Seong. Hwa.
Depuis la première fois que j'entendis ce nom, je me le répétais sans cesse tel une chanson.(. ❛ ᴗ ❛.)
Il était grand, environ 1 mètre 80, bien proportionné et un visage enfantin. Il était jeune, du moins il en avait l'air. J'aimais tout chez lui, absolument tout. De la façon dont il riait à la façon dont il remettait ses cheveux en place, d'un doigt délicat, derrière son oreille. Je pensais l'amour futile et impossible mais il semblerait que les mythes avaient raison.. malheureusement seulement jusqu'à un point. L'amour n'était pas plus fort que tout, l'amour m'avait rendu fou.C'était l'après-midi d'une froide journée de décembre, je ne serai dire laquelle mais malgré cela, elle avait marqué un tournant, le tournant le plus important de toute ma vie. La nuit était vite tombée ce jour-là, l'hiver approchait, on le sentait. Les villageois, enfin tout le monde, se souciaient de savoir s'il y aurait assez de récoltes pour survivre à l'hiver. Ils le craignaient, redoutaient sa venu mais sachant qu'ils ne pourraient l'empêcher d'arriver, ils allaient se consoler dans le seul salon à des kilomètres : le Salon'sy.
Je poussais la porte dans l'espoir de trouver une table et ainsi me réchauffer le temps de quelques heures. Je me dirigeais vers le comptoir quand j'entendis un brouhaha incessant, par curiosité je m'approchais de la source du bruit et vis 2 hommes se disputant. L'un des 2 semblait particulièrement agacé par le comportement du deuxième, qui semblait, par ailleurs, habitué à se faire sermonner et donc s'en fichait. Il tournait, retournait, entassait des fiches qui avaient l'air d'être des partitions, il devait donc être le pianiste du salon. Kang Yeosang. J'avais déjà entendu ce nom auparavant, il était plutôt connu dans tout les Etats-Unis, les salons se battaient, se ruinaient rien que pour avoir la chance de l'écouter une nuit. Bien évidemment, il ne manquait jamais de compagnie, ses doigts agiles ainsi que sa bouille d'ange attiraient les jeunes filles de tout le pays. J'avais entendu dire qu'il s'était arrêté dans un village du Texas lors d'une tournée des Salons et qu'il avait finalement trouvé chaussure à son pied, du moins c'est ce qui se faisait entendre car personne n'avait encore pu confirmer. Personne ne l'avait vu accompagné ces dernières années. Il passait ses journées à jouer du piano, dans ce salon, au milieu des discussions et rires incessant des pauvres gens qui venaient après une longue journée de travail dans l'espoir de trouver du réconfort. Le salon était la seule activité, le seul endroit pour rencontrer de nouvelles personnes. En 3 années, le salon était passés par toutes les émotions imaginables: de nombreux couples s'étaient formé à l'intérieur, et autant d'autres, séparés. L'amour n'est pas plus fort que tout. Il vient, il part... il part.Yeosang quittait la pièce, ses partitions sous le bras, passant à côté de moi sans vraiment se soucier de ce que je faisais là. Le deuxième homme le suivait d'un pas pressé, leur dispute n'avait pas l'air terminée. Il portait un costume noir accompagné d'un veston à motif dont je ne saurai dire ce qu'ils représentaient, son nœud papillon serrait le col de sa chemise. Je ne l'avais vu que de dos jusqu'à présent. Il descendait probablement de la riche famille du village, les Park. Je n'étais pas venu ici depuis la mort de ma mère, il y a des années. A l'époque, il sortait rarement, ses parents préférés le laisser chez eux accompagné de son professeur personnel. Je me souviens encore des après-midis que je passais, assis devant sa fenêtre dans l'espoir d'entendre quelque chose. Je voulais apprendre, moi aussi, mais nos maigres revenus m'en empêchait. Je n'en ai jamais voulu à ma mère, ni à qui que ce soit d'ailleurs. A sa mort, j'ai quitté la ville afin de vivre chez ma tante, et mes cousins. Il a tellement changé, et moi, non. Mais malgré tout, il semblait le même qu'avant. Ses mimiques n'avaient pas changées. Ses cheveux continuaient de l'agacer, je me souviens qu'il avait l'habitude de secouer sa tête avant de les replacer délicatement derrière ses oreilles. Il rattrapait le poignet de Yeosang, et tira son bras avec force qu'il faillit tomber. Un sourire narquois se dessinait sur le visage du pianiste, il semblait aimer ça pour une raison que j'ignorais. Je restais là, sans un mot, aucun des deux ne semblaient m'avoir remarqué. Yeosang avançait vers Seonghwa, ses yeux avaient changés, il n'avait plus ce regard amusé qu'il avait auparavant. Il laissait glisser ses partitions le long de son corps, elles s'éparpillaient de partout. Il continuait de s'avancer, marchant au passage sur ses affaires, prit la main de Seonghwa et la détacha de son poignet. Le tout sans un mot. Les deux se regardaient intensément, je ne savais quoi en penser. Le pianiste, d'une main délicate, décoiffait rapidement les cheveux du jeune homme avant de la laisser glisser sur son visage. Dans le même élan, Yeosang s'approchait de plus en plus, leurs lèvres étaient si proche que je ne pourrais dire si elles se touchaient ou non.
- A-arrête, disait Seonghwa d'une voix hésitante.
Yeosang ne relevait pas. La lumière n'était pas bonne dans cette partie du Salon. Mais je pourrais en mettre ma main au feu, elles s'étaient touchées, pas une mais plusieurs fois. Et pour une raison que j'ignorais, des larmes coulaient le long de la joue de Yeosang. Seonghwa posait délicatement ses mains sur les épaules du pianiste avant de le repousser, plus brutalement.
- Je t'ai dit arrête.
Les larmes continuaient de s'écouler le long du visage de Yeosang. Sans même connaître leurs histoires, on pouvait deviner que ceci en était la fin. La fin de quelque chose de beau, mais surtout de triste. La personne qui l'avait fait rester toutes ces années, la personne avec qu'il voulait être accompagné, la personne qui lui avait fait oublier toutes les autres... c'était lui, Park Seonghwa.
Il regardait Seonghwa un instant, essuyait sa joue avec sa main et un triste sourire sur son visage. Il ne prit même pas le temps de ramasser ses affaires, il se tournait et partait, il quittait tout. Il abandonnait tout ce dont il n'avait jamais désirer car au fond de lui, il le savait. Seonghwa ne l'aimerait jamais assez pour oser faire toutes les choses, qu'en secret, il avait imaginé. Avoir une relation aux yeux de tous, sans cacher ses sentiments un jour de plus. Il ne pourrait jamais avoir ça.
- Si tu pars.. ne penses pas à revenir, disait Seonghwa comme désespéré. Au fond, lui aussi l'aimait.
Seonghwa regardait Yeosang quitter le salon, pendant un instant, j'ai cru qu'il allait le rattraper mais il n'a pas bougé. Il le regardait juste, les yeux luisants.
" To let go is harder than holding on."
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A moment like a song
FanfictionDans une époque où aimer est contrôlé, encadré par des normes impossible à déceler, est-il possible, pour 2 hommes, de s'aimer aux yeux de tous ?