Chapitre 7

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          Cette fois-ci ce n'est pas la télé qui me réveil, mais un bruit de marteau piqueur dans ma tête. Les jambes emmêlées dans le plaid, je mets un temps fou à me situer et surtout me rappeler des événements de la veille. Si j'en crois la bouteille de vodka posée sur la table, alors j'ai dû me prendre une sacré cuite. Une première. Je n'ai pas dû boire plus de trois verres, mais ça a été largement suffisant pour m'assommer.

Je gémis en essayant de me libérer de mes entraves et toujours ce foutu son qui bourdonne dans mes oreilles.

Je ne parle même pas du mal de crâne qui avait enfin cessé hier soir. Le voilà de retour et bien plus fort que la veille.

Avec le peu d'énergie qu'il me reste, je me rends jusqu'à la salle de bain et fouille dans l'armoire au dessus de l'évier. Même si je déteste les médicaments, là c'est un cas de force majeur. Quand je mets enfin la main sur un pot de paracétamol, j'ouvre le couvercle et jette deux pilules dans le fond de ma gorge. Ensuite, je m'abaisse et boit à même le robinet pour avaler tout ça.

Chose faite, je me dévêtis et entre dans la douche avant même que l'eau ne soit chaude. Tout mon corps se crispe en premier lieu, mais se détend aussitôt que la douche se réchauffe.

Je profite de ces quelques minutes pour me vider la tête et tenter de faire passer ce bourdonnement qui semble peu à peu s'estomper.

        En retrouvant mon salon, une serviette enroulée autour du corps et une autre sur la tête, je fouille dans mon sac posé sur le sol. Je n'ai pas énormément de vêtements et il va falloir que je me rende dans une laverie dans les jours à venir, parce qu'il ne me reste plus grand chose.

Je déniche un jean, un tee-shirt noir à manche longue et attrape des sous-vêtements. Un tanga noir et un soutien gorge beige. Rien de sexy sachant que j'assemble jamais, ou presque, mes dessous, mais j'en ai strictement rien à faire.

C'est quand je laisse tomber ma serviette, pour me vêtir, que le bruit dans ma tête recommence encore plus fort.

C'est aussi à cet instant que je réalise que ce n'est pas un son qui vient de mes oreilles, mais de l'extérieur. Si j'étais en état de rire, et si j'étais du genre à rire, je pourrais me moquer de moi et de mon idiotie.

Je me poste donc derrière ma fenêtre, tire sur le rideau et observe ce qu'il se passe en face de moi. Des dizaines de camions cheminent de l'autre côté de la rue, sur le terrain vague. Avec ça, deux pelleteuses et beaucoup d'hommes qui s'activent sur le chantier.


Le coin, qui était jusqu'à lors plutôt tranquille, ne ressemble plus en rien à ce qu'il était. Depuis près d'une semaine que je suis ici, je n'ai jamais entendu un seul bruit filtrer jusqu'à mon appartement.

Je me demande ce qui va sortir de terre sur ce terrain. Je n'imagine pas un centre commercial, bien qu'il y aurait assez de place. Peut être d'autres maisons et appartements. Oui, sans doute ça. Je vais avoir de nouveaux voisins.

          Depuis vingt bonnes minutes, avachie sur mon canapé, je pèse le pour et le contre de me rendre en cours. Il est presque midi et je viens de louper une bonne partie de la journée. Je pourrais y aller cette après midi, mais selon mon planning je n'ai qu'une heure de cours, donc je n'en vois pas l'intérêt.

Je m'en veux d'avoir autant bu la veille et d'avoir oublié mon réveil, mais je n'aurais jamais aussi bien dormi que cette nuit. Pas de cauchemars, pas de réveil alors que le soleil n'était pas levé et surtout, je me sens beaucoup mieux. Plus en forme, malgré le petit mal de tête qui persiste.

La sonnerie de mon téléphone me sort de ma rêverie et je regarde l'appareil d'un œil mauvais. Ce n'est pas le miens, mais celui que mon père m'a confié.

The heart Weapon SOUS CONTRAT D'EDITION AVEC ALTER REALOù les histoires vivent. Découvrez maintenant