|CHAPITRE 1|

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Il y a le prologue juste avant  😁 

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Il y a le prologue juste avant  😁 


S'il y a bien un jour que j'exècre plus que tous les autres sur le calendrier après celui-là, c'est la rentrée des classes. Cet instant où tout doit être parfait parce que sinon, on te descendra avant que la journée se termine. Cependant, j'ai fait une croix sur tout ça il y a un moment déjà. Je sais ce qui m'attend lorsque je franchirai les grilles du lycée. Les mêmes mots outrageants seront épinglés à mon casier comme s'ils étaient là pour me souhaiter la bienvenue.

Stacy Gibbons et sa bande de chewing-gum aussi monstrueuse qu'elle me tomberont dessus avant la fin des cours pour me cracher à la figure leurs remarques désobligeantes comme elles le font depuis pratiquement mon entrée au lycée, il y a deux ans. Avec un peu de chance et beaucoup de travail de ma part, je n'aurais plus à les supporter l'an prochain.

Je suis là, à fixer mon reflet dans le miroir, tentant en vain de faire tenir cette fichue mèche qui se permet de se dresser au-dessus de mon crâne. Elle me nargue depuis un quart d'heure, se sentant maîtresse des lieux et de la situation. Blasée et surtout fatiguée par ce non-résultat, je balance le peigne dans le lavabo en soupirant lourdement.

Est-ce que le reste cloche ? Il y a toujours un truc qui ne va pas de toute façon. Je mets de côté cette jambe qui ne se meut pas comme je le voudrais.

Mon top noir ne me boudine pas à mon grand soulagement. Je suis littéralement obsédée par ces trois kilos que j'ai pris cet été, enfermée ici, à ruminer toutes les choses de la vie qui sont complètement merdiques. Ma veste à capuche en coton, assortie aux converses bleu-turquoise que j'ai aux pieds ainsi que mon jean troué sur les fesses, je suis prête.

J'ai opté pour un chignon décoiffé parce qu'après tout, je sais qu'à un moment de la journée, cette petite garce de Stacy – Kat ou même Marcy – risque de me tirer les cheveux, alors autant ne pas leur faciliter la tâche à ces petites pestes.

Je souffle un coup dans ma paume de main et suis ravie de constater que mon haleine ne sent plus le vomi. J'attrape à la hâte mon sac à dos que je place sur mon épaule puis descends en trombe au rez-de-chaussée. Ma mère est debout en bas des escaliers.

Je pose un baiser sur sa joue, elle pue le rhum que je sais, elle a coupé avec son café. Je ne dis rien, mais n'en pense pas moins. Je grimace puis saisis la poignée de porte de l'entrée en lui clamant un : « bonne journée » sans même me retourner.

Le ciel est bleu, mais quelque peu couvert de nuages. Il fait doux et un léger vent souffle, flattant mes pommettes au passage, me sortant davantage du sommeil. Mon café n'a pas encore opéré et puis je ne suis même pas certaine qu'il figure toujours dans mon estomac. Il gît probablement au fond des toilettes du premier étage, tout comme mon déjeuner.

J'ai un problème avec la nourriture.

La boulimie...

C'est ce qu'a déclaré le médecin de l'hôpital, cet été.

Nos âmes perdues. © [ÉDITÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant