Chapitre 8 - « Vas-y, présente toi»

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« J'représenterai toujours pours les miens,
pour eux j'étais tout quand j'étais rien »

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Chiara Arrelia,

Je suis encore un peu sous le choc de ce qui s'est déroulé ce soir, j'essaye de ne pas en faire toute une histoire et de relativiser un maximum mais c'est tout de même sacrément flippant. Je croyais vraiment que ce genre d'actions arrivaient uniquement dans les films, depuis quand je dois me mettre à courir pour échapper à des méchants qui veulent du mal aux garçons ? Je n'ai d'ailleurs pas vraiment compris toute l'histoire qu'Hakim m'a raconté a propos d'eux, il est resté très flou sur tout ça.

Le pire a été quand toute notre bande de potes a débarqué, c'était quelque part un soulagement de les voir ici pour nous aider mais aussi une source extrême d'angoisse de les voir se battre comme ça. Je déteste par-dessus tout voir des gens que je connais taper et se faire taper, quand cela arrive j'ai une sorte de montée d'adrénaline dans tout le corps qui me donne envie de tuer le monde entier. Je suis pourtant de nature relativement calme, très calme même, mais les bastons font toujours naître en moi un sentiment de révolte inexpliqué, une sensation que très peu agréable.

J'ai alors attendu que tout ça passe en prenant sur moi pour ne pas intervenir, les dents serrées j'essayais de me concentrer sur autre chose parce qu'Hakim m'avait demandé de ne pas bouger. Chose que j'ai faite puisque je n'allais pas allez à l'encontre de sa demande et me mettre au milieu de la bagarre juste pour me sentir un minimum utile alors qu'il faut être rationnel : je n'aurais servi à rien.

Je sors cette histoire de ma tête et après avoir fini de parler avec le kabyle je me relève en essuyant le derrière de mes cuisses sur lesquelles quelques brindilles d'herbes étaient venues se coller. Je décide de le laisser là car j'ai bien vu qu'après m'avoir expliqué vaguement qui étaient tous ces types, il est redevenu de marbre, aucune émotion lisible sur son visage si ce n'est ses sourcils froncés qui peuvent donner une idée de la tempête qu'est entrain de se dérouler dans sa tête. Mais après tout il a toujours cet air là, je me demande si des fois il y a de périodes de beau temps en lui ou même rien que quelques éparses éclaircies. Je jette un dernier coup d'œil à sa silhouette sombre avant de regagner l'intérieur de l'appartement.

Les garçons sont tous installés autour de la table à fumer et à en écouter certains rapper. Pour l'heure c'est le papy qui est entrain de faire part au reste du groupe de son nouveau freestyle, je pose mes fesses sur l'accoudoir du canapé et le regarde faire. Je les trouve vraiment captivant quand ils rappent, ils sont tous très passionnés par ce qu'ils font et ça les rend d'autant plus intéressants. Je suis vraiment fascinée par la façon qu'ils ont d'être si sérieux quand il s'agit de musique alors qu'ils ne le sont absolument jamais le reste du temps.

Puis d'un coup mon téléphone se met à sonner et lorsque je décroche je suis confrontée à la voix de ma meilleure amie qui a l'air toute chamboulée, elle me demande quand est-ce que je vais rentrer et je comprends bien vite que ça ne va pas fort pour elle et qu'elle a sûrement besoin de parler.

- Idriss, je vais y aller.

Il se lève et vient me prendre dans ses bras pour me dire au revoir.

- Encore désolé pour ce soir je te jure tu devais pas vivre ça, je vais te ramener d'ailleurs, tu rentres pas seule.

- Je vais prendre un taxi t'inquiète pas, et arrête de t'excuser tout va bien.

Je lui souris sincèrement avant de dire au revoir à tous les garçons de la pièce.

Fausse NoteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant