|CHAPITRE 2|

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Bip, Bip.

Je grogne, mécontente et prie pour avoir un jour des pouvoirs tels que la télékinésie afin d'envoyer valser ce fichu réveil par la fenêtre. Et bon débarras ! Quoi que, contrôler le temps serait tellement mieux. Je pourrais revenir en arrière et ma vie demeurerait bien différente de ce qu'elle est, à présent.

Avec des si, on pourrait refaire le monde, c'est ce que ma mère dit toujours. Avec des si, je ne serais pas une éclopée. Avec des si, tellement de choses auraient eu un autre dénouement.

Mais pour l'instant, ce réveil continue de me vriller les oreilles et je n'ai pas le choix de me redresser afin de la lui boucler avant qu'il n'alerte le quartier entier.

Une fois prête, je pars en cuisine afin d'ingurgiter ma dose de caféine puis m'éclipse de la maison avant que ma mère me tombe dessus pour m'obliger à avaler un petit-déjeuner qui va me rendre malade.

Beaucoup de lycéens de mon âge ont le permis de conduire, cependant, je suis une exception. Pour être honnête, j'ai peur en voiture alors je ne l'ai pas passé et ce n'est pas dans mes priorités. Prendre le bus me convient, même si parfois, je balise quand le chauffeur pile comme un taré à cause des feux de signalisation ou qu'un gamin traverse la route en courant sans crier gare, manquant de se faire renverser.

Chaque fois, j'ai l'impression de voir ma vie défiler à nouveau devant mes yeux et l'angoisse me gagne, m'empêchant de respirer. Durant de longues secondes, tous les muscles de mon corps sont tendus au maximum tant je demeure tétanisée par la peur.

Après plusieurs minutes de trajet, je suis soulagée d'être arrivée entière au lycée, du moins littéralement parlant. Sarah est avec Joey, donc je lui adresse un petit signe de la main ainsi qu'un sourire et les laisse tranquille. Je la verrai ce midi puisque nous mangeons toutes les deux. Encore une fois, c'est une allégorie.

Je me dirige vers mon casier pour y déposer mes affaires de la journée, parce que mon sac est trop lourd et me fait déjà mal à l'épaule ainsi qu'au dos. Des petits papiers blancs sont collés sur mon casier et m'arrachent un rictus amer à ce simple constat. Je les déchire les uns après les autres.

Brûle en enfer.

Traînée.

Grosse vache.

Ça manque cruellement d'originalité comme d'habitude. Blasée, je les chiffonne puis les balance dans la poubelle au coin de l'allée des casiers et par chance, je vise juste. Je garde mon bouquin d'anglais ainsi que celui de sciences puis vais jusqu'à ma salle tranquillement.

L'année ne fait que commencer et j'ai déjà envie de me barrer de cette ville, de ce bahut, de changer totalement de vie. Mais espérer quelque chose de différent pour l'avenir, c'est être trop gourmande, se bercer d'illusions fantaisistes. Et je ne suis pas ce genre de personne, je vis dans la foutue réalité et la mienne n'est jamais tendre. En tout cas, pas depuis deux ans.

Nos âmes perdues. © [ÉDITÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant