Première partie - Chapitre 1

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SOUS CONTRAT D'EDITION CHEZ ALTER REAL. VOILA POURQUOI JE VAIS LAISSER SEULEMENT LES CINQ PREMIERS CHAPITRES EN LIGNE.    



       Mon père aurait souhaité que je sois un homme et manque de bol pour lui, je suis dépourvue de cette excroissance répugnante et pendante. Toute sa vie il s'est appliqué pour avoir un héritier, trompant ma mère quand celle-ci ne lui a donné que des filles. Cinq pour être exact. Il y a tout d'abord moi : Jimmy et comme mon prénom l'indique, il espérait que je naisse différemment. Ensuite, il y Joe et Cam, mes deux sœurs jumelles qui n'ont pas pu éviter les prénoms masculins elles non plus. Pour le reste de la fratrie, ma mère à eu gain de cause. Donc est nées Eléanor et Rose. Cinq filles, toutes différentes les unes des autres. Et puis il y a les autres. Celles dont on connaît l'existence, mais de qui on évite de parler. Selon ce que l'on sait, elles seraient trois autres, mais encore là le chiffrage n'est pas évident. A la naissance de Joe et Cam, mon paternel a commencé à sauter sur tout ce qui bougeait. Il accompagnait ses maîtresses pendant la grossesse, mais dès la naissance d'une de ses filles, il abandonnait la mère avec un jolie chèque.

J'ai grandi dans cette maison remplie de filles et d'un père absent. Il y faisait bon vivre quand il n'était pas présent. L'amour y était roi dans ce foyer et nous avons très vite appris que la vie n'avait rien à voir avec ce que nous voyons dans les films. Aucune de mes sœurs ne connaîtra les amourettes d'adolescentes, les cœurs brisés et ce que c'est d'avoir une amie sur qui compter.

En vingt ans de vie, je peux compter sur les doigts d'une main le nombre de fois où j'ai pu m'évader de cette prison doré.

Je rêve de liberté, d'amour avec le grand A et de vivre. Ici, j'étouffe et je meurs à petit feu. Je ne suis pas faite pour vivre enfermée, pourtant tel est mon destin.

— C'est l'heure Jimmy, m'interpelle ma sœur en passant devant ma chambre.

Je ne réponds pas, mais me lève de mon lit où je suis assise depuis des heures. Le cœur en miette, l'âme en berne, j'avance dans le couloir qui mène jusqu'à l'escalier central. C'est le moment.

En bas des marches m'attendent mes sœurs, toutes vêtues de robes noires. Elle sont magnifiques, malgré la tristesse qui habite leurs traits. Je fais tâche à leur côté, mais je ne suis pas comme elles. Mon slim noir, mes boots et mon débardeur de la même couleur seront largement dans le thème de la journée. J'attrape ma veste en cuir dans le vestibule et ensemble, nous sortons dans la cours.

Une limousine nous attend et dès que le chauffeur nous repère, il s'empresse de venir nous ouvrir. Je suis en tête, suivi de mes sœurs dans l'ordre de naissance. Aucune de nous ne pleure, notre père nous l'a interdit. Nous devons être à la hauteur de notre nom. Ferreti.

Avant de grimper dans le véhicule, je guette que nous sommes bien sous surveillance et c'est en effet le cas. Nous serons escortées par quatre imposants SUV noir. Les hommes de mon père, mais sans doute pas les meilleurs. Ceux-là, il a dû se les garder pour lui.

Nous sommes pour ainsi dire en état de siège. Personne ne peut sortir de la propriété, mais chez nous, les défunts sont enterrés dans le cimetière familial. Alors, nous n'avons pas le choix que de quitter la maison pour nous y rendre. Je sais que là où nous allons, les hommes auront sécurisé la zone, mais un accident est tellement vite arrivé. Il suffit de regarder ce qui s'est passé avec ma mère il y quatre jours. Assassinée de sang froid alors qu'elle s'occupait des roses de son jardin.

Et le meurtrier est toujours dans la nature.

Il sera retrouvé, torturé et assassiné lui aussi. Il souffrira, pas parce que mon père voudra venger la mort de sa chère et tendre, mais seulement pour montrer que personne ne peut attaquer son nom.

           La voiture roule rapidement sur la route principale de Blackdale, sous aucun prétexte nous devons nous arrêter. Les deux premières voitures de tête nous ouvrent la route et arrête la circulation en cas de nécessité.

— Je... je vais pas y arriver, geint Rose, ma plus petite sœur.

