Harmione: Retour en enfance

Reveil ensemble

Harry était effectivement en train de se réveiller, il n'arrivait pas trop à savoir où il était mais il se sentait si bien qu'il ne voulait pas ouvrir les yeux. Cependant, quand il se rendit compte qu'il devait cet état de plénitude à la sensation du corps chaud blottit contre lui et qu'il reconnut l'odeur de sa meilleure amie, il ouvrit rapidement les yeux, ce qui ne l'avança d'abord pas à grand-chose puisque la chambre était plongée dans le noir. Quand ses yeux s'habituèrent à l'obscurité il se rendit compte qu'il ne s'agissait pas de la sienne mais de celle d'Hermione et tout lui revint en mémoire. Il hésita sur la conduite à tenir : il appréciait grandement la situation, c'était indiscutable et elle n'avait pas l'air de déplaire à Hermione qui semblait trouver qu'il constituait un très bon oreiller. Mais d'un autre côté cette situation n'était pas le fruit d'une réflexion mûre et poussée ni même d'un acte délibéré sinon celui de conséquences diverses mises bout à bout.

Durant tout le temps de cette conversation intérieure il n'avait pas enlevé ses bras qui enserraient la jeune fille. Certes il n'en avait pas envie mais pour sa défense il se disait aussi que cela aurait pour conséquence de la réveiller et il ne voulait pas le faire avant d'avoir trouver quelque chose de cohérent à lui dire. Il resta ainsi plusieurs minutes, osant à peine respirer avec l'odieuse impression de profiter de la situation. Rassuré par la respiration calme et régulière de la jeune femme il dégagea finalement un de ses bras et le leva pour pouvoir repousser une mèche ondulée qui lui chatouillait le nez depuis un moment. Emporté par son élan, il commença à caresser la joue de la jeune fille en repoussant d'autres mèches derrière ses oreilles de façon à pouvoir admirer son merveilleux visage illuminé par un petit sourire et des traits sereins.
Il retrouvait les traits de la petite fille quelque part, et cela l'émouvait plus qu'il ne voulait l'admettre.
Il se dit que leur fille, si elle ressemblait à sa mère serait sûrement la plus jolie que la terre …

Mais il se reprit rapidement : « leur » fille ? N'importe quoi ! Il secoua la tête et se reconcentra sur les traits réguliers d'Hermione. Il redessina son visage d'un doigt tremblant. Combien de fois avait-il rêvé d'un réveil comme celui-là ? Dans les bras de la fille qu'il aimait plus que tout ? Et il le devait finalement au hasard. Il se surprit à bénir cette potion dont il ne se rappelait déjà plus le nom et la maladresse de Neville qui lui avaient permis de voler ce moment précis.

Il s'attarda un instant sur ses lèvres puis sa main délaissa le visage de la jeune fille pour aller prendre sa main sur son torse. Il l'effleura d'abord du bout des doigt, cette main si blanche puis posa la sienne dessus, la caressant de son pouce. Il poussa un soupir de contentement puis ferma les yeux comme pour marquer à tout jamais cette scène dans sa mémoire.
Lorsqu'il rouvrit les yeux, ce fut pour rencontré un regard noisette qu'il connaissait plus que bien. Harry et Hermione se retrouvèrent quasiment nez à nez.
Ne sachant pas quoi dire, il esquissa quelque chose qui devait ressembler à un sourire. Hermione lui en rendit un magnifique qui lui fit oublier toutes ses craintes et prit la parole :

- On ferait peut-être mieux d'y aller, non ? Dumbeldore doit nous attendre.

- Heu … oui, bien sûr.

Hermione se détacha doucement de l'étreinte de son ami et s'assit sur le lit. Prit d'un doute, Harry demanda :

- Ca fait longtemps que tu es réveillée ?

- Oh, non … peut-être une vingtaine de minutes.

Après un dernier sourire, elle s'engouffra dans la salle de bain, laissant un Harry Potter abasourdi dans le lit. Une vingtaine de minutes ! Donc depuis que lui-même s'était réveillé en fait … donc elle était réveillée quand il lui avait caressé le visage et prit la main !

D'un autre côté elle n'avait rien dit donc il pouvait supposer que cela ne lui avait pas déplut mais maintenant elle savait, elle savait tout ! Bon, elle le savait sûrement avant mais quand même, là c'était … et même son soupir ! Oh, mon dieu … Il ne savait absolument pas comment il devait réagir. Il s'assit sur le lit, les pieds sur le tapis, enfila ses chaussures puis se passa une main dans les cheveux pour leur donner un semblant de discipline mais c'était plus une habitude qu'autre chose car étant donné leur entêtement, le combat était perdu d'avance. Puis il attendit.
Cinq minutes plus tard la jeune fille revint dans la pièce, toujours souriante mais vêtue de l'uniforme scolaire. Il leva la tête vers elle : elle ne semblait pas le moins du monde mal à l'aise mais au contraire très en forme. Harry se dit qu'il n'avait peut-être pas fait une gaffe en fin de compte et lui rendit un franc sourire cette fois ci.

- On y va ?

- C'est parti !

Pendant ce temps, dans le bureau du direceur, Dumbeldore, Mme Pomfresh, le professeur McGonagall ainsi que Ron et Ginny, étaient présents. Ces deux derniers pensaient que Harry et Hermione allaient arriver bien plus tôt sachant que leur ami était réveillé depuis un moment et ne comprenait pas ce retard, mais chacun se promettait de cuisiner son (ou sa) meilleur(e) ami(e). Les deux absents firent leur apparition dans la pièce et sur un geste du directeur, prirent place côte à côte sur les chaises misent à leur disposition. Dumbeldore fut le premier a rompre le silence :

- Miss Granger, je suis content de voir que vous êtes de retour parmi nous. En revanche je ne m'explique pas votre arrivée commune.

- Désolé monsieur. Panne de réveil.

- Tous les deux ?

- C'était le même réveil en fait. explica Hermione.

Chacun, mise à part Harry qui pâissait à vue d'oeil, essayait tant bien que mal de cacher leur sourire face à cet aveux. Le directeur n'était pas le seul étonné de la réponse de la jeune fille. Elle sembla prendre conscience de ce qu'elle venait de dire, ainsi que de l'ampleur de toute cette histoire :

- C'est-à-dire que … j'ai fait un cauchemar, enfin … quand j'étais petite et Harry a été obligé de ...

- De rester à vos côtés pendant la nuit ? proposa le directeur, lui venant ainsi en aide.

- Oui. C'est ça.

Hermione était clairement mal à l'aide et affichait un pauvre sourire.

On avait vraiment l'impression que l'ampleur des évènements qui s'étaient déroulés devant ses yeux et que leurs probables conséquences venaient de lui sauter au visage. Elle avait l'air totalement paniqué et avait pâli. Elle n'osait plus regarder personne, surtout pas Harry.
Son changement d'attitude n'avait échappé à personne, notamment à Mme Pomfresh qui pensait que la transformation avait encore légèrement affecté son esprit ce matin, la rendant un peu « insouciante » mais que cet effet venait de s'estomper. Elle comprenait également la gêne que pouvait ressentir la jeune fille surtout au regard de ce qu'ils avaient découvert le matin même.