Elle était différente.

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Eddie se sentait mal, en sortant du bureau elle avait eu comme un malaise, il fallait qu'elle rentre chez elle. Ce mot chez elle ne lui convenait pas. Elle n'était pas chez elle. Et ce sentiment de savoir que l'on ne fait plus parti des vivants et qu'on ne les reverra peut être jamais, lui causait des difficultés à respirer. Cela l'angoissait, bien qu'elle sache qu'elle ne pouvait mourir une deuxième fois. Enfin si, mais c'était que ceux qui avait franchi les limites ou si on tuait un innocent, et après, on ne savait pas ou ils allaient. Mais elle ne voulait pas revivre ça. Revivre la douleur pendant quelques minutes, quelques minutes qui vous paraissent des heures. La souffrance que l'on ne peut pas atténuer. Et les pensées. Toutes sortes d'idée vous viennes à l'esprit. D'abord, vous vous dites que vous allez être sauver par les médecins qui ne vont pas tarder à arriver, et puis le temps passe, quelques secondes, et vous vous dites qu'ils vont sûrement arriver à temps et que dans quelques jours vous serez sur pieds. Et la, c'est le cauchemar qui commence. Personne n'arrive, vous êtes depuis quelques minutes, et vous repensez à votre vie. Les gens qui vous ont aimé, ceux que vous avez aimé. Et après, tous les souvenirs se bousculent, les bons, les tristes, vos joies, vos peines. Vous souriez et versez une larme une dernière fois avant de rendre votre dernier souffle. Puis plus rien. Il y'a le vide, le blanc. Et vous reprenez vos esprits, vous ne savez pas ou vous êtes ce qui c'est passer, vous avez perdu partiellement la mémoire. Soudain vous vous rendez compte que vous êtes coincez dans ce foutu monde de morts, ce monde glauque et déprimant. Vous vous acharnez alors sur votre sort, vous pleurez mais rien ne s'arrange, alors vous comprenez que vous êtes la, vous ne savez pas quand est ce que vous allez partir, si vous allez revoir vos proche. Toutes ces questions de bouscules et vous ne pouvez pas y répondre. Alors vous faites avec et vous continuez votre chemin. C'est ce que tout le monde fait. C'est ce qu'il faut faire.

Eddie tourna la clé dans la serrure de sa porte d'entrée. Elle l'ouvrir, un grand silence l'attendait, comme tout le temps. Elle voulait être seule, elle ne voulait pas voir Page, elle regrettait de l'avoir invitée. De quoi allaient elles parler ? Après tout, ce n'est qu'une gamine, elles allaient discuter puis la petite partirait et elle se retrouverait enfin seule. Elle prépara du thé, bien que boire ne soit pas indispensable.

Le temps se passa, et Page sonna. Eddie parti ouvrir, vit la jolie petite fille, et la dit rentrer. Peut être qu'il faudrait qu'elles soit amie, pensait Eddie. Sa sœur lui manquait. Beaucoup. La petite s'asseyait et elle prit une tasse de thé. Aucune des deux filles ne parlait, c'était le silence. Page le brisa :

- Merci... Merci de m'avoir invitée...

Eddie lui répondit d'un vaste sourire.

- Tu as de la famille ici ? Questionna Page.
- Non, comme tu peux le voir je suis seule, toute seule.

Eddie regardait le vide. Elle voulait pleurer. Que cette soirée ne soit jamais arrivée, qu'elle ne soit jamais rentrée dans cette foutue maison. Pourquoi ? Elle se sentait stupide. Cette journée, celle qu'elle detstait le lus dans l'année, celle que l'on ne veut pas voir arriver, parce que c'est la que vous vous rendez compte que ça fait 5 ans que vous êtes ici, seul, avec des gens aussi macabres que de regarder pendant une journée une chaise.

- Tu viens demain ?

Eddie fut sortie de ses pensées par Page.

- Où ça ?
- Bah à la réunion !
- Quelle réunion ?
- La réunion pour les vengeances ! La où ils vont t'apprendre les règles et comment tout effacer pour faire croire à une mort naturelle !

Eddie la regarda d'un air perplexe...

- Une réunion ? Pourquoi on ne m'en a pas parlé ?
- Aucune idée ! Bon je vais y aller, j'ai... Des trucs à faire !

Sur ce, Paige se leva en vitesse, courra jusqu'à la porte, remercia Eddie, et partis.

- Bon, bah, je suis de nouveau seule...

Elle se leva et débarrassa la table. Eddie avait toujours été différente, au collège elle n'avait pas vraiment d'amis, elle pensait différemment, elle n'était pas intéressée par les marques, n'aimait pas les populaires et était contente de ne pas en faire partie. Au lycée, les choses s'était améliorée, enfin elle le pensait, jusqu'au jour de l'accident, de l'accident mortel. Sa façon d'être différente lui fit comprendre que la juge voulait la revoir, elle devait lui dire quelque chose, sinon pourquoi aurait-elle oubliée de lui parler de la réunion ?
Eddie sortit en courant et se diriga vers le palais de justice. Lorsqu'elle arriva, le juge était sur le point de partir.

- Oh, mademoiselle, que faites vous la ?
- Vous vouliez me voir, dit Eddie d'un ton sec.
- Moi, non...

Eddie se sentit très bête tout à coup.

- Oh... J'ai du me tromper, excuser moi...
- Ce n'est rien.

Eddie tourna les talons et marcha vers la sortie, mais la femme dit quelque chose.

- 3182025, dit la juge
- Quoi, dit Eddie en se retournant.
- Non non, rien, fit elle avec un large sourire.

"3182025" se répétait Eddie. Que cela pouvait-il bien signifier ?

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