Édité : disponible partout dès le 12 février !
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Luxure. Beauté. Superficialité.
Trois mots qui régissent la vie d'America. Trois mots qu'elle déteste. Trois mots qui l'effraient.
Fille unique du Directeur de l'agence de mannequinat la plus...
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Luxure.
Beauté.
Superficialité.
La salle en transpire. De tous les côtés, elle brille d'hypocrisie et flamboie de tromperie. Les invités se sourient, mais il s'agit d'une ruse habilement perfectionnée. Chaque rire, chaque regard en coin, chaque mouvement semble réfléchi et calculé : personne ne croirait que leur façade d'élégance dissimule toute la laideur de leur beauté. Certains sirotent une coupe de Champagne en riant aux blagues de leurs ennemis jurés ; d'autres complimentent ceux qu'ils insultent dès qu'ils ont le dos tourné. Impossible de savoir qui s'apprécie réellement dans cet amalgame de cruauté.
Même si l'immoralité de l'assemblée alourdit l'air, leurs âmes putréfiées ne les empêchent pas de resplendir. Au contraire ; mannequins et designers, photographes et créateurs, tous scintillent comme les étoiles dans la noirceur.
Et, ce soir, je représente leur Lune.
Chaque fois que je me retrouve piégée dans cette fosse aux lions, je réalise à quel point je ne suis pas à ma place. Ici, la moindre erreur peut être fatale : un mot de travers, une seconde de sincérité, une phrase déplacée, et cela signe l'exclusion à vie de l'élite incontestée. Certains seraient prêts à vendre leur âme au Diable pour accéder au cercle de mon père, le dirigeant de l'agence de mannequinat la plus réputée des États-Unis. Cela m'a toujours pourri l'existence, mais lorsque j'ai atteint l'âge d'être charmée par les mannequins souhaitant intégrer Walder Agency, les choses ont pris une tournure beaucoup plus sombre. Discerner le vrai du faux n'est pas un talent que l'on doit apprendre à seize ans, et pourtant...
Un cœur brisé.
Un seul.
Voilà tout ce qu'il a fallu pour que je comprenne que les gens me traîneraient en Enfer si cela leur permettait d'atteindre le sommet.
Kadja, l'une des mannequins de l'agence de mon père, m'adresse un signe de la main. Sa robe pêche, signée Dolve Cavina, met en valeur sa peau noire et ses iris d'un bleu frappant ; un contraste que j'ai tenté de peindre à maintes reprises sans parvenir à lui rendre hommage. Avec sa chevelure sombre et frisée qu'elle arbore fièrement, cette fille me rappelle Nyx, la déesse de la nuit : d'une beauté et d'une gentillesse inégalées. L'une des seules personnes au cœur de cette réception qui ne suinte pas de malhonnêteté.
