Étendue dans mon lit, je travaillais sur mon devoir de mathématique. Dans ma chambre, la voix du chanteur résonnait fortement à travers les murs. J'écoutais, comme toujours, ma musique beaucoup trop forte, mais j'étais seule, à la tombée de la nuit. Mon frère n'était pas là, à l'instar de tous les soirs, d'ailleurs. J'avais appris depuis longtemps à ne pas poser de questions, même si parfois, elles me brûlaient les lèvres. Que faisait-il, si tard, à l'extérieur ? Pourquoi revenait-il toujours en plein milieu de la nuit ? Je n'avais pas manqué de voir son t-shirt taché de sang la semaine passée. Je secouai la tête et augmentai même le volume de ma chaîne stéréo.
Mon ventre laissa entendre un bruit et je me levai du lit pour me diriger dans la cuisine. J'ouvris le réfrigérateur et déposai le plat de pâtes dans le micro-ondes. Mon regard se porta sur la fenêtre. Dehors, il faisait sombre. Nous étions à la fin novembre, il faisait noir à partir de 16 h. C'était le moment que je détestais le plus de l'année. Le moment où j'étais atrocement déprimée et où tout me semblait une corvée.
Mon téléphone sonna et je le sortis de la poche de mon jean. J'appuyai ensuite sur l'écran pour voir un nouveau message de ma meilleure amie, Jessica.
« Kes tu fais ? »
Je ris à son langage SMS avant de taper à mon tour.
« Devoir de math »
J'ajoutai un emoji triste au texto.
« Putain, on a un devoir ?!!! »
Je rigolai légèrement, commençai à écrire ma réponse, avant qu'un bruit retentisse dans la maison. On venait de sonner chez nous. Je fronçai mes sourcils, avant de me diriger vers le hall de la demeure. Derrière la porte légèrement vitrée, je pus voir la silhouette de deux hommes ainsi que des gyrophares dans notre cour. Merde.
L'anxiété monta en flèche dans mon estomac, et des papillons tout sauf agréables me titillèrent.
J'ouvris lentement la porte. Un homme dans la quarantaine se trouvait là, sa moustache brune ne me permettait pas de voir ses lèvres, et il fronça aussi ses sourcils en m'apercevant. Il était accompagné d'un mec plus jeune, qui semblait un peu attirant, mais j'étais plus préoccupée par leur présence que la possibilité de contempler cet individu.
Je raclai légèrement ma gorge, essayais d'enlever la boule qui se formait dans mon œsophage.
—Hum, oui ? dis-je simplement.
L'homme dans la quarantaine qui semblait être le chef fronça davantage ses sourcils, puis il jeta un coup d'œil à la feuille qu'il tenait dans ses mains.
—Nous cherchons monsieur Théo Hastings. Est-il présent ?
Théo était mon frère. Je secouai la tête.
—Il n'est pas là, déclarai-je en toute honnêteté, mais le plus jeune haussa ses sourcils comme s'il ne me croyait pas.
—Ça vous dérange qu'on vérifie ?
J'aurais pu être offensée qu'ils ne me croient pas, mais ils étaient policiers, c'était leur boulot. Je m'écartai de la porte pour les laisser entrer, et je remarquai que les deux avaient la main sur leurs armes. Ça n'inaugurait rien de bon. Je pinçai légèrement les lèvres.
—Pourquoi cherchez-vous mon frère ? demandai-je tout en croisant mes bras par-dessus ma poitrine.
—C'est ton frère ? rétorqua le plus vieux, et je hochai ma tête comme réponse.
Il détourna le regard rapidement.
—Alors ?
—Écoute, petite..., lança le plus jeune, mais le plus vieux l'interrompit.
—Justin, elle ne sait probablement rien.
Le prénommé Justin haussa ses épaules, continua à inspecter le salon afin de voir si Théo se cachait là. La nervosité continua à grimper en moi, tandis que je les regardais se promener de pièce en pièce. Ils revinrent bredouilles.
—Pas grave, on va l'attendre.
—J'aimerais savoir ce qu'il se passe, murmurai-je.
—Tu le sauras quand il reviendra.
Je soupirai, m'assis sur le canapé et regardai la télévision qui était allumée. Je n'osai pas prendre mon portable et répondre à Jessica, de peur qu'ils me le confisquent. Je ne savais pas dans quoi baignait mon frère. Je n'avais jamais osé lui demander ce qu'il faisait pour payer nos courses et l'appartement. Il était mon tuteur depuis que j'avais quatorze ans, le moment où mes parents étaient décédés dans un accident de voiture. Il en avait tout juste 18 à l'époque. J'en avais maintenant 17 tandis qu'il en avait 21. Nous nous entendions bien, mais quand je demandais ce qu'il faisait durant ses journées, il me disait que c'était mieux que je ne le sache pas. Ouais, louche.
Le temps fila, tandis que je mordillai mes doigts, anxieuse. Le policier jeune et canon ne me lâchait pas du regard, mais j'avais toujours d'autres soucis en tête. Le plus vieux arpentait la pièce. Ils étaient sur le qui-vive, je le voyais bien.
Il était minuit passé quand la porte d'entrée s'ouvrit soudainement, me faisant sursauter. Je bondis sur mes pieds à l'instar des deux policiers.
—Ella, il est minuit passé, lança mon frère sans regarder dans ma direction. Tu es censée dormir...
Il s'interrompit soudainement quand il vit la compagnie dans le salon avec moi. Ses yeux s'agrandirent comme des soucoupes. Il vit mon visage angoissé et il me lança un faible sourire, souhaitant me rassurer. Je n'étais pas dupe, je savais discerner l'anxiété qui brillait dans ses yeux. Si Théo était angoissé, alors je devrais être terrifiée.
Les deux policiers s'élancèrent vers lui, tandis que mon frère leva lentement les mains dans les airs, ses yeux toujours ancrés dans les miens.
—Théo Hastings, vous êtes formellement accusé de meurtre, dit le plus vieux des policiers en menottant mon frère.
Mes yeux s'agrandirent tandis que je sentis ma respiration se couper. Meurtre. Avais-je bien entendu ? La peur s'incrusta en moi. Mon frère, celui que je connaissais depuis toujours, avait tué quelqu'un. Je ne connaissais pas les détails, et j'essayai de ne pas juger. Cependant, c'était difficile. Je savais qu'il n'était pas un saint, mais je ne m'attendais pas à cela.
—Vous savez ce qui vous attend.
Mon frère baissa le regard, connaissant la réponse, mais moi, je relevai les sourcils.
—Qu'est-ce qui nous attend ? demandai-je.
Mon frère leva la tête à l'entente du pronom pluriel. Je vis tout son regret dans ses pupilles. Mon visage resta de marbre tandis que j'attendais le verdict.
—West Side, prononça Justin, tandis que je fermai lentement les yeux.
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Coucou :)
Vous allez bien ?
J'espère que vous appréciez ce prologue :)
Que pensez-vous de notre chère Ella ?
Dans ma tête, j'imagine Lucy Hale, mais vous pouvez imaginer qui vous voulez :)
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West Side [Sous contrat d'édition]
Fiction générale- Version non corrigée et non définitive - Extrait seulement - Le mythe de West Side semblait aussi vieux que les plus anciens secrets du monde. Mais en réalité, la ville criminelle n'existait que depuis une vingtaine d'années. Avec les prisons qui...