petit prince | vkook

𝖈𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖙𝖗𝖊𝖓𝖙𝖊-𝖉𝖊𝖚𝖝

    Jungkook se fixait silencieusement dans le miroir. Ses yeux ne quittaient pas la cicatrice qui coupait sa joue en deux. Exceptionnellement, il avait attaché ses cheveux en un petit chignon, pour libérer son visage. Avec Taehyung, cela ne le dérangeait pas plus que cela, parce qu'il savait qu'il était beau à ses yeux. Mais aux yeux des autres... c'était une autre histoire. Il avait surtout peur de leur regard, de leur pitié.

    Une semaine plus tôt, il avait réussi à convaincre Jiyong de l'entraîner. Et depuis exactement une semaine, ce dernier l'entraînait intensivement. Les deux jeunes hommes partaient tôt le matin et rentraient tard. Personne ne savait vraiment où ils allaient, mais tous les jours, le brun revenait avec de nouveaux hématomes. Pourtant, la lueur déterminée au fond de ses prunelles ne s'était jamais éteinte. Elle restait là, tapie dans l'ombre de ses iris.

    Les mains appuyées de chaque côté du lavabo, Jungkook lâcha un léger soupir. Les paroles de Yoongi avaient été un véritable électrochoc sur son organisme. Il vivait pour Taehyung. Il était hors de question qu'il le laisse pourrir là-bas sans essayer. Le vert avait raison sur toute la ligne. On parlait de Taehyung, bon sang ! Taehyung, LE Taehyung. 

    Et Taehyung n'aimerait pas le voir se laisser mourir.

    Il avait un plan dans sa tête. Il était totalement dessiné, et il savait quoi faire. Et il était déterminé à réussir. Ses phalanges étaient dans un piètre état, mais cette fois-ci, c'était pour la bonne cause. C'était pour Taehyung.

    « Jungkook ? Qu'est-ce que tu fous encore dans la salle de bain ? On va être en retard sur le planning ! »

    Un rire s'échappa de ses lèvres, et Jungkook essuya la larme qui avait distraitement coulé sur sa joue. Il était presque prêt, désormais. Ses techniques au corps à corps étaient parfaites, c'était même Jiyong qui le lui avait dit. Contrairement à ce que sa brusquerie naturelle pouvait faire dire, le jeune homme s'était montré patient et ne s'était pas énervé en devant lui montrer plusieurs fois les mêmes mouvements. C'était un instructeur passionné.

    Lorsqu'il sortit de la salle de bain, Jungkook entendit dans le salon Jiyong et Jimin se disputer. Le jeune homme se rendit dans le salon, sur la pointe des pieds à cause de l'heure matinale, et il se rendit compte que toute la troupe était levée. Yoongi était nonchalamment assis sur le canapé, un bras sur le dossier et sa cheville droite posée sur son genou gauche ; il semblait ennuyé, et même les baisers de Hoseok n'arrivaient pas à le sortir de cette torpeur.

    Du coin de l'œil, il vit Seokjin proche de Namjoon, qui soufflait à régulières intervalles, comme s'il trouvait cette dispute totalement stupide. Mara changea littéralement de pièce, agacée d'avoir été réveillée par son amant. Jackson et Rosé n'étaient pas là, et Kai se faisait petit dans son coin.

    « Qu'est-ce qui se passe ? » grogna le brun en entrant dans le salon.

    « Notre ami Jimin ici présent trouve notre idée totalement stupide. » cracha Jiyong en faisant les cents pas autour de la table basse.

    « Parce qu'elle l'est. » siffla-t-il à son tour en croisant les bras sur son torse.

    Les deux amis se regardaient fixement, prêts à sauter l'un sur l'autre. Jungkook comprenait le point de vue de Jimin ; si l'on pensait que la mission de Taehyung était suicide et qu'il était mort, alors envoyer d'autres hommes pour le sauver serait stupide et entraînerait la perte de plusieurs autres personnes. Le deuil serait encore plus dur à porter pour les personnes restantes.

    Mais dans l'optique où Taehyung était toujours vivant, envoyer des hommes en renfort n'était pas une idée si mauvaise. C'était pour cela que le brun s'entraînait aussi dur. Il avait gardé les bases des sports martiaux qu'il avait fait durant son enfance ; toutefois le corps à corps que lui apprenait Jiyong était utilisé dans les combats de rue, soit où rien n'était officiel. Il fallait qu'il comprenne comment se battaient ces mafieux pour avoir un avantage sur eux.