•| deviltown |• ; markhyuck

7.

Toute la journée, Donghyuck avait attendu. Son vieux sac de cours était rempli de choses plus ou moins utiles pour la nuit qui se préparait. Une lampe torche, une corde, un couteau de poche, et des barres de céréales étaient soigneusement disposés dans les pochettes de son sac, pour que tout soit à portée de main.

Le rouquin était impatient. Il avait tellement hâte de se rendre dans les rues avec ses deux meilleurs amis qu'il s'était levé à l'aube, pour être sûr d'être fin prêt.
Toute la journée, il avait fait les cent pas, ne pouvant pas se détendre une seule seconde ; pour cause, le coupable allait finalement être arrêté.

Malgré les avertissements de Jisung sur les dangers de cette expédition, Donghyuck ne s'était pas découragé, bien au contraire. Son cœur était gonflé de confiance en lui, et le soutien de Chenle n'avait fait que renforcer son envie d'en découdre avec le criminel.

Le roux était dans sa chambre, vérifiant pour la quinzième fois ses affaires.
Il attendait le moment opportun pour partir, soit la tombée de la nuit. Ses amis devaient passer le chercher, et ils sortiraient par la fenêtre de la chambre.

Ils avaient élaboré un plan, ainsi qu'un trajet pour leur patrouille. Comme les maisons de leur village étaient construites avec des toits plutôt plats, ils comptaient surveiller les rues depuis les hauteurs ; c'était à leur avantage.
Malgré la solidité douteuse des vieilles tuiles des toits, ils devaient s'en contenter, car même si le petit groupe connaissait les rues par cœur, être au sol était bien trop dangereux.

Donghyuck avait pensé à tout, du moins à tout ce qu'un garçon de 17 ans pouvait penser.
Alors même si il avait un couteau de poche et ses amis avec lui, il n'avait pas vraiment voulu réfléchir à ce que leur adversaire aurait pu posséder de son côté : un fusil, une hache, où quelque autre outil bien plus dangereux que son ouvre-lettres usé.

Finalement, leur plan était bancal, et c'est exactement ce que Jisung lui avait reproché quand ils s'étaient quittés quelques heures plus tôt.
Trop fier, le rouquin lui avait assuré qu'il n'y avait aucun risque, qu'ils connaissaient à coup sûr mieux le village que ce dérangé, et que s'échapper serait facile.

Ils s'étaient séparés, rentrant chacun chez eux pour se préparer ; puis, l'heure était venue.

Le vieux clocher sonna vingt trois heures, et le cœur de Donghyuck s'accéléra, une chaleur se répandant dans sa cage thoracique.

Quelques étoiles illuminaient déjà le ciel sombre, alors que le rouquin tremblait sous l'adrénaline.
Il pensait à Jaemin.

" Tout ça c'est pour toi. Pour te rendre justice. "

Un caillou heurta sa fenêtre, et retomba au sol dans un bruit presque imperceptible.
Piles à l'heure.

Ouvrant lentement le carreau, et fit signe aux deux silhouettes attendant en bas qu'il allait les rejoindre.
Passant la tête par la porte de sa chambre, s'assurant que personne n'était là, Donghyuck se retrouva dans le couloir, son cœur tambourinant au creux de ses côtes.

Il avait l'impression qu'on allait l'entendre à des kilomètres à la ronde ; une main appuyée contre le mur, se guidant a l'aveugle, l'autre serrée autour de la lanière de son sac, il marchait lentement, effrayé que la vieille maison émette un craquement qui aurait trahit sa présence.

Puis, au bout de longues minutes d'efforts pour paraître invisible, le rouquin finit par arriver devant sa porte d'entrée, le souffle court.

Il s'empressa de sortir et de rejoindre ses amis, refermant le battant de bois avec précaution.
Ils étaient tous dehors, et ils étaient fin prêts à agir.