Un prénom peu commun il faut bien l'admettre. Pour une personne peu commune, cela reste à débattre. Tu n'avais rien d'extraordinaire, Nia. Rien qui ne permette de te remarquer et te distinguer de la foule. Au contraire, tu faisais partie intégrante de cette marée humaine de gens et tu t'y fondais du mieux que tu pouvais en essayant de te faire oublier la plupart du temps. Petite étoile solitaire perdue dans des galaxies infinies de pensées.
Quand on te croisait dans la rue, tu donnais cette impression que la vie que tu t'étais inventée dans ta tête avait l'air bien plus intéressante que celle qui se déroulait sous tes yeux, si bien que personne n'osait jamais vraiment te déranger, de peur de se sentir ridicule face à ce monde imaginaire. Je faisais partie de ces gens, de ceux qui te regardent et te jalousent, toi et ton imagination sans frontières. Je regrette Nia ; si tu savais comme je regrette à présent. Je n'ai jamais fait un pas vers toi, je t'ai toujours admiré en silence, dans l'ombre, parce que c'est ce que je sais faire le mieux.
Tu étais en rupture avec le monde, et finalement, je pense que tu aimais ça. Sentir cet écart avec les gens s'agrandir un peu plus de jours en jour. Te sentir puissante et prendre de la hauteur jusqu'à ce que tu te détaches totalement de toute existence terrestre.
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N I A
Short Storyquelle ironie de se sentir plus vivant quand le cœur manque quelques battements. 28/11/19