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C H A P I T R E 1

C’était peut-être la deuxième ou la troisième fois que j’ouvrais la page du collège. Généralement, c’était pour voir les activités qui auraient lieu pendant le mois.

Je ne portais jamais vraiment d’attention à tout ce qui n’avait pas un lien avec le calendrier des activités scolaires, mais cette fois-ci, pour une raison indéterminée, je me suis retrouvé à cliquer sur l’option ‘’ce qu’il y a de nouveau’’.

Entre les cours de danse offert par le collège, le massothon, le don de sang et la réunion d’adoption organisé par la technique de santé animale, je me suis retrouvé plutôt blasée.

Rien d’intéressant, comme toujours, pensais-je.

Je quittai la page et soupirai lorsque je réalisai que je n’avais même pas regardé le calendrier des activités pour le mois de novembre. Kayla, ma meilleure amie,  m’avait parlé d’une fête organisée par des étudiants, toutes les informations étaient supposément inscrites dans un lien joint au calendrier, et elle croyait que ce serait amusant d’y aller. Personnellement, je n’aimais pas particulièrement les soirées où il y avait de l’alcool, mais si elle disait que ça allait être bien, pourquoi n’irais-je pas? Je lui faisais confiance, alors pourquoi me dirait-elle que ça serait amusant si elle ne le croyait pas elle-même. J’avais donc accepté.

Avant de cliquer sur le calendrier virtuel, mon attention fut captée par une phrase écrite sur le fil de nouvelles du collège.

«La confiance c’est comme l’alcool. Si tu en abuses, tu ne vois plus la réalité clairement»

Je me retrouvai une fois de plus à laisser le calendrier de côté et je cliquai sur le lien juste en dessous de la phrase.

Le moteur de recherche me redirigea sur une page avec un thème assez sombre. Le noir était prédominent, des photographies en noir et blanc qui ne représentaient rien de joyeux, une multitude de phrases couvraient la page en plus de quelques vidéos de musique et je me questionnai pendant un instant sur le pourquoi d’avoir cliqué sur ce lien.

Je me surpris à lire quelques phrases et à naviguer sur le site jusqu’à ce que mon téléphone sonne à mes côtés.

‘’Allô?’’

‘’Emelyne !’’

Je reconnu immédiatement la voix de Mia, une autre de mes amies et souris tout en continuant à scruter mon écran d’ordinateur.

‘’Oui?’’

‘’Je viens de réaliser que j’avais perdu mon devoir, tu sais celui qu’il faut remettre en philosophie demain?’’

‘’Ou-‘’

Elle ne me laissa pas le temps de répondre et enchaîna. ‘’Et je dois aller voir ma grand-mère ce soir, tu sais qu’elle est à l’hôpital? Puis je dois aller à mon cours de danse et quand je vais revenir, je vais devoir travailler toute la nuit pour pouvoir le remettre demain matin’’

‘’Tu n’avais pas gardé une copie?’’, questionnais-je.

‘’Non!’’, s’exclama-t-elle. ‘’Je suis dans la merde. À moins que…’’

‘’Que quoi?’’

‘’Est-ce que tu pourrais le faire à ma place. Tu comprends super bien la philosophie, ça va se faire en un claquement de doigts et je l’aurais fait, mais je suis un peu coincé dans mon temps et tu comprends? Je te le revaudrai, promis’’

Je soufflai et me calai plus amplement dans ma chaise. ‘’D’accord, mais juste cette fois-ci’’

‘’Merci, t’es géniale ! Bye’’

J’arrivai pour lui répondre, mais réalisai qu’elle avait déjà raccrochée. J’haussai les épaules, déposai mon cellulaire sur la table et fronçai les sourcils devant la phrase qui se trouvait sous mes yeux.

«Et il y avait ce poids trop dur à porter pour ses épaules frêles, alors elle le laissa tomber et tomba avec lui, prise au piège par ce fardeau jusque dans la mort.»

Cette personne était ce qu’il y avait de plus pessimiste sur cette terre. Il n’y avait rien qui pouvait nous pousser à espérer, tout était triste et sans solution.

‘’Et bien Écrivain anonyme, ne connais-tu pas les bons côtés de la vie?’’, dis-je en secouant la tête.

En levant me regard, je vis une petite enveloppe dans le coin à droite. Je fis voyager ma souris et un petit icône ‘’message privé’’ apparu.

Je cliquai et écrivis un message, ne croyant pas que ça bouleverserait quoi que ce soit dans ma vie.

Mais j’avais tort, terriblement tort.

écrivain anonymeWhere stories live. Discover now