~ I don't wanna go to school ~

16 7 0
                                    


Quelques jours ont passés depuis mon passage à l'hôpital. Finalement, les médecins, étonnés par l'idée que quelques mojitos aient mis une adolescente à terre et l'aient clouée au lit pendant deux jours, on fait des examens sanguins supplémentaires, et la cause de mon hospitalisation était tout autre: une personne, probablement le barman, avait glissé des drogues dans les verres. Comme je n'en ai jamais consommé, mon corps a interprété cela comme une overdose, car j'ai pris plusieurs doses assez élevées.

Ma mère n'a bien évidemment pas cru que je les avaient prises à mon insu, et dès mon retour à la maison elle a vidé chacun de mes placards, chacun de mes sacs et chacune de mes poches. Bien évidemment, elle n'a rien trouvé. Elle est donc contrainte de me croire, mais la connaissant elle va continuer à m'espionner. La police interroge le barman aujourd'hui, ils semblent plutôt décidés à élucider cette affaire. Peut-être que le contenu de l'enveloppe envoyée par mon père lorsqu'il a appris la nouvelle y est pour quelque chose...

Quant à Mia, son état s'est nettement amélioré : même si elle devra continuer à prendre de nombreux médicaments, elle devrait être de retour chez nous vers la fin de la semaine. Fidèle à ma promesse, je viens lui rendre visite le plus possible. La maison semble encore plus froide et vide d'émotions que d'habitude.

Arthur, lui, recommence comme chaque année à courir dans toute la maison, cartable sur le dos, vérifiant toutes les cinq minutes son contenu, la liste de fournitures scolaires à la main.

Enfin, Jules rassemble ses affaires dans des cartons et des valises pleines depuis bien longtemps, criant sur chaque individu qui ose passer le pas de la porte de sa chambre, des fiches de maths recouvrant son lit.

Pas de doute : la rentrée approche à grands pas.

˙·٠•●●•٠·˙

2 jours plus tard:

Le béton froid de la cuisine brille, reflétant le soleil qui se lève à peine. Mes yeux sont cernés, ma peau a la teinte d'une chambre d'hôpital. Un bref regard vers mon téléphone m'informe que mes craintes sont confirmées. Le 3 septembre, rentrée scolaire. Comme je suis la seule personne réveillée, je ne peux pas mettre de musique, sauf si je mets mes écouteurs. Je les attrape, les branche et lance une chanson qui a le mérite de me réveiller : Hey, des Pixies. Secouant la tête de haut en bas, mes pieds battant la mesure, je ne remarque pas qu'une des baies vitrées est légèrement ouverte.

Je me sers de thé lorsqu'un bruit de verre brisé me fait sursauter. Je me retourne, lentement, appréhendant. Rien. Mon cœur accélère de plus belle. Je vois alors que la cuisine n'était pas fermée. Étrangement, cela ne me rassure absolument pas. Je crois alors avoir vu du mouvement à ma droite, alors je scrute l'obscurité. Une douleur me traverse le pied, des gouttes de sang tombent sur le sol. J'enlève l'éclat de verre qui s'y trouvait, et je sens quelque chose contre ma jambe. Criant cette fois-ci pour de bon, j'attrape le premier objet qui me tombe sous la main, puis je baisse les yeux. Ce que je vois me rassure : un chaton se frotte à mon mollet, ronronnant.

Je le caresse, et presque immédiatement il se met à miauler. Je le caresse de plus belle, pensant qu'il veut des câlins. C'est quand je vois de nouveau du sang perler sur ma main que je percute : cette petite créature, blessée, s'est introduite chez nous dans l'espoir d'être soignée et si possible nourrie. Quelle lumière, je m'éblouis moi-même. Notez l'ironie.

Je me précipite vers le frigo, attrape la bouteille de lait et lui en sers un bol. A peine l'ai-je posé que la petite boule de poils y court. Je mets aussi un petit peu de jambon dans une assiette, et la pose non loin. Voir le chaton vider l'assiette et se frotter contre mes jambes me tord le cœur. Quel monstre peut abandonner un chat blessé ?

Love shines under starsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant