Le Chasseur dans la forêt

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Un cerf passe devant lui. Jack ne bouge pas. L’animal marche lentement et mange l’herbe et les feuilles mortes au sol. C’est bientôt l’hiver, il faut faire des réserves. Le cerf relève brusquement la tête. Il a entendu un bruit. Jack prie pour qu’il ne prenne pas la fuite. Le chasseur n’a pas encore chargé son fusil, et il sait pertinemment que si le cerf s’enfuit, l’homme ne pourra jamais le rattraper, le bipède est beaucoup trop lent. Tout doucement, Jack lève sa carabine, le canon pointé vers l’animal majestueux. Un bruit sourd vient déchirer le silence de la forêt. L’animal tombe au sol. Jack s’approche doucement et prend le pou du cerf. Il n’est pas mort. Zut. Jack a loupé son coup. Il essaye de ne pas faire souffrir l’animal. Pour abréger ses souffrances, Jack sort un couteau de sa ceinture pour achever sa proie. Jack le prend et le balance sur ses épaules. Avec sa carrure très imposante, Jack n’a aucun mal à porter l’animal jusqu’à sa cabane. 

Une fois arrivé chez lui, Jack pose le cerf sur sa terrasse improvisée, et commence à dépecer la bête. Il sépare les entrailles, qu’il met à gauche, des parties comestibles, qu’il met à droite. Il laisse les entrailles, qu'il mélange avec quelques baies empoisonnées, aux animaux sauvages et rentre la viande pour la mettre à cuir, puis il ressort pour rentrer la peau et la travailler pour en faire du cuir. Sauf qu’il entend des bruits qui viennent du premier étage. Intrigué, il lève la tête. Jack décide d’aller voir. Il ne prend rien pour se défendre, sa carrure très imposante lui suffit pour faire peur à tout le monde. Le plancher grince sous ses pas, seul bruit qui vient interrompre le silence pesant qui règne maintenant. Jack ouvre la porte de sa chambre et ne distingue rien d’anormal. Il la referme et ouvre la seconde porte sur le palier, qui donne sur le cagibi, le débarras. Là, de la viande séchée pend du plafond, et de gros morceaux de chair sont emballés dans des sacoches en cuir, des gros barils de sel gisent au sol. Tout est à sa place. Rien n’a changé. Rien n’a bougé. Jack referme la porte et regarde longuement la troisième porte, qui mène à une deuxième chambre, seulement aménagée d’un lit et d’une chaise en bois. Mais Jack ne prend pas la peine de regarder et redescend surveiller la cuisson de la nourriture pour ce soir, puis il continue de travailler la peau de cerf. Quand le repas est prêt, il le mange goulument, puis remonte dans la salle avec la viande sèche pour y déposer le surplus de nourriture qu’il n’a pas fait cuire. Il espère qu’elle ne va pas pourrir. Une fois, la viande n’avait pas séché correctement, et elle avait commencé à se décomposer, ce qui avait attiré toutes sortes d’insectes et autres larves. Jack avait mis des semaines à se débarrasser de l’odeur de la chair putréfiée. Il reviendra le lendemain vérifier l’état de la viande. Maintenant, il va se coucher.

Le soleil caresse doucement le visage de Rick. Ce dernier ouvre les yeux, bleus comme des pierres précieuses éclairées par la lumière du soleil, et regarde autour de lui, hébété. Cette chambre rustre ne lui rappelle rien. Il décide de se lever et de se balader pour essayer de se rappeler de là où il est, mais sa tête se met à tourner. Rick ne se sent pas très bien aujourd’hui. Il descend les escaliers, mais aucun souvenir ne lui revient. Il arrive dans la “cuisine”, qui est uniquement composée d’un poêle à bois dans un coin. Il pose son regard cristallin sur la peau de cerf posée sur la table en bois brut sans savoir quoi faire. Et Rick est végétarien, il déteste la violence et la souffrance. Rick ne se sent vraiment pas bien aujourd’hui. Son état de fatigue empire encore. Il sait qu’il n’est pas tout seul dans sa tête, il a vu les vidéos de lui quand Jack a pris le contrôle de son corps. Jack est son opposé. Il est impulsif, violent, et n’a aucune limite. Jack est taré, il a frappé quelqu’un jusqu’à la mort pour voir si les autres ressentaient la douleur comme lui la ressentait. Et il a aussi torturé des enfants pour savoir si leurs os produisent le même craquement que ceux des adultes. Il ne sait pas s’arrêter. Quant il commence à être violent, personne ne peut stopper Jack, et personne ne le veut, car tous ceux qui ont tenté se sont retrouvé au cimetière, le corps quasiment broyé sous la force de Jack. Alors Rick a commencé à prendre des médicaments donnés par un gentil médecin. Mais il avait oublié de les prendre juste une fois, et depuis, il est quasiment sûr que Jack a repris le contrôle. Et ça terrifie Rick. Il ne veut pas faire de mal aux personnes qu’il aime. Et il aimait Cindy, mais ça n’a pas suffit. Rick s’est réveillé un matin, le corps de Cindy, sa femme, sur ses genoux. Sa tête avait roulé au sol et s’était logée sous le lit, contre le mur. Son maquillage avait coulé et elle avait un liquide blanc et visqueux dans la bouche et sur la langue. Du sperme. Les vêtements de Cindy avaient été déchirés. Elle s’était faite violée. A plusieurs reprises. Puis elle avait été éventrée, puis décapitée. Quand Rick avait découvert ça, il était devenu fou. C’est à ce moment là qu’il a arrêté son traitement. Rick savait que Jack était revenu ce soir là. Seul Jack savait ce qui s’était passé. Ensuite, Rick ne se souvient plus de rien. Une grosse migraine vient interrompre les pensées de Rick. Ce dernier se roule en boule au sol tellement la douleur est intense. Jack se relève une fois la migraine passée. Il décide de sortir se rincer le visage (oui, le point d’eau est à l’extérieur). Quelqu’un a pris sa place ce matin. Mais qui ? Et qu’a-t-il fait ? Jack n’a aucun moyen de le savoir. Et il est tellement fatigué qu’il ne cherche pas à savoir. Sachant qu’il sera totalement improductif, il retourne se coucher. 

Recueil de nouvellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant