EMPYRIA [T9]

BERHANE

Réveil en douceur, préparation et choix de tenue. J'enfilai la jolie robe que me choisit ma nourrice puis descendit dans la salle à manger pour prendre le petit-déjeuner avec papa.

- Ma princesse, tu as bien dormi ?

- Oui papa et toi ?

- Très bien ma princesse, alors as-tu décidé de ce que tu allais faire pendant tes vacances ?

C'était un sujet sensible pour moi, ma nourrice qui s'évertuait à décider de tout pour moi avait proposé que je passe mes vacances dans un village culturel à apprendre les coutumes moyenâgeuses de la noblesse du 13ème siècle.

J'aimais beaucoup apprendre mais franchement, quelle jeune de vingt ans faisait ce genre de choses ? J'étais complètement dépitée à l'idée de devoir passer quatre mois là-bas alors que je rêvais d'autre chose.

- Ta nourrice a acheté les billets pour ton voyage...

Papa s'arrêta en me voyant grimacer, heureusement ce fut le moment que choisit grand-frère pour arriver. Je me levai et couru dans ses bras, il me souleva avant de m'embrasser.

- Mon amour, comment vas-tu ?

- Je suis trop contente que tu sois rentré, m'exclamai-je.

Après cris, joies, banalités échangés, on reprit place à table pour prendre le petit-déjeuner pendant que Valentin me racontait les dernières actualités de Royal et Imperia.

Je l'écoutai jalousement, j'avais tellement envie d'aller là-bas de nouveau mais papa était très à cheval sur ce que je faisais et même s'il ne m'en voulait pas pour ce qui s'était passé, il était devenu encore plus protecteur.

- Je rentre ce soir...

- Je peux venir avec toi, je suis en vacances...

Valentin esquissa son fameux sourire de manipulateur et se tourna vers papa à qui je fis les yeux doux. Grand-frère qui sentant que le refus allait arriver ajouta :

- C'est vrai que maintenant que tu as du sang d'elfe, il serait préférable que tu passes un peu de temps à Royal, tu en penses quoi papa ?

- Tu n'as pas tord mais...tu es sûr que ça va aller pour elle de passer ses vacances là-bas ?

- Oui, elle s'entend bien avec les amazones, elle pourra rester chez elles si Kadia accepte, il n'y a aucun homme là-bas si ça peut te rassurer !

- Tu es sûr ?

- Neith décidera de ce qui est mieux pour elle s'il accepte qu'elle reste !

- Mais qu'est-ce qu'elle va y faire ? Je ne veux pas qu'elle crée des problèmes...

Je me retins de soupirer. Papa ne le disait même pas méchamment, il avait juste peur qu'on me fasse du mal parce qu'il m'arrivait d'être différente dans ma façon de penser et de faire.

- Neith décidera, dit Valentin en riant.

- D'accord, dans ce cas, je viens avec vous ce soir, je veux m'assurer qu'il est d'accord !

Je faillis sauter de joie. J'allais retourner à Royal et ne plus avoir à supporter ma nourrice et toutes ses règles que je trouvais de plus en plus stupides.

Après le petit-déjeuner, je préparai mes bagages, ma nourrice choisit évidement toutes mes tenues, que des vêtements longs et couvrant. Si elle continuait à s'occuper de moi, j'allais vraiment finir vieille fille.

Valentin nous téléporta à Royal, dans ses appartements dans le palais de l'alpha Stephan. J'y étais un peu resté avant la naissance des enfants quand tout le monde voulait tuer Eller en l'absence des 4N.

Le palais étant vide, mon frère se changea simplement et reprit une tenue locale puis on alla au Palais Royal. Je fus très heureuse de revoir les princesses qui ne cessaient de grandir. Elles allaient bientôt avoir deux ans.

Neuf me sauta dessus, elle m'embrassa sur la joue puis disparut comme elle était venue. Le Palais Royal n'avait pas changé, toujours aussi beau et majestueux. Les alphas parlaient avec Neith ainsi que les matriarches sur un sujet plus sympa que leurs habituels débats et disputes sur des problèmes interraciaux.

- Sérieusement matriarche, gère le Hara et ne te mêle pas de ça, ordonna l'alpha Stephan.

- Tiens donc, c'est rare que mon Steph se fâche, remarqua grand-frère en riant. Mes salutations Oracle !

- Manuelo, quel plaisir de te voir, s'exclama Neith en se levant de son trône pour venir nous rejoindre. Alphas, on finira plus tard !

Il nous guida dans son salon privée et seuls quelques alphas le suivirent. Je m'assis à côté de papa qui prenait des nouvelles de Sefora ainsi que des princesses. La conversation tourna autour d'elles pendant un moment puis Neith dit :

- Valentin m'a dit que tu hésitais à laisser Berhane venir...tu vas me briser le cœur si tu ne me fais pas confiance pour veiller sur elle Manuelo...

- Je m'inquiètes plus de...même si maintenant elle a du sang elfe, elle reste mon bébé et une humaine, vous êtes si forts ici...

- Personne ne touchera à Berhane, mes alphas s'en assureront, n'est-ce pas ?

- Un alpha l'accompagnera partout, assura Stephan, je verrais avec Wendy ou Sunny, la première est une fée et l'autre une elfe, ça sera plus simple !

- La princesse pourra décider si elle souhaite rester dans un des palais ici ou alors chez les amazones, ajouta Liam, la reine Kadia sera sûrement d'accord !

- Tu vois, dit Neith, Berhane est ici chez elle, elle n'a pas besoin de demander pour venir ! Je pense même que Cara et Ruth ne voudront plus la lâcher dès qu'elles sauront sans parler d'Eller ! Tu peux être rassuré Manuelo...

- D'accord, elle est en vacances donc je suppose que c'est plus amusant ici !

- Papa, protestai-je, je peux rester avec toi mais tu vas t'ennuyer à tout le temps t'occuper de moi ! Va t'amuser plutôt !

J'espérais surtout qu'il allait recommencer à sortir avec la dirigeante Jordence. Il ne le faisait jamais quand j'étais là, ce qui était dommage vu qu'il était fou amoureux d'elle.

- B a raison, acquiesça Val en souriant, profite de la vie papa ! D'ailleurs petite-soeur, que vas-tu faire pour t'occuper ici ?

- M'inscrire dans une école d'art-martiaux aura, dévaliser la bibliothèque de Neith, il a des ouvrages si rares que je me sens au paradis, déclarai-je avec joie.

- Tu es trop mignonne, si innocente, répliqua Neith en souriant, pour la bibliothèque je suis d'accord mais j'ai un service à te demander, si tu acceptes, en échange, je te trouverais un professeur pour t'apprendre à te battre...

- Tout ce que tu veux Enzo, répondis-je aussitôt.

- Regarde-la, commenta papa en riant, elle devient si joviale quand elle vient ici...