|CHAPITRE 5|

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Nous arrivons enfin au bahut et puisque je ne suis pas très douée pour me dépêcher, je ne réussis pas à le semer une fois passés les grilles du lycée

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Nous arrivons enfin au bahut et puisque je ne suis pas très douée pour me dépêcher, je ne réussis pas à le semer une fois passés les grilles du lycée. Et je n'ai franchement pas envie de souffrir toute la journée uniquement parce que je voulais l'éviter.

J'aperçois Sarah qui sort du secrétariat, elle est seule. Elle lève la main en vue de me saluer d'un grand geste et je le lui rends plus discrètement. Ensuite, elle se rue sur moi, faisant tout de même attention à ne pas me faire basculer. Elle connait mes limites et ne les surpasse jamais parce qu'elle ne veut pas me mettre dans ce genre d'embarras, je l'aime aussi pour ça. Depuis trois ans, elle est ma seule et meilleure amie et je ne sais pas ce que j'aurais fait sans elle durant ces dernières années.

— Attends, t'es venue avec lui ? C'est trop mignon, ça... commence-t-elle à s'exciter en jetant un œil pas du tout discret à Holden.

Super sympa, la pote !

— Tais-toi un peu. Je vais t'expliquer, marmonné-je en lui tirant le bras afin de la prendre en aparté.

En même temps, je lance un regard appuyé à Holden pour qu'il comprenne que je ne souhaite pas qu'il nous suive. Je n'ai pas besoin d'un petit chien à mes trousses et surtout pas alors que je vais discuter avec Sarah. Nous allons nous installer au réfectoire puisque nous avons encore quelques minutes avant le début des cours.

— Ce n'est franchement pas cool de me cacher une histoire pareille alors que je te raconte tout, moi ! s'empresse-t-elle de me clamer à peine avons-nous les fesses posées.

Oui, et le pire, c'est qu'elle ne dit pas de conneries. Elle me donne des détails sur des choses que je ne voudrais clairement pas connaitre et parfois, j'ai du mal à fermer l'œil parce que ses récits tordus de couple me turlupinent. Je n'ai pas pu avaler de Nutella pendant deux semaines à cause de ces âneries. Je frissonne en me remémorant cela.

— Ce n'est pas ce que tu crois alors laisse-moi en placer une, ris-je doucement.

Elle croise les bras en me fixant avec sérieux, comme si j'allais lui déballer la nouvelle de l'année alors qu'il n'en est rien. Je lui raconte ce qui s'est passé. Notre rencontre pour le moins bizarre et ce qui a suivi après. Elle se contente de hocher la tête, pensive, puis se met à m'annoncer :

— Si ça se trouve, il a eu le coup de foudre pour toi et c'est à cause de ça qu'il a voulu être ton faux petit ami.

— Merde, Sarah ! Tu as de foutus papillons dans les yeux, raillé-je. Arrête cinq minutes tes bêtises, d'accord ! Ce n'est pas parce que tu vois tout en rose avec des licornes dans ton paysage que c'est pareil dans la vraie vie.

Elle rit face à ma réflexion.

— Et je suis sa fausse copine, nuance. Ne confonds pas. Et surtout, c'est n'importe quoi ce que tu dis.

Elle affiche un sourire tout aussi malicieux que moqueur qui se reflète jusqu'à ses yeux et ça me déconcerte sur le coup.

— Ma chérie, que tu sois sa fausse petite-amie veut aussi dire qu'il est ton faux petit-copain, es-tu au courant de ça ? ricane-t-elle.

Nos âmes perdues. © [ÉDITÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant