Chapitre 4

24 3 3
                                    

Petit rappel: Ceci est un projet scolaire et j'ai besoin de votre avis sur mon travail. Merci de répondre aux questions dans les chapitres intitulés AVANT DE COMMENCER et AVANT DE FINIR. 

Los Angeles, Californie, 20 mai 2050

Depuis la semaine précédente, Ally faisait du bénévolat dans le centre d'accueil pour ceux qui avaient perdu leur maison à cause des feux de forêt. Elle avait beaucoup grandi grâce à ce travail. Elle avait réalisé à quel point elle tenait beaucoup de choses pour acquis, comme sa maison et ses biens. Elle avait également réalisé que les feux de forêts étaient imprévisibles et embrasaient des maisons en très peu de temps. Tous les services d'incendie de la ville étaient en train de combattre l'incendie qui faisait rage dans la vallée de San Fernando, mais leurs efforts étaient vains. Le feu était simplement trop puissant et il se dirigeait très rapidement vers les grands quartiers de la ville, comme Hollywood ou Brentwood, où Ally résidait.

Elle avait peur. Le feu de forêt semblait inextinguible et extrêmement puissant. Il rasait tout sur son passage et des milliers de personnes avaient perdu la vie à cause de l'incendie puisqu'elles n'avaient pas eu le temps d'évacuer la zone enflammée. Toute la ville semblait paniquée. Des gens fuyaient Los Angeles par voiture vers une destination qu'eux-mêmes ne connaissaient pas tandis que d'autres faisaient des réserves d'eau potable et de nourriture parce qu'il y allait assurément avoir une pénurie. C'était comme si une force obscure s'était abattue sur la ville et avait rendu même la personne la plus rationnelle y vivant folle. Partout dans la rue, des gens couraient en permanence comme des poules sans têtes, comme si la course allait les sauver d'un feu de forêt qui se trouvait encore loin d'eux. Bref, c'était comme si le monde était devenu fou. 

Ally se trouvait au milieu de ce chaos, effrayée pour sa propre vie, mais déterminée à aider ceux qui n'avaient pas été aussi chanceux qu'elle. C'était son travail au centre. 

Les cours de toutes les écoles de Los Angeles avaient été annulés parce que la ville avait déclaré l'état d'urgence. Alors, Ally profitait de ce temps libre pour travailler au centre. Autrefois, elle aurait été heureuse de ne pas avoir d'école et en aurait profité pour danser ou allait magasiner avec ses amies, mais elle ne pouvait plus faire cela, pas après avoir vu la souffrance des réfugiés. 

Son travail au centre était assez simple; il consistait à distribuer des couvertures, des vêtements, de la nourriture ou de l'eau aux réfugiés. Elle se sentait utile en faisant cela, comme si ces actions avaient vraiment de l'importance, mais elle aurait aimé redonner leurs maisons aux réfugiés. C'était malheureusement impossible. Ces demeures n'existaient plus. 

Au cours de sa semaine de bénévolat, elle avait appris à connaître plusieurs réfugiés, assez pour comprendre qu'ils étaient des gens bien normaux qui n'avaient jamais imaginé qu'ils auraient été dans cette position un jour. Ils appréciaient l'aide qu'ils recevaient des bénévoles, mais ce qu'ils voulaient par-dessus tout, c'était retrouver une vie normale. Certains réfugiés n'avaient que quelques mois. Ally ne pouvait s'empêcher d'éprouver de la pitié pour les enfants qui n'avaient plus de maison et pour leurs parents. La plupart de ces enfants ne comprenaient pas ce qui se passaient et pleuraient en disant qu'ils voulaient retourner à la maison. Observer ce genre de scène brisait le cœur d'Ally surtout lorsqu'elle savait que si ses ancêtres avaient combattu les changements climatiques, cela ne serait jamais arrivé. 

Mis à part de son travail au centre, Ally regardait beaucoup la télévision. On y faisait surtout des résumés de l'avancement des feux de forêt en Californie et de la colère de la population face au déni du gouvernement. Le président américain, Gary Hiddleston, était un idiot selon Ally. Il continuait de dire encore et encore que les changements climatiques n'existaient pas, même après que des preuves de son existence lui aient été montrées.  Le pire dans tout cela, c'était qu'il y croyait vraiment. Certains pays disaient que le changement climatique était une invention des scientifiques parce qu'ils avaient trop honte d'admettre qu'ils avaient tort. Gary Hiddlestton, lui, croyait de tout son cœur que les changements climatiques n'existaient pas et il ne faisait qu'empirer la situation. Depuis le début de son mandat, il avait remis en action des centrales thermiques au charbon qui avaient été abandonnées à cause de la pollution qu'elles causaient et avait prit bon nombre de décisions controversées. En plus d'être climatosceptique, il était raciste et sexiste, quelques raisons pourquoi Ally ne l'aimait vraiment pas. 

Ce soir-là, en regardant la télévision, elle vit des reportages sur le changement de camp du Canada. Plus tôt dans la journée, le premier ministre canadien avait annoncé la prise de mesures pour combattre le changement climatique après avoir refusé de le faire pendant très longtemps. Bien que la population canadienne ne raffolait pas de la mesure imposant des restrictions sur la nourriture, elle devait reconnaître que c'était du progrès. L'annonce du premier ministre avait seulement mis le feu aux poudres déjà existantes aux États-Unis. Les Américains se battaient déjà depuis des décennies pour faire reconnaître l'urgence climatique et ils devenaient de plus en plus agressifs dans leur façon de le faire. 

D'ailleurs, une manifestation était planifiée devant l'hôtel de ville Los Angeles. La rebelle en Ally voulut immédiatement y participer. 

-Il n'en est pas question, décréta sa mère, Lucia Brooks, lorsqu'elle aborda la possibilité d'y aller avec elle. C'est trop dangereux. Je sais que tu veux bien faire en manifestant, mais je sais aussi que cette manifestation deviendra violente et je ne veux pas que tu sois blessée en y allant. Alors, c'est non. 

Ally se renfrogna, déçue de ne pas avoir l'approbation de sa mère. 

-Mais maman, je veux changer les choses et je ne peux pas le faire si je reste ici à ne rien faire. 

Ally toisa sa mère en croisant les bras sur sa poitrine. Elle allait trouver un moyen d'aller manifester peu importe si sa mère voulait ou non. 

-Je comprends cela, Allison, mais tu as vu comment les manifestations ont tourné au Canada. La police a dû tirer sur la foule parce que les manifestants s'en prenaient aux soldats. Des gens sont morts! Je ne veux pas risquer que ça t'arrive. 

-D'accord, répondit sèchement Ally. Je n'irai pas à cause de toi.

Ally quitta le salon complètement enragée et sa mère ne put s'empêcher de penser que son simple refus ne l'empêcherait pas  d'exécuter sa volonté. Sa fille se battait toujours pour ses convictions et elle était extrêmement fière d'elle pour cela.

*

Encore furieuse, Ally songea à une alternative. Elle allait retrouver son père, Adam Brooks, dans son bureau. Puisqu'il était un producteur de films très en vogue, il était toujours très occupé et passait peu de temps avec sa famille, mais il avait beaucoup de difficulté à dire non à sa fille. Elle le trouva en train de préparer son prochain court-métrage. Ally entra dans le bureau de son père en même temps de toquer à la porte, ce qui lui fit relever la tête. En apercevant sa fille, il sourit. 

-Bonjour Ally, qu'est-ce que je peux faire pour toi? Lui demanda-t-il en arrêtant de pianoter sur son clavier.

Ally prit une grande respiration et arbora son air le plus suppliant. Ayant grandi en côtoyant des acteurs, elle avait développé le talent de jouer un personnage, elle aussi.

-Papa, je veux aller à la manifestation demain, mais maman ne veut pas que j'y aille. Est-ce que je peux y aller? L'implora-t-elle avec ses yeux les plus suppliants. 

Son père soupira et accepta à contrecœur, à condition qu'elle soit accompagnée de ses parents et qu'ils ne se retrouvent pas en plein cœur de la manifestation.

*

La manifestation faisait rage à l'hôtel de ville. Les militants étaient présents par milliers et scandaient des slogans agressifs. Ils brandissaient des pancartes et hurlaient. C'était le chaos, mais c'était un chaos nécessaire selon Ally. Comme promis, ses parents et elle se tinrent loin de la majorité de la foule, où les manifestants devenaient de plus en plus en colère que le gouvernement ne fasse pas d'annonce officielle. Il y avait des manifestations de ce genre partout dans le pays, mais le gouvernement n'en tenait pas compte.

Ce fut seulement après quelques heures de manifestation que le gouvernement annonça qu'il ne prendrait pas de mesures pour le réchauffement climatique parce qu'il n'y en avait pas. Après tout, c'était juste la fin du monde. 

 La manifestation avait échoué. Ally fut extrêmement déçue et inquiète parce que le réchauffement climatique allait devenir pire, tout comme les feux de forêt. Autour d'elle, les gens s'agitèrent et commencèrent à s'en prendre à des passants pour démontrer leur colère. Les parents d'Ally s'empressèrent de l'emmener loin de là et de retourner chez eux. Lorsqu'Ally était rendue chez elle, elle remarqua que personne n'avait reconnu son père dans la foule. Ça n'arrivait jamais et ça démontrait à quel point la colère des gens était vive. La ville était vraiment devenue folle. 

Juste la fin du mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant