Love shines under stars

~ Sorry, not sorry ~

Le lendemain, je me lève à contrecoeur. Un coup d'oeil vers le réveil m'indique qu'il est 7h30. Je retombe lourdement sur mon lit en soupirant. Comme hier soir je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Mia ,et à Liam, de gros cernes entourent mes yeux. J'enfonce ma tête dans les oreillers, cherchant le sommeil, mais il me semble bien décidé à me fuir. Au bout de quelques minutes d'acharnement et d'insultes envers mon oreiller, je me résigne et attrape mon téléphone.

Mes yeux s'agrandissent au fur et à mesure que je lis mes notifications. Déjà, parce que ce sont des messages provenants de Liam. Vu la manière dont nous nous sommes quittés hier, dire que je suis étonnée est un euphémisme. Ensuite, ses messages sont assez effrayants:

23h13:
- Salomé, il faudrait que tu viennes à l'hôpital.

23h25:
- Viens, c'est urgent !

23h37:
- Putain, c'est pas le bon moment pour faire la gueule ok? Ramène tes fesses à l'hôpital, Mia a besoin de toi.

23h50:
- J'espère que tu es en route, son état empire.

00h07:
- J'en conclus que tu dors. Viens tôt demain, histoire d'être là pour ta sœur.

Abasourdie par ce que je viens de lire, et à présent tout à fait réveillée, je saute de mon lit. Ou du moins, j'essaie. Il semblerait que mes pieds ont voulu rester bien au chaud dans les draps, car je suis à présent allongée sur le sol, sur le dos avec les pieds empêtrés dans les couvertures, les fesses douloureuses. Je me relève, pour de bon cette fois, en jurant.

Arrivée dans la salle de bain, je réprime un cri en me voyant dans un des nombreux miroirs qui se reflètent dans toute la pièce. Mon visage, aussi pâle qu'un Doliprane (celui qui n'est pas à la fraise), mes yeux injectés de sang ainsi que mes cernes qui arrivent aux genoux ont de quoi effrayer Stephen King.
Je manque de fondre en larmes, non pas à cause de mon faciès désolant, mais tout ce qui s'est passé, et dans un temps record, depuis hier s'abat sur moi comme une vague qui veut me noyer.
Je cligne des yeux plusieurs fois pour faire disparaître toute trace de faiblesse et refouler ce sentiment, cette petite voix qui me dit de me laisser aller et d'évacuer tout ça.

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Quelques minutes plus tard, je fini de me maquiller. Je n'ai pas réussi à tout camoufler, mais au moins maintenant je n'ai plus la tête de quelqu'un qui est sorti de sa tombe. Je reviens dans ma chambre pour prendre des affaires, et découvre avec joie une penderie bien remplie. Ne croyez pas que c'est ma mère qui s'en occupe, loin de là ! Ça doit être une de ses assistantes...

Je pioche quelques habits au hasard, et enfile tout cela. Une fois vêtue d'un jean boyfriend et d'un haut moulant à manches longues, je lace mes Converses et descends les escaliers en quatrième vitesse.
Sans prendre la peine d'en informer ma mère, je prends une baguette de pain posée sur l'îlot de notre cuisine, branche mes écouteurs et sors de la villa. 

J'hésite entre aller à l'hôpital à pied, mais cela prendrait beaucoup de temps, et les messages de Liam m'inquiètent énormément. Rien de bien étonnant, en fait. Quiconque aurait reçu ça aurait peur. Je prends mon téléphone et appelle un Uber. 5 minutes d'attente. Je soupire et commence à m'avancer. En marchant, mes pensées commencent à vagabonder. C'est ridicule, mais j'espère vraiment croiser Liam à l'hôpital, pour qu'il sache que je n'étais pas moi-même, hier. Et aussi pour pouvoir plonger mon regard dans ses yeux perçants, pour pouvoir entendre sa voix, peut-être même lui attraper la main, comme dans un geste désespéré, pour lui montrer que je regrette... me souffle ma conscience. Mais, je dois avouer qu'elle n'a pas tort... Peut-être que s'il me pardonne, nous pourrons devenir amis ? Tu espères bien plus...