VALENTIN

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Si Steph avait pu disparaître, il l'aurait fait mais pour l'heure, il savait que tenter une telle chose dans la pièce était impossible.

Non seulement Nars ou John allaient l'attraper avant mais en plus ça ne ferait que le mettre encore plus dans la merde.

- Pourquoi une telle question mon prince ? demanda-t-il pour gagner du temps.

- Je trouve que vous ressemblez à Raiponce et Flynn.

- Dois-je comprendre que je suis un voleur ? se moqua ma fée.

- Mais non, déclara Six en riant.

- C'est vrai que vous êtes bizarres, fit remarquer Un.

- Bizarre comment ?

- Pour une elfe, elle sent trop la fée, commenta mon fils en fronçant le nez, elle...

- Prince Cinq, coupa Steph pour éviter que mon fils ne dise des choses regrettables, tenez votre dessert !

- Oh merci, répondit mon fils en se focalisant dessus.

- Je rêve où tu viens d'empêcher mon adorable petit neveu de parler, pesta John en le fusillant du regard.

- Altesse, les enfants me taquinent, vous savez comment ils sont !

- Vraiment ? insista John.

On sonna à la porte. Je n'eus même pas besoin de me concentrer pour savoir qui venait chez Stephan à une heure aussi tardive : Wendy. Vu que désormais il fermait sa porte à clé, elle sonna.

Il alla ouvrir. Quatre descendit des bras de sa mère et le suivit. Elle était la pire rivale qui pouvait exister. Elle tira ma fée par la main en disant :

- Je veux mon dessert ! Portes-moi s'il-te plaît, murmura Quatre.

- Je suis occupé Wendy, merci d'être passé !

- Au revoir, déclara Sept avant de lui claquer la porte au nez.

Je reconnus là bien le fils d'Eller, ce type d'audace, il n'y avait que ma Eller pour faire ça. Quatre tira la langue à la porte pendant que Steph venait dans la pièce avec nous.

- Je suis désolé que tu ai dû les garder tout seul pendant ta journée de repos, soupira Neith, je t'en donnerais une autre !

- Je pourrais venir chez toi ce jour-là ? demanda Quatre.

- Bien sûr princesse, répondit docilement ma fée.

- Mon bébé, Stephan a besoin de repos, tenta Neith.

- Je ne l'embêterais pas, affirma Quatre en faisant la moue, ma présence t'embête ?

- Absolument pas princesse, assura Steph pour la calmer, je serais très heureux si vous veniez !

- Steph, tu ne m'aides pas, soupira Neith, mon bébé, Steph doit se reposer, il doit aussi profiter de sa vie en dehors de nous, il ne peut pas toujours rester à travailler ou te garder même s'il adore ça !

- Pourquoi ?

- Parce que c'est un alpha, il doit se reposer, sortir, s'amuser avec des adultes, des gens de son âge comme tu aimes aussi jouer avec tes soeurs et tes cousins...

- Ça veut dire que tu vas avoir une amoureuse ? demanda Quatre d'un air tellement paniqué que je souris.

- Bien sûr que non princesse, contesta Steph pour la calmer.

- C'est Berhane son amoureuse, informa Un.

- Je confirme, dit de nouveau Cinq.

- Majestés..., commença Steph en se retenant de soupirer, s'il-vous plaît, ne dites pas ça, sinon l'Empereur régent va me tuer !

- Pourquoi tu veux tuer Steph papy ? demanda Sept qui était dans les bras de John.

- Je n'ai rien dit moi, affirma ce dernier en souriant.

Mais aucun adulte n'était dupe, John était encore plus protecteur avec Berhane que papa et moi. Il était d'ailleurs le seul qui la punissait.

- J'aimerais bien qu'elle soit son amoureuse, ajouta Cinq. Ils auraient peut-être des bébé nymphes...

- Comment tu sais ça toi ? demanda Nate en riant.

- J'ai demandé à Dimitri de me lire des livres sur les espèces, affirma-t-il en souriant, ce n'est pas difficile, quand j'entends ou vois quelque chose, je ne l'oublie plus !

- Bon, je vais finir de vous donner vos desserts et on va parler d'autre chose, décida Steph qui en profita pour changer de sujet.

- Est-ce que tu pourrais me donner de la poussière de fée aussi ? demanda Quatre en remettant le sujet sur le tapis.

- Je vous en apporterais princesse.

- Pourquoi pas maintenant, voulut savoir la fillette.

- Oui Stephan, pourquoi pas maintenant ? insista mon frère en souriant d'un air mauvais.

Ma pauvre fée soupira en posa la princesse Quatre sur le rebord, je remarquai qu'il s'arrangea pour être assez proche de ma soeur mais sans pour autant la coller. Je souris, judicieux mais dangereux.

- Bera, apporte-moi de l'eau, ordonna Lio avec un sourire de manipulateur.

Ethan éclata de rire. En ce moment, Stephan était son amusement préféré, lui qui avait l'habitude de subir les frasques de son père semblait plus qu'heureux de voir quelqu'un d'autre le vivre.

La distance qui allait se créer entre ma soeur et Steph allait lui rendre les choses plus difficiles.

Soudainement, sans doute sans même prendre conscience de son geste, ma soeur prit en même temps que le verre d'eau l'assiette de Quatre.

Elle posa le verre, donna d'abord à la petite princesse son dessert et frôla lègerement le bras de ma fée, le simple contact de sa peau contre la sienne activa le phénomène et tandis qu'elle s'en allait vers Lio, de la poussière de fée tomba sur les jambes de Quatre qui rit.

- C'est trop bien, encore, ordonna-t-elle.

- Oui, dit Lio en caressant les cheveux de Berhane qui se trouvait près de lui comme pour la garder près de lui, encore Stephan ! Merci B.

- Princesse, une autre fois, d'accord ?

- Mais je veux maintenant, protesta Quatre en faisant la moue.

- Je suis un peu fatigué, je vous en mettrais dans un petit pendentif comme ça vous pourrez le porter autour de votre cou, d'accord ? proposa ma fée qui savait comment manier Quatre.

- Tu promets ?

- Je promets.

Elle retrouva sa bonne humeur. John et Lio ne dirent rien, ils n'insistèrent même pas, ce qui n'était pas plus rassurent. Steph s'en était sorti ce soir mais il allait avoir du mal à cacher ce lien étrange qui se créait entre ma soeur et lui.

- On peut dormir ici ? demanda Six.

- Non, demain il y a école, répondit Johanna.

- Je ne veux pas partir, protesta le petit garçon avec son air qui précédait ses crises.

- Moi non plus, pleurnicha Cinq. Je vais mourir si je pars...

Il se laissa tomber sur le sol d'une façon gracieuse et si dramatique, mes fils la rattrapèrent, il leur fit un sourire charmeur puis nous regarda et se mit à pleurer. Ethan soupira en lança un regard chargé de reproches à Val comme pour lui dire "tu as donné tes manies de taré ".

- Ne pleure pas Cinq, murmura Sept.

- Je veux rester...

- Cinq, dit Ethan.

Juste ce simple mot calma Cinq. Il cessa de pleurer bruyamment mais des larmes continuaient à couler sur ses joues. Un lança un regard contrarié à Ethan qui marmonna :

- Quoi ? Il fait semblant, tu le vois bien !

- Il pleure, tu l'as fait pleurer papa Ethan !

- Je n'ai rien fait, c'est lui qui fait des caprices, bougonna Ethan.

KEMET  [T3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant