1917. La guerre fait rage sur le Front. Les obus tombent et explosent avec violence. La terre, les gravats et la poussière sont projetés sur les casques des soldats. La ferraille se plante dans les jambes, les bras, les visages, les dos, toutes les parties du corps exposées. Les obus cessent de tomber. Les mitrailleuses sont mises en route. Des deux côtés, les soldats tombent comme des mouches. Dans les tranchées, les fantassins se préparent au combat. Les mitrailleuses cessent. Les soldats sortent des tranchées et traversent le No Man's Land. Chacun sort son épée. Les combats au corps à corps commencent. Un soldat éventre son ennemi. Ce dernier, dans un ultime effort, coupe la tête de celui qui a planté une épée dans son estomac. Ils s'effondrent en même temps au sol, tous les deux morts. Le sang coule sur le sol et se mélange. Les obus recommencent à tomber, recouvrant complètement les deux cadavres de terre et de boue
Après la bataille, les soldats qui sont chargés de ramasser les corps ne remarquent pas ce pied qui dépasse de la boue. Les deux soldats morts au combat restèrent ainsi dans la boue pendant plus de 100 ans, jusqu'à ce que les corps soient découverts par Roger, un paysan des Vosges.
Tandis qu'il laboure son champs, Roger retire les gros rochers de sa terre. Il aperçoit alors un rocher étrange, rond, blanc et lisse. Il le déterre et le lâche juste après. Le crâne rebondit trois fois au sol pour rouler jusqu'aux pieds de Roger, les orbites vides des yeux fixant le paysan. Roger fixe les ténèbres des yeux vides, jusqu'à ce qu'il décide de chercher le reste du corps, chose qu'il trouve quelques mètres plus loin. Mais il trouve aussi un deuxième corps, qui date de la même époque. Cette fois, la tête est restée avec le reste des ossements. Ne sachant que faire avec les deux corps, Roger décide donc de les déplacer dans la grange en attendant de décider quoi faire avec les ossements. Il court chercher deux sacs pour y mettre les deux squelettes des soldats. Une fois la tâche accomplie, il retourne à sa terre.
Une fois la nuit tombée, Roger entend soudainement ses chevaux paniquer dans leur boxe. Il décide d'aller voir. Il décroche sa lampe-torche dans l'entrée mais la repose juste après. Il vient de se souvenir qu'elle ne fonctionne plus depuis plusieurs semaines maintenant. Tant pis. Il prend la vieille lanterne et sort dehors. Quant il ouvre la porte de la grange, il lâche sa lanterne, choqué. Un homme est monté sur son cheval blanc, réputé pour être indomptable. Mais le plus choquant, c'est la particularité du cavalier. Il porte la tenue de guerre allemande de 1914. La seule chose qui manque est le casque. Mais ça aurait été difficile de le porter quant on a perdu sa tête. En effet, le cavalier n'a pas de tête. Le Cavalier Sans Tête fait avancer sa monture. Cette dernière prend de l'élan et saute par dessus Roger, qui était resté figé de terreur dans l'encadrement de la porte. Au passage, le cavalier prend la hache dont se servait le paysan pour couper du bois. Roger sort de la grange pour suivre des yeux la course folle du Cavalier Sans Tête et son cheval blanc, mais il se rend vite compte qu'il ferait mieux de rester près de la grange, pour pouvoir s'y réfugier en cas de danger. Et justement, le Cavalier s'arrête à environ une vingtaine de mètres de la grange, et de Roger. Là, le Cavalier lance sa hache. Elle tourne sur elle-même puis vient se planter en diagonale, juste au dessus de la tête de Roger, aussi blanc que la monture du Cavalier. Une goutte de sang perle à la base de la blessure puis rouge sur le visage du paysan. Roger s'évanouit. Le Cavalier fait demi-tour et s'enfuit sur son cheval blanc, son rire grinçant résonnant encore sur les terres de Roger.
Encore aujourd'hui, si on tend l'oreille, on peut entendre le rire du Cavalier Sans Tête et le cri de terreur de ses victimes.
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Recueil de nouvelles
Krótkie OpowiadaniaVoici quelques nouvelles, dont je suis l'auteur. Les histoires n'ont pas de liens entre elles, elles sont indépendantes les unes des autres.