Personne ne bouge, ne va la consoler et toutes mes regardent dans l'attente de ce qui doit être fait. Un hochement de tête à l'attention de mes sœurs et elles vont se coller à la cadette. Je reste à ma place et détourne le regard pour ne pas pleurer moi aussi. Ce n'est pas l'envie qui m'en manque, mais si je commence, je ne suis pas certaine de pouvoir m'arrêter. Ma maman me manque tellement, pourtant j'ai l'impression que sa mort à endurci une partie de moi.

J'écoute les reniflements de mes sœurs, leurs mots doux et j'essaye d'en faire abstraction. A la place, je regarde le paysage défiler à l'extérieur. Nous venons de quitter la ville et dans quelques minutes nous serons au cimetière. Il faut que mes sœurs cessent leurs pleurs, sinon je ne donne pas cher de leur peau si notre père s'en rend compte.

Ar...arresto(1), je gronde en essayant d'articuler et en les fusillant du regard.

L'ordre lancé, elles obéissent et se ressaisissent immédiatement. Chacune essuie ses larmes, se mouche et enfile une paire de lunette noire. Moi, je n'ai pas besoin de cacher mes yeux, ils sont aussi sec qu'un désert.

Depuis l'annonce du décès de ma mère, je n'ai pas versé une seule larme. Je pleurai quand elle sera venger. Pas avant.

           Ma mère est endormie pour toujours à quelques mètres de moi et mes sœurs, dans son cercueil. Mes tripes me font un mal de chien, mais je tiens bon et écoute mon père parler de son épouse sans aucune émotion dans la voix. Son discours est vide de sens et je me demande pourquoi il tenait tant à en faire un. Personne n'est là pour l'écouter, à part nous ses filles.

Quand on est épouse ou fille Ferreti, se faire des amis est impossible. Alors il n'y a personne pour pleurer notre mort et c'est ce qui est le plus triste dans le décès de ma mère. Aucun membre de sa famille n'est là, parce qu'ils avaient été écartés de sa vie quand elle a décidé d'épouser mon père. Aucun ami, car elle n'en avait plus depuis qu'elle m'a donné naissance. Contrainte de vivre dans cette propriété que l'on appelle maison, enfermée entre des murs qui semblaient se rabattre sur elle. Ma mère semblait pourtant tellement heureuse. Sauf qu'au fond de ses yeux, je voyais ce qu'il en était.


Et je déteste mon père pour avoir fait d'elle ce qu'elle est devenue.

Donattelo Ferreti est le diable en personne et j'ai peur de ce qu'il réserve à mes petites sœurs.

Mon sort m'importe peu, je me suis fais une raison sur l'avenir que j'aurais, mais je veux ce qu'il y a de mieux pour les filles. Depuis mes douze ans, j'ai été formaté pour reprendre le flambeau de mon paternel. Manier une arme, torturer les traîtres et ne laisser paraître aucune émotion. Six ans d'entraînement intensif au combat, autant d'années à être rouée de coups pour ne plus ressentir la douleur et déjà beaucoup trop de sang sur les mains

Si, avant que mon éducation commence, je croyais au prince charmant et à une vie paisible, je sais aujourd'hui que je n'aurai jamais tout ça. Mon père me trouvera un mari de qui il tirera tous les bénéfices, je devrais enfanter le plus tôt pour donner un descendant digne de ce nom et je devrai me contenter de quelques moments heureux.

Si je n'avais pas fait cette foutue promesse à ma mère il y a quelques mois, celle de prendre soin de mes sœurs, j'aurai déjà mis les voiles loin de cette ville. Mais, je dois veiller sur les filles et m'assurer que mon père ne fasse pas n'importe quoi avec leurs avenirs. Rose et Eléanor sont encore en âge de pouvoir aller au lycée et étudier ce qu'elles aiment. Joe et Cam pourraient intégrer l'université de la ville voisine. Nous n'aurions qu'à changer leurs noms pour qu'elles ne soient pas en danger et je suis sûre que tout irait bien.

Mon père nous a tellement garder prisonnières que seuls ses plus fidèles hommes savent à quoi nous ressemblons. Alors, si nous devions sortir, peut être que ça irait pour nous.

Me dresser face à mon paternel est chose impossible, il n'hésiterait pas à me tirer une balle entre les deux yeux si je dépassais les limites.

L'amour dans cette famille ne pèse pas lourd si on trahit le grand Donafe




(1) stop en Italien

The heart Weapon SOUS CONTRAT D'EDITION AVEC ALTER REALOù les histoires vivent. Découvrez maintenant