n o v e m b r e

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[n.m] : onzième mois de l'année.

Beaucoup de gens détestent ce mois, le plus gris de l'année comme ils le qualifient. Je crois que c'est ce mois qui t'a tué, lui et sa noirceur. Plus les jours passaient, plus tu changeais. Tout de toi a changé en l'espace de si peu de temps et personne n'a rien vu. Tu as arrêté de manger, tu n'avais plus faim. Tu as maigri, tu es devenue de plus en plus pâle. Comme un cadavre. Ton style aussi s'est métamorphosé : fini de se casser la tête, à présent ce serait du blanc, du gris ou du noir. Des choses amples pour cacher ton corps. Je m'en veux, j'aurai dû faire un pas vers toi mais je n'ai jamais osé.

Novembre a enlevé les quelques couleurs qui restaient à ton monde intérieur et a rendu tout plus fade. L'envie de rien, de partir, pour toujours. Que ça s'arrête. Je ne sais même pas si tu sortais de ton lit, vers la fin. En fin de compte, j'aurais préféré que tu n'en sortes jamais, parce que tu serais restée toi, inerte sur ce lit, dans cet appartement qui t'écrasait, qui t'étouffais, qui t'éloignait du monde, de moi. Tu étais déjà parti, à ta façon. Les gens ont peut-être raison, novembre rend tout gris.

 Les gens ont peut-être raison, novembre rend tout gris

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