ArthurJ'ai passé mon après-midi avec Will, à rire, parler des belles années de la dream team. Ah oui. Et à l'embrasser aussi.
J'ai essayé de ne pas trop penser au fait qu'il était horrible, avec ses intentions sournoises même pas voilées.
Le simple fait qu'il soit là, chez moi, suffit à effacer beaucoup de choses. Ce n'est probablement pas très conseillé de poursuivre dans cette voie mais je suis devenu accro à ses yeux, ses baisers, ses sourires. Non, pas ses sourires, parce que Will ne sourit pas, à moins qu'il vienne de vous fourrer le doigt dans l'œil.
Mais tout le reste commence à éclipser doucement tout le mal qu'il m'a dit. Me tenir à côté de lui, quand je l'ai raccompagné devant chez moi, en bas de la rue... Incroyable. Je ne me suis posé aucune question de si un passant allait mal réagir face à mon regard enamouré posé sur lui. Je ne me suis posé aucune question sur les sentiments que j'éprouvais pour un garçon. Tout simplement parce que sa présence et sa confiance évinçait tellement tout le reste que toute trace de peur avait disparu.
Ma dépendance me place peut-être dans une mauvaise posture, parce que je continue à faire gaffe de ne pas aborder les sujets qui fâchent (Sofia, Oscar, mon absence aux matchs, les cours, Sofia, tout ce qui a attrait aux sentiments amoureux) quand je suis avec lui. Et s'écraser devant l'autre, ce n'est pas la meilleure définition d'une relation saine et épanouie.
Mais je crois qu'il a raison. Qui n'oublierait pas sa sexualité et toutes ces conneries devant un tel visage et une telle confiance ? Moi oui, en tout cas.
Le vide qui m'a saisi au moment où il est parti ce jour-là est totalement exagéré. J'avais oublié mes problèmes, et voilà qu'ils revenaient au galop, pour me hanter une nuit de plus.
À cet instant-là j'ai réellement pris ma décision. Il fallait que je retourne au lycée, finisse mon année, et tout ça sans m'ensevelir trop profondément dans la drogue qu'est devenue mon capitaine. Facile.
J'ai retrouvé mes camarades le lendemain, inventé une histoire à dormir debout sur mon mois d'absence et repris le cours de ma vie.
Bizarrement, je me suis même fait quelques amis de plus, c'est dire si la confiance de Will ne déteint pas sur moi.
À part les tabous, Will semblait miraculeusement être redevenu un être humain. À part les piques qu'il distribuait quotidiennement à l'ensemble de l'établissement, il se comportait un peu plus normalement, et faisait même des efforts pour ne plus parler mal à chaque fois que l'occasion se présentait.
Au lieu des hochements de tête méprisants qu'il m'adressait au début quand il me voyait au lycée, il a commencé à me serrer la main. Il me parlait toujours des résultats des Knicks, les rabaissant par tous les moyens possibles, en gardant ma main dans la sienne. Je ne sais pas pourquoi il avait tellement à dire sur les New York Knicks mais ça me rendait heureux de l'écouter parler. J'avais l'impression que ces dix minutes étaient les plus importantes ma journée.
Ma vie est tout d'un coup devenue beaucoup plus facile à gérer, et la spirale infernale du bourbier de mes problèmes semblait s'éloigner petit à petit.
Tandis que je raflais les bonnes notes, me rapprochais des deux A. et de Sofia, et que je remplissais mon rôle dans l'équipe, et nous faisais avancer la conscience tranquille pour les finales, il a commencé à sombrer.
Ça a été très subtil au début. Des coups d'œil beaucoup trop nombreux à son téléphone. Moins de communication avec Sofia. Je n'ai même rien remarqué jusqu'à ce qu'il commence à agir différemment en ma présence.
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Swish, Will !
Ficção AdolescenteWilliam n'est pas égocentrique. C'est juste que...bah, il s'adore, quoi. Sa vie, son équipe de basket, ses amis. Donc si quelqu'un, disons une nouvelle recrue, devait bouleverser l'ordre des choses...ce n'est pas qu'il péterait un câble. C'est juste...