifs que nous.

Flash-back : un an auparavant, la veille de la rentrée, à Toulouse.

Je vois Jules descendre avec de nombreuses valises. Son visage affiche un air que je ne lui reconnais pas. Je ne comprends pas. Je vais dans sa chambre en l'attendant pour lui demander des explications, mais il ne revient pas. C'est alors que j'aperçois trois enveloppes posées sur son bureau. Je les observes de loin, mais ma curiosité finit par prendre le dessus. Je me lève de son lit et m'approche. Sur chacune d'elles est écrit un prénom. Une avec écrit le prénom de sa copine, Laurène, une où est inscrit le prénom de son meilleur ami, Evan, et enfin une avec écrit mon prénom. J'hésite à l'ouvrir, mais lorsque je sens le papier légèrement humide, comme si une larme y avait coulé, je me décide.

Le cœur battant, je déchire le bord de l'enveloppe et en sort deux feuilles. L'une est une lettre, et l'autre une photo de nous deux que notre père avait pris à un Noël. Les larmes me montent aux yeux à ce souvenir. Les yeux qui brillaient devant la magie de la fête, nous nous tenions bras dessus bras dessous, un grand sourire aux lèvres. Je pose la photo et m'intéresse à la lettre. Au fur et à mesure de ma lecture, de petites larmes tombent sur le papier, d'abord doucement puis de plus en plus grosses et fréquentes. Quand je finis ma lecture, je m'éloigne en titubant, et tombe par terre, le corps secoué de sanglots.