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━〖18h17〗━ ➢𝐵𝑖𝑏𝑙𝑖𝑜𝑡𝘩𝑒̀𝑞𝑢𝑒
Tes doigts saisissait la page de ton livre, puis la tournait méticuleusement. La simple feuille s'écrasait sur ses jumelles alors que tes yeux se mirent à étudier les nouveaux mots qui s'offraient à toi.
Le livre était dans un mauvais état mais l'histoire était si plaisante que tu en oubliait la texture rugueuse, l'odeur de feuille morte et les quelques taches noires qui s'écrasaient sur tes doigts.
Tu te contentais simplement de feuilleter chaque pages avec délicatesse, de ne pas trop exposer le bouquin sous la lampe à tes côtés, et de simplement lire. La bibliothèque était d'un calme apaisant.
Alors tu n'avais aucun mal à te concentrer. Tu aurais même pu croire être seule, mais tu savais bien qu'il restait deux trois personnes parmi le labyrinthe qu'était cette bibliothèque. Les quelques bruits de pas parfois audible te le prouvait.
Un soupir s'échappait de tes lèvres.
Rapidement, tu regardais le nombre de pages qu'il te restait à lire. Avec surprise, tu constatais que tu en avais pour plus que quelques simples minutes.
Alors tu fronçais tes sourcils et jettais un regard à ton sac à dos. L'idée d'emprunter ce bouquin te vint à l'esprit et te fit sourire l'instant suivant.
Tu finissais par te lever, fermant soigneusement le simple livre qui résidait entre tes mains. Puis, te dirigeant vers ton sac, tu vins le saisir et le déposer sur ton épaule.
Tu balayais les étagères qui t'entouraient du regard avant de te diriger vers la sortie de la bibliothèque. Tu slalomais entre les bibliothèques, connaissant les lieux par cœur, et espérant sortir de là au plus vite.
Tout se ressemblait. Tu te rappelais encore de la première fois où tu étais venue ici. Tu avais bien passé dix minutes avant de trouver ton chemin. Et maintenant, tu connaissais les moindres recoins du bâtiment.
Tu secoua la tête, un fin sourire aux lèvres. Tu serrais ton livre contre ta poitrine, arrivant à une intersection, puis levais un instant tes yeux devant toi.
Tu eu à peine le temps de pousser un cri que tu heurta un torse. Tu reculais violemment et valsais en arrière. Le temps semblait s'arrêter.
Un bras passait autour de ta taille, tandis que le son de ton livre s'écrasant te faisait revenir à la réalité. Tu te sentais tirée contre un torse chaud et des lèvres frôler les tiennes.
Les yeux fermés, tu ne bougeais pas.
Étant totalement pétrifiée, tu te collais au torse face à toi. Tu ne savais même pas ce qu'il se passait, juste que tu avais percuté Lee Jeno, ton camarade de classe, et qu'il te tenait dans ses bras.
Lee Jeno...
Ce nom sonnait comme une symphonie à tes oreilles.
"Est-ce que tu vas bien ?"
Timidement, tu sortais ton visage du torse de ton camarade de classe. À peine tu eus croisé son regard rempli d'inquiétude que ton cœur se mit à tambouriner dans ta poitrine.
"Oui, je crois..." murmura-tu. "Merci de m'avoir rattrapé."
Tu vins te gratter la nuque en reculant. Ton sac était au sol, tout comme ton livre. Grimaçant, tu te baissais et ramassais rapidement tes affaires.
"Oh, il est déchiré." te fit remarqué le noiraud.
Tu fronçais tes sourcils en lançant un regard à ton pauvre livre. En effet, le bouquin était dans un état désastreux. Devant cette vision tu ne pu que soupirer, sachant d'avance que tu allais devoir abandonner l'idée de le finir.
"Je suis désolé..." déclara Jeno.
Tu relevais tes yeux vers lui.
"C'est rien. C'est pas si grave que ça. C'est qu'un livre." lui souris-tu.
Jeno vint saisir le soi-disant livre que tu tenais en main et le détaillait l'espace d'un instant.
"Il était déjà dans un sale état ou je suis vraiment si maladroit que ça ?" te demanda-t-il.
"Il était à peu près comme ça avant..." avoua-tu.
"Bon."
Jeno fermait le livre, le déposait sur une étagère hasardeuse puis se retournais vers toi. Son regard noir te faisait violemment frissonner. Tu étais forcée d'avouer que ton camarade avec une sorte d'emprise sur toi.
Et aussi que tu avais toujours été secrètement attirée par lui...
"Pour me faire pardonner, je te propose de te donner mon livre."
Rapidement, sans même te laisser aligner deux mots, tu le vis retirer son sac de ses épaules, l'ouvrir, et en sortir un bouquin assez épais mais plus petit que le tien.
Tu pensais qu'il allait te le donner, mais avant, il sortit un stylo de sa poche de veste et ouvrait la première page du livre.
Tu le regardais écrire un instant sur une pauvre page, reboucher le stylo et le jeter dans son sac. Il fermait ce dernier par la suite, le reposait sur ses épaules avant de te sourire en te tendant son bien.
Intriguée, tu saisissais son livre.
"Euh. Merci ?" balbutia-tu.
Jeno s'approchait de toi. Tu sentais ton souffle devenir brusquement irrégulier. Sa main vint rapidement se déposer sur ta tête afin d'ébouriffer tes cheveux. Stoïque, tu déglutis.
"De rien, princesse." te murmura-t-il d'une voix étrangement suave et douce.
Tu sentais par la suite ses lèvres, chaudes, humides et douces comme de la crème, se déposer sur ta joue.
Tu eus à peine le temps de reculer et de cligner des yeux que ton camarade avait déjà disparu.
Le calme de la bibliothèque était revenu. Et tu étais de nouveau seule. Limite, tu avais l'impression d'avoir rêvé. Mais ce livre, que tu tenais entre tes mains, te prouvait bel et bien le contraire.
Un instant, tu regardais au alentour. Seules les étagères de la bibliothèque t'entourait. Jeno semblait bel et bien partit. Comme envolé. Tel un esprit, une fumée évaporée dans l'air.
Alors, toujours sous le choc, tu vins ouvrir la première page, et, curieusement, lire ce que le noiraud t'avait écrit en quelques secondes.
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