Chapitre 3

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C'est officiel : ma soirée est gâchée.

Certes, Kadja m'a aidée à fuir, mais je n'ai eu que quelques minutes pour concocter un plan et appeler un taxi après ma débandade. Le problème ? Il n'y a pas un endroit à New York où je pouvais me rendre sans que mon père le sache – aussi, très peu de bars acceptent qu'un mineur les fréquente. J'ai donc opté pour le lieu le plus évident, et sans doute le seul qui ne me refuserait pas l'entrée. Un pari risqué. Néanmoins, je mise sur l'orgueil démesuré de mon père : admettons qu'il me retrouve, je doute fortement qu'il débarque ici. Faire une scène au Stout, son bar de prédilection, risquerait d'attrouper les médias ; jamais il n'oserait subir une telle humiliation.

Pour une fois, son ego surdimensionné m'arrange.

Du mouvement à ma droite attire mon attention, et je délaisse la télé pour dévisager le jeune homme qui me sourit chaleureusement, pas le moins du monde perturbé par les regards tournés vers moi. Je me demande s'il fait exprès de ne pas entendre les messes basses des clients ou si, au contraire, il m'aborde justement parce qu'il croit que je suis une célébrité. C'est souvent le cas des touristes qui nous aperçoivent, mon père et moi, lorsque nous assistons à des défilés de mode et que nous posons pour les photographes sur les tapis rouges. Nombreux sortent leur portable afin de chaparder une photo de notre famille, sans avoir la moindre idée de qui nous sommes.

L'inconnu appuie un coude sur le comptoir, puis se penche vers moi pour que je puisse l'entendre malgré la musique :

— Fan de foot ?

Son accent british caresse mes tympans comme la douceur d'une flûte traversière.

— Quoi ?

Il pointe la télé.

— Oh, non, avoué-je dans un rire narquois. Moi et le sport, ça fait deux.

— Et pourtant, tu fréquentes un bar sportif ?

J'arque un sourcil.

— Et toi ?

The Ugliness of BeautyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant