Chapitre 1 : 1er jour

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- Tu n'as pas le droit de prétendre qu'une femme soit attirée par un même type d'homme durant toute sa vie, exposais-je à ma meilleure amie en égouttant mon sachet de thé. Les filles décrites dans tes bouquins ont été... conditionnées pour n'être qu'attirées par des badboy.

- Tu ne comprends vraiment rien, répondit Eléonore en roulant les yeux.

- J'essaie de comprendre ! affirmais-je, ma voix montant dans les aigus.

- Tu ne peux pas choisir de qui tu vas tomber amoureux, expliqua ma meilleure amie en posant ses deux mains à plat sur la table.

- Mais tu peux choisir de ne pas tomber amoureux du tout, et ça règle les choses, exposais-je en buvant une gorgée du liquide chaud.

- Tu es juste jalouse, répondit-elle en relevant les yeux de son jus fraise-banane-orange.

- Moi, jalouse jamais ! m'exclamai-je avec un petit rire nerveux. C'est juste que je trouve l'image de la femme dégradante c'est tout.

- Tu ne l'a même pas lu ce livre, craqua Eléonore en levant les yeux au ciel.

- Peut-être, signifiai-je en fronçant le nez, mais je trouve l'histoire de très mauvais goût c'est tout.

- Tu sais tout le monde n'est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche, rétorqua-t-elle avec un petit sourire moqueur. Je trouve son combat noble...

- Je dis pas ça, soupirais-je en me pinçant l'arrête du nez, c'est juste qu'elle aurait pu faire d'autre métier pour gagner sa vie...

- M'enfin No, tous les métiers se valent, souffla Eléonore en fronçant les sourcils.

- Je dis pas l'inverse...

- Hum...Excusez-moi de vous interrompre dans ce petit débat matinal, s'infiltra soudain Guillaume dans la discussion, resté silencieux jusque-là. Je vous ferais juste dire, qu'il est sept heure quinze du matin et que vous êtes en train de vous prendre la tête pour un personnage fictif... je dis ça, mais je ne dis rien

Je croisai les yeux rieurs de mon amie et éclatai de rire sous le regard dépité de mon cousin qui leva les yeux au ciel. Depuis l'emménagement d'Eléonore dans la colocation, il y avait tout juste quelques mois, Guillaume se coltinait souvent nos discussions et débats sur nos choix en termes de livre, de film ou de séries. Peu de monde comprenait qu'Eléonore et moi nous nous entendions si bien. On passait notre temps à nous chamailler, mais c'était la marque de fabrique de notre amitié.

- Parce que déjà, vous écouter parler de bouquin c'est chiant, mais si c'est dès le matin c'est clair... je déménage... grogna-t-il en posant son bol dans l'évier

- Mais nan ! s'écria Eléonore en ouvrant les yeux ronds de terreur. Qui nous chassera les araignées ?

- Parce que pour vous, je ne fais que chasser les araignées, répondit mon cousin en imitant des guillemets avec ses doigts son visage se crispant en un rictus maussade.

Ma meilleure amie tourna la tête vers moi, un air penaud dessiné sur le visage.

- Je vois... soupira-t-il en quittant la cuisine.

- Guillaume, ne le prends pas comme ça ! criai-je pour qu'il m'entende à l'autre bout du grand couloir. Il y aussi les abeilles, les guêpes et...

La porte de sa chambre claqua avant que je n'aie pu finir ma phrase, Eléonore pouffant de rire dans sa main. Elle finit son jus ultra-protéiné avant de poser son verre dans l'évier tenant ainsi compagnie au vestige du bol de céréale de Guillaume. Elle s'adossa au plan de travail et croisa les bras sur sa poitrine, la tête tournée vers la porte.

La petite dame des réseaux sociauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